TAIZÉ

Textes bibliques commentés

 
Ces courtes méditations bibliques sont proposées pour soutenir une recherche de Dieu au cœur de la vie quotidienne. Il s’agit de prendre un moment pour lire en silence le texte biblique suggéré, accompagné du bref commentaire et des questions. On peut se réunir ensuite en petits groupes de trois à dix personnes chez l’un ou l’autre des participants pour un bref partage de ce que chacun a découvert, avec éventuellement un temps de prière.

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2012

mars

Éphésiens 2, 11-22 : Libre accès auprès du Père !
C’est pourquoi, vous autrefois païens dans la chair, appelés incirconcis par ceux qu’on appelle circoncis et qui le sont en la chair par la main de l’homme, souvenez-vous que vous étiez en ce temps-là sans Christ, privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde. Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christ. Car il est notre paix, lui qui des deux n’en a fait qu’un, et qui a renversé le mur de séparation, l’inimitié, ayant anéanti par sa chair la loi des ordonnances dans ses prescriptions, afin de créer en lui-même avec les deux un seul homme nouveau, en établissant la paix, et de les réconcilier, l’un et l’autre en un seul corps, avec Dieu par la croix, en tuant par elle la haine. Il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient près ; car par lui nous avons les uns et les autres libre accès auprès du Père, dans un même Esprit. Ainsi donc, vous n’êtes plus des étrangers, ni des gens du dehors  ; mais vous êtes concitoyens des saints, gens de la maison de Dieu. Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire. En lui tout l’édifice, bien coordonné, s’élève pour être un temple saint dans le Seigneur. En lui, vous êtes aussi édifiés pour être une habitation de Dieu en Esprit. (Éphésiens 2, 11-22)

L’auteur de la lettre aux Éphésiens veut décrire la relation toute nouvelle que nous avons les uns avec les autres depuis la mort et la résurrection de Jésus. Pour cela, il utilise beaucoup de termes qu’il tire de la vie politique du monde grec : étrangers, gens du dehors, concitoyens, libre accès, fondement. Ces termes techniques qui sembleraient plutôt destinés à une circulaire ministérielle prétendant réguler l’obtention de visas revêtent une couleur particulièrement originale quand ils décrivent le lien entre le croyant et le Christ et le lien que les croyants entretiennent entre eux. L’utilisation du vocabulaire politique n’est sûrement pas un hasard. L’auteur veut parler d’une nouvelle manière d’habiter le monde, d’une nouvelle appartenance, d’une « citoyenneté » qui est encore plus fondamentale que celle de notre passeport.

Ce changement d’identité radicale est né au pied de la croix, là où « le Christ a tué la haine ». Ce qui nous retient éloigné de Dieu, notre faute, passe derrière la croix. Dieu vient s’interposer entre nous et notre propre violence. Acceptant de mourir par amour et entrant dans la vie d’éternité, Jésus vient supprimer l’ultime barrière, celle entre nous et Dieu.

La vulnérabilité du Fils vient en même temps « tuer la haine » en supprimant la distance entre les peuples, en particulier celle entre le peuple élu et les autres. Dans la vie donnée de Jésus, tous deviennent membres les uns des autres. Au fond, la croix joue le rôle que joue une constitution dans un État : elle donne le ciment nécessaire à une identité commune.

Le nouveau corps peut alors se constituer. Nous sommes « concitoyens des saints ». Dès lors, ce qui nous constitue est le fait que nous recevons quelque chose de la splendeur, de la force, de l’absolu de Dieu parce que nous avons libre accès auprès de lui. En politique, seuls les puissants ont libre accès à ceux qui détiennent le pouvoir. Le pouvoir attire le pouvoir. Dans cette nouvelle citoyenneté, nous avons accès au « pouvoir » par cet événement qui exprime de la manière la plus extrême la pauvreté et la simplicité de Dieu : la croix.

On comprend qu’il n’y ait plus de distance géographique : « paix à vous qui étiez loin, paix à ceux qui étaient près ». Dans ce nouvel État, sans frontières, tout s’ajuste et grandit pour la réconciliation.

- Face aux identités conflictuelles dans nos sociétés, comment faire voir qu’une autre « citoyenneté » est possible ?

- « Tuer la haine » : comment est-ce que je comprends personnellement cette expression ? Qu’est-ce qu’elle m’inspire pour mes relations avec les autres ?



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Dernière mise à jour : 1er avril 2024