TAIZÉ

Taizé 2012 : Récits et témoignages

 
Tout au long de l’année 2012, cette page sera mise à jour avec des nouvelles régulières de la vie sur la colline.

L’attente de Noël

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À Taizé, tout au long de l’Avent, l’attente de Noël a grandi. Au fil des dimanches, une crèche au décor africain, en écho à la rencontre de Kigali, a évolué à l’extérieur de l’église de la Réconciliation. Le 24 au soir, au terme de l’eucharistie de la nuit de Noël, les frères, les volontaires et les visiteurs présents iront y chanter la joie de la Nativité.

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Ces dernières semaines, outre des jeunes d’Europe et aussi de Corée ou des États-Unis, une délégation libanaise a visité Taizé pour un week-end, emmenée par Mgr Gemayel, le nouvel évêque maronite à Paris. En même temps, se trouvaient sur la colline des professeurs et étudiants de l’institut œcuménique de Bossey, pour leur visite annuelle. Des pasteurs français et suisses sont aussi venus au cours du mois de décembre, dont le président de l’Église réformée de France, Laurent Schlumberger.


Novembre : Des milliers de jeunes à Taizé pour les vacances de la Toussaint

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Ces semaines, ce sont encore près de 6500 jeunes qui séjournent à Taizé autour de la fête de la Toussaint. Il y a des Espagnols, des Allemands, des Italiens mais la grande majorité d’entre eux sont Français. Ils viennent de toutes les régions de France, se succédant en trois sessions pendant les deux semaines des vacances. Dans l’église de la Réconciliation, frère Alois s’est un soir adressé à eux :

Vous êtes venus nombreux de différentes régions de la France cette semaine. Nous les frères, nous sommes heureux de vous accueillir, et d’accueillir avec vous ceux qui vous accompagnent et qui ont si bien préparé avec vous ce séjour, évêques, pasteurs, prêtres, responsables laïcs.
 
Je salue également les jeunes d’autres pays et je voudrais mentionner en particulier les nombreux Suédois, les Allemands, les Belges. Des Espagnols, nous en attendons aussi cette semaine, mais il ne viendront que jeudi.
 
Comme vous, je suis arrivé à Taizé dimanche soir, après trois semaines d’absence. Il y avait en effet à Rome un synode rassemblant des évêques du monde entier et j’y avais été invité.
 
C’était une très belle expérience de l’universalité de l’Église. Ces évêques ne cachaient par leurs préoccupations pour découvrir comment mieux communiquer l’Évangile dans un monde qui a tellement changé. Beaucoup insistaient sur l’importance de chercher comment approfondir une relation personnelle avec Dieu. Le pape, malgré son grand âge, était présent et écoutait avec attention.
 
En repartant de Rome, j’y ai laissé plusieurs de nos frères et des jeunes volontaires, restant à Taizé pour un an. Avec des jeunes de toute la ville de Rome, ils préparent notre prochaine rencontre européenne. Ils préparent l’accueil de jeunes d’Europe dans les familles et les paroisses à partir du 28 décembre. Pendant six jours, nous aurons les prières communes dans les grandes basiliques romaines.
 
Demain soir, nous fêterons la Toussaint. Au début de la célébration de l’eucharistie, un jeune Africain du Sénégal entrera dans notre communauté. Il recevra le vêtement blanc que nous portons pour la prière. Il a fait déjà plusieurs séjours à Taizé, il a aussi partagé la vie de nos frères dans un quartier populaire de Dakar.
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Octobre : La colline au rythme automnal

Tout au long de l’automne, des groupes de jeunes de l’Allemagne, de la Belgique, des Pays-Bas, de la Suisse et d’autres pays d’Europe continuent de participer aux rencontres pour une semaine ou pour quelques jours. Un nouveau frère est entré dans la communauté, originaire de la France, il a un soir de septembre reçu le vêtement blanc des frères. Et pour quelques semaines, un moine orthodoxe originaire de la Biélorussie séjourne à Taizé.

Dans le même temps, les équipes de travail animées par les jeunes volontaires rangent et réparent ce qui doit l’être après l’été : le quartier des familles, « Olinda », a ainsi été fermé pour plusieurs mois, et bien des tentes ont été démontées. Profitant de ce temps plus calme, les jeunes volontaires qui restent un an au service de l’accueil ont réfléchi ensemble au thème de l’hospitalité comme reflet d’une solidarité universelle.

Tout au long du mois de septembre, à l’invitation du patriarche Bartholomée de Constantinople que frère Alois et une centaine de jeunes visiteront au mois de janvier, les communautés chrétiennes de par le monde prient pour la création. À Taizé, parmi les intentions régulièrement lues, on prie aussi « pour ceux qui consacrent leurs forces à la sauvegarde de la création ». Et dans l’église romane de Taizé, le vitrail de saint François rappelle son rôle pionnier dans son appel à simplifier notre mode de vie.


L’Église, une même famille

Gabriel (Philippines)

Au cours d’une rencontre entre des volontaires et des responsables de l’Église protestante d’Allemagne, dont le Président Nikolaus Schneider, nous avons d’abord parlé de notre vie commune, de la compréhension entre personnes différentes et des liens créés avec des milliers de gens du monde entier. Ainsi, notre séjour ici est basé sur l’Évangile et constitue un apprentissage d’une vie où Dieu est au centre.

L’un de nous a demandé aux invités leur définition d’une Église vivante, et ils ont mentionné l’importance pour l’Église d’être un lieu où tous se considèrent comme des membres d’une même famille. De même, à Taizé, les chrétiens sont comme un seul corps dans l’Église de la réconciliation et la conclusion du pasteur a été : « Vous êtes mon espoir pour l’unité des Églises chrétiennes ».


Compréhension et acceptation

Theodora (Grèce)

Ce fut ma première visite à Taizé et j’ai été très heureuse d’y rester comme bénévole pour un mois et demi. Au début, certaines choses étaient nouvelles pour moi mais il n’était finalement pas difficile de m’adapter à la vie de la communauté. La première chose qui m’a frappée est le grand nombre de jeunes qui viennent ici, mais aussi le fait qu’ils gardent le silence pendant toute la durée de la prière commune. Parmi tous les travaux qu’on m’a donné à faire, j’ai particulièrement aimé le travail dans l’église. Ce qui me restera de mon temps passé ici, c’est que nous pouvons bien tous venir de différents milieux politiques, culturels et confessionnels, mais que c’est l’esprit chrétien en chacun de nous qui nous unit. En tant que chrétienne orthodoxe, je continuerai à porter en moi la compréhension et l’acceptation que j’ai trouvées de la part des autres chrétiens que j’ai rencontrés, avec qui j’ai échangé et vécu pendant mon séjour.


« Tu m’as beaucoup aidé, merci »

Franz (Allemagne)

Après être venu à Taizé pour la semaine sainte, j’ai décidé de revenir pour passer tout l’été ici puisque j’étais libre de l’université. Pendant deux mois et demi j’ai passé un très bon temps comme volontaire, qui fut un vrai apport pour ma vie. À la fin de l’été, quelqu’un que je n’ai pas reconnu est venu vers moi et m’a dit : « Tu es celui avec qui j’ai parlé après mon long voyage, tu m’as beaucoup aidé, merci ». Comme je ne me rappelais plus de la situation, cela m’a montré qu’une des choses les plus importantes durant mon séjour était simplement de faire ce que Dieu demande : aimer son prochain au point de ne même plus se souvenir des moments où on l’a fait.


Septembre : À la fin de l’été, les rencontres de jeunes continuent

Eucharistie télévisée

Dimanche 9 septembre, la célébration de l’eucharistie a été diffusée en direct depuis Taizé sur la chaîne France 2, dans le cadre de l’émission « Le Jour du Seigneur », en présence de la communauté des frères et des mille jeunes réunis cette semaine sur la colline. L’émission a inclus quatre brefs reportages présentant la communauté et l’accueil des jeunes et une interview en direct de frère Alois, prieur de Taizé. Pendant la célébration, la méditation fu prononcée par frère Alois.


Les grandes semaines de l’été sont maintenant terminées. Plus petites par le nombre de jeunes participants, les rencontres internationales continuent toutefois de semaine en semaine. Des aléas climatiques ont quelque peu compliqué la vie quotidienne vers la fin août, surtout en raison d’une tempête et d’une forte averse de grêle, sans pour autant avoir créé d’accident.

Plusieurs responsables d’Églises ont visité Taizé ces dernières semaines, dont les évêques catholiques de Soissons en France, Mgr Hervé Giraud, et de Bamberg en Allemagne, Mgr Ludwig Schick. De l’Allemagne, ont aussi rendu visite à la communauté le président de l’Église protestante allemande, le Präses Nikolaus Schneider, et les évêques luthériens Markus Dröge de Berlin, de passage pour quelques heures, et Jochen Bohl, venu depuis Dresde avec un grand groupe de jeunes. D’Angleterre, sont venus plusieurs évêques anglicans, dont les évêques de Hereford, Coventry, Manchester, Winchester, ou encore l’évêque Christopher Chessun de Southwark (Londres).

Une autre visite importante a été celle de Mgr Servilien Nzakamwita, évêque catholique de Byumba au Rwanda, chargé de la pastorale des jeunes de son pays. Il est resté à Taizé pour plusieurs jours, à quelques semaines de la rencontre internationale de jeunes qui se tiendra à Kigali du 14 au 18 novembre. Au cours de son séjour, il a pu rencontrer les frères, les volontaires, les jeunes originaires de l’Afrique présents à Taizé cet été.

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Rencontre avec Mgr Servilien, du Rwanda


Comme l’a dit frère Alois dans une des rencontres qui ont eu lieu chaque jeudi soir dans l’église de la Réconciliation, « à Taizé nous faisons semaine après semaine, au long de l’année, l’expérience que le Christ peut nous réunir au-delà de toutes les frontières. Cette communion est un miracle qui ne cesse de nous émerveiller. C’est en vivant un tel miracle que l’Église réconciliée pourrait devenir le noyau d’une communion universelle. »

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Carrefours musicaux avec des jeunes de l’Ukraine ↑ et de la Corée ↓

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Vers une nouvelle solidarité : des carrefours à Taizé

Initiée à Berlin par frère Alois, la recherche « vers une nouvelle solidarité » a été marquée cet été à Taizé par plusieurs carrefours autour de ce thème. Certains ont réuni des jeunes visiteurs et des volontaires, d’autres ont été animés par des intervenants extérieurs qui ont évoqué leur engagement au Parlement Européen ou au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Le dernier en date, Jérôme Vignon, président des Semaines Sociales de France, a plus particulièrement évoqué ces deux questions : « La fraternité doit-elle venir au secours de la solidarité ? » et aussi « Comment les jeunes européens peuvent-ils redonner souffle à la solidarité entre les nations ? »

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Rencontre avec Jérôme Vignon, dans le jardin de la Morada


Août : La fête de la Transfiguration a été célébrée au plus fort de l’été

Tout au long de l’été, les rencontres rassemblent entre 3000 et 4500 personnes par semaine. Au début de cette semaine, l’icône de la Transfiguration a été placée dans le chœur de l’église, en vue de la fête célébrée le 6 août. Comme chaque année, c’est au début août que le nombre de participants aux rencontres hebdomadaires atteint son plus haut point. L’Église de la Réconciliation et les narthex devenant insuffisants à partir de 4000 visiteurs, un second lieu de prière a été ouvert, dans une grande tente toute proche.

Cette semaine les jeunes participants viennent de 75 pays différents. Les européens sont très nombreux chaque semaine, mais il y a aussi des groupes qui arrivent des États-Unis, d’Israël, de Corée. Ces derniers jours, des visiteurs de Haïti et de la Chine ont été accueillis spécialement. Mgr Rivière, l’évêque d’Autun, diocèse où est situé Taizé, a rendu visite à la communauté. Un responsable du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, a animé plusieurs rencontres autour du thème de la solidarité mondiale, en lien avec le thème de la Lettre 2012 de frère Alois.

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Sur le même chemin qui mène à Dieu

Marta (Ukraine)

Jeunes, adultes et enfants, nous avons tous pu passer ces quelques jours dans la prière, le chant, les échanges et le silence dont nous avons parfois tellement besoin. C’était un partage d’expériences et de conseils précieux, mais aussi d’histoires drôles – ici, nous partageons tout, ce qui unit des gens de différents pays et continents. La vie commune ici à Taizé est construite par chacune et chacun. Et tous nous sommes sur le même chemin qui mène à Dieu.


Avec Dieu et les uns avec les autres

Joseph (Myanmar)

Un chrétien ne peut pas être chrétien s’il est seul, et ici j’ai trouvé un fort accent sur l’importance de la vie communautaire, du partage et de la prière ensemble pour communiquer avec Dieu et les uns avec les autres. Cela m’encourage à vivre simplement, et à construire la confiance et la paix avec les autres.

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N’ayez pas peur de rencontrer les autres !

Lucie (République tchèque)

Pour moi, c’est un petit mystère, mais à Taizé c’est parfois si facile d’avoir une conversation très intéressante avec quelqu’un qui vient d’un autre pays ou même d’un autre continent. Parmi ceux que j’ai rencontrés pendant mon séjour, il y a un garçon de la Corée. Quand nous parlions ensemble et quand il me posait quelques questions, j’avais l’impression qu’il me connaissait vraiment de l’intérieur. Je pense qu’à Taizé, on peut rencontrer Dieu non seulement pendant les prières à l’église mais aussi à travers les gens. N’ayez pas peur de rencontrer les autres !


Juillet : L’été bat son plein

Depuis le début du mois de juillet, chaque semaine voit monter le nombre de visiteurs à Taizé. En même temps que le nombre, c’est la diversité qui grandit. Parmi les groupes venus de loin, on a noté des jeunes de la Thaïlande, de la Chine, d’Israël, et aussi des visiteurs de l’Iran, de l’Afghanistan, du Pakistan. Nombreux sont les volontaires d’Afrique, d’Asie, d’Amérique du Sud et du Nord, d’Océanie et d’Europe, qui restent à Taizé pour plusieurs semaines ou quelques mois.

Des responsables d’Églises ont rendu visite à la communauté : le pasteur ghanéen Setri Nyomi, secrétaire général de la Communion mondiale des Eglises réformées ; Mgr Minnerath, archevêque de Dijon ; plusieurs évêques catholiques et anglicans d’Angleterre, d’Italie, de Porto Rico ; une professeure orthodoxe de Thessalonique ; le P. Quicke, du Conseil Pontifical pour l’unité des chrétiens, et d’autres encore.

Parmi les rencontres particulières qui mettent en valeur la diversité des origines, certaines ont été animées par des musiciens américains, des jeunes du Danemark, une chorale de jeunes venus de Biélorussie. Plusieurs nouveaux thèmes de carrefours ont aussi été lancés récemment : « Le mystère du visage, vu par dix photographes » ; « Atelier de théâtre : découvrir un passage biblique autrement » ; « La vie dans la foi : un appel à la créativité et à l’intelligence. » Parmi bien d’autres, le carrefour « Solidarité avec toute la création : notre responsabilité pour le monde de demain » continue à rassembler des jeunes semaine après semaine.


Juin : Le temps de Pentecôte

Les célébrations de l’Ascension et de la Pentecôte ont été vécues ensemble avec plusieurs milliers de jeunes. Outre ceux venus de toute l’Europe, certains avaient fait un long voyage depuis les États-Unis ou la Corée, Hong Kong ou le Rwanda. Pendant ces rencontres internationales, la prière de tous a rejoint, par l’intercession, les souffrances du peuple syrien, celles des Italiens du Nord victimes des tremblements de terre, et encore celles des enfants d’un camp de réfugiés au Darfour.


Si nous écoutons Dieu avec confiance, tout devient possible

Artur (Pologne)

C’était mon premier séjour à Taizé, et j’attendais ce moment. Dès le début de mon séjour, j’ai été touché par la simplicité. Elle permet à nous, les jeunes participants, de trouver ce qui est le plus important dans nos vies - dans cette simplicité, j’ai pu sentir la pleine liberté de l’être humain.

Je suis venu ici pour célébrer la Pentecôte avec des gens du monde entier. Nous étions de différents contextes culturels, nous avions tous des expériences différentes dans la vie, mais en dépit de cela nous avons découvert que nous avions le même but : trouver la source au plus profond de notre âme. En ce temps à Taizé, nous avons cherché des réponses aux questions fondamentales de notre foi. Et toutes ces réponses se sont résumées en un mot : la confiance. Si nous écoutons Dieu avec confiance, tout devient possible !

Pendant mon séjour, j’ai passé deux jours en silence. Ce fut une belle expérience : maintenant je sais que je devrais être plus responsable des mots que j’utilise. Plus encore, j’ai pu m’ouvrir à la présence de Dieu, dans le silence. C’était la meilleure préparation pour la fête de la Pentecôte. Je sais que la rencontre a Taizé est un nouveau commencement de mon pèlerinage de confiance. Avec les nouvelles expériences que j’ai eues ici, je voudrais partager la joie qui m’a été donnée.


Mai : Tout au long du printemps, les rencontres internationales se succèdent

Depuis Pâques, l’accueil continue intensément à Taizé, avec chaque semaine entre 1000 et 1500 personnes, majoritairement venues de l’Allemagne, de la France, des Pays-Bas, de la Suède. La première semaine de mai, un groupe venu de Moscou a participé aux rencontres accompagné par un prêtre orthodoxe. Le samedi soir, à la fin de la prière, il a béni dans l’église deux nouvelles icônes : l’hospitalité d’Abraham (qui représente la Trinité) et le Christ Sauveur, peint par un frère.

Lors de la rencontre de Berlin, frère Alois a invité les jeunes à réfléchir ensemble aux chemins possibles « vers une nouvelle solidarité ». Ces dernières semaines, à Taizé, un carrefour a réuni des volontaires et des jeunes visiteurs autour d’une déclinaison de ce thème : « Solidarité avec toute la création – notre responsabilité pour le monde de demain ». Par ailleurs, les jeunes ont été invités à prendre un repas de midi en petits groupes autour de la question « La solidarité donne de la joie : en ai-je déjà fait l’expérience ? »


Retour sur le pèlerinage à Moscou l’an dernier

Gijs (Pays-Bas)

Pendant ma semaine à Taizé, nous avons regardé le film réalisé à la suite du pèlerinage pascal à Moscou l’an dernier. Ensuite, nous avons partagé avec d’autres nos souvenirs et expériences. Le pèlerinage a créé des liens durables pour beaucoup d’entre nous, et une proximité avec l’Église orthodoxe russe, partie intégrante du Corps du Christ. Dans le temps de Pâques, nous chantons à chaque prière du midi « Христос воскресе » - « Le Christ est ressuscité » : ce chant de la tradition liturgique orthodoxe célèbre la joie de la résurrection. J’espère que cela peut être un premier petit pas pour rendre concrète et visible notre recherche de communion.


La différence, mais pas l’indifférence

Saw Htoo (Myanmar)

Cela m’a impressionné de voir combien de jeunes se rassemblent à Taizé dans l’unité et en cherchant ensemble la volonté de Dieu. Des gens de différentes générations se proposent pour aider. Cet esprit de service nous apprend à ne pas rester indifférents. Nous pouvons être différents de bien des manières, mais ne saurions être indifférents d’aucune manière. Être différents est un signe de diversité, tandis qu’être indifférents serait un signe de passivité. Il nous faut créer plus de place pour les autres dans nos cœurs.


Avril : À Pâques, « Accueillons la joie de la résurrection ! »


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Au matin de Pâques, procession derrière le cierge pascal dans l’église de la Réconciliation.


Pour revivre deux moments forts des célébrations de la semaine sainte, il est possible

- de regarder des images filmées le vendredi à 15h

- d’écouter un podcast réalisé à partir de l’eucharistie du dimanche de Pâques
http://www.taize.fr/IMG/mp3/taize_podcast_2012_04_12_easter.mp3.

Jeudi Saint

À l’approche de Pâques, des pèlerins de l’Europe entière et même de bien d’autres pays du monde rejoignent Taizé pour le week-end. Beaucoup viennent pour la première fois, d’autres connaissent déjà la colline, et tous viennent ensemble partager leur foi commune. En ce jour du Jeudi Saint, pendant l’eucharistie du soir, frère Alois a lavé les pieds des frères et des enfants et de quelques jeunes de différents continents, en souvenir du dernier repas du Seigneur. Comme tous les soirs de la semaine, une intention de prière a été dite pour un peuple en souffrance : la Syrie.

Vendredi Saint

Le Vendredi Saint, les chrétiens se souviennent de la mort de Jésus. En ce jour, frère Alois s’est rendu à Paris, invité à animer le chemin de croix des Champs-Élysées, avec des jeunes de quatre continents et des centaines de Parisiens.

Pendant ce temps-là, à 15 heures, une cloche sonnait à Taizé – rappel de l’heure donnée par l’Évangile pour le dernier soupir de Jésus. Tous ceux qui marchaient, parlaient, chantaient, travaillaient... s’arrêtèrent alors pour quelques minutes de silence. Bien des jeunes ont été très touchés par ce moment de communion, vécu dans le silence avec les milliers de pèlerins présents.

Pendant la prière du soir, l’icône de la croix a été portée par quelques frères à travers toute l’église de la Réconciliation, puis déposée au sol : tout au long de la nuit, des frères et des jeunes ont prié auprès d’elle.

Samedi Saint

Plusieurs carrefours aident à entrer dans les célébrations du Triduum pascal, comme la lecture des Évangiles de la Pâque ou l’écoute de la Passion selon saint Matthieu.

Pendant la prière de midi, ce fut l’icône de la Résurrection qui fut présentée dans l’église, montrant la Descente de Jésus aux enfers, qui en tire Adam et Ève. Le soir, un frère néerlandais s’est engagé pour la vie dans la communauté, puis frère Alois a prononcé une méditation pascale au terme de laquelle il a salué en particulier les jeunes du Myanmar présents pour toute la semaine à Taizé.

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Dimanche de Pâques

Sous un ciel gris, certains jeunes se préparaient déjà de bon matin au départ, en démontant leurs tentes et en faisant leurs sacs. Mais une fois rassemblés dans l’église pour l’eucharistie du matin de Pâques, bien vite la tristesse fit place à la joie : dès les premiers accents du « Lumen Christi », puis à travers les « Alleluia » repris pour la première fois depuis le mercredi des Cendres, tous exprimaient leur joie de cette bonne nouvelle de la résurrection du Christ. Après la lecture de l’Évangile et la célébration de l’eucharistie, frère Alois lança la salutation pascale « le Christ est ressuscité » en plusieurs dizaines de langues, à laquelle tous répondaient dans leur langue maternelle « Il est vraiment ressuscité ! » A la fin de l’office, le soleil brillait dans le ciel et au son des cloches battant à toute volée, les jeunes pouvaient se dire au revoir dans la joie.

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Lundi

Exceptionnellement, le jour de l’accueil des nouveaux arrivants est à Pâques le lundi et non le dimanche. Près de 4000 jeunes repartaient et parmi les 4000 jeunes nouveaux arrivés ce jour-là, une grande majorité venaient de l’Allemagne.

Dans les prières communes, tout au long du temps de Pâques, les lectures bibliques racontent les rencontres du Christ ressuscité avec ses disciples et les chants rappellent à tous la joie de Pâques.


En route vers Pâques

C’est désormais le printemps sur la colline ! Si les foules ne sont pas encore de retour, l’approche des fêtes de Pâques est de plus en plus tangible. Parmi les groupes qui ont visité Taizé ces derniers jours, on a remarqué les enfants de la région participant à l’éveil à la foi, et de jeunes allemands avec un handicap, heureux de s’engager dans les tâches pratiques et dans la rencontre des autres. Un jeune voyait dans leur présence comme un reflet de la joie qui vient de Dieu.

Les préparatifs pour les grandes semaines à venir sont en cours. Plus de cinquante tentes ont été montées sur le terrain de camping avec l’aide des jeunes visiteurs ; la grande cuisine a ouvert de nouveau après l’hiver ; les volontaires se préparent pour coordonner l’accueil et les travaux pratiques.

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Mars : Le Carême, dans la joie de nous tourner vers Dieu

Tout au long du mois de mars, la communauté et les rencontres vivent au rythme du Carême. Pendant ces semaines, la prière commune prend une coloration particulière, avec les introductions chantées et des répons adaptés. Parmi les visiteurs, les jeunes des États-Unis ont été pour quelques jours les plus nombreux sur la colline, et un groupe de pasteurs de l’Indonésie est aussi venu faire étape ici.

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Distribution du déjeuner


Le soir de l’entrée en Carême, qu’on appelle le « mercredi des Cendres », les frères ont déposé un peu de cendres sur le front des jeunes présents, avec ces paroles adressées à chacun personnellement : « Fais confiance à l’Évangile », ce qui fait écho aux paroles de Jésus en Mc 1,15 : « Le Royaume de Dieu est tout proche. Tournez-vous vers Dieu et faites confiance à l’Évangile. » Frère Alois a prié ce jour-là :

Dieu de bonté, aujourd’hui nous entendons ton appel : « Revenez à moi de tout votre cœur. » Nous reconnaissons devant toi que nous manquons si souvent de charité. Mais tu connais nos épreuves et notre pauvreté, et sans crainte nous nous tournons vers toi, car tu es tendresse et compassion. Et la joie de ton pardon devient notre vie.

Une visite au conseil œcuménique des Églises à Genève

Début mars, frère Alois, avec des frères et des jeunes de nombreuses nationalités, s’est rendu à Genève, pour un temps d’échange avec le secrétaire général du Conseil œcuménique des Églises, Olav Fykse Tveit, et les responsables de la Fédération luthérienne mondiale et de la Communion mondiale des Églises réformées, Martin Junge et Christine Greenaway.

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La prière commune dans la chapelle du centre oecuménique

À la suite de cette visite, quelques volontaires y ayant participé ont écrit les échos suivants.

- Clément (France). « Tout de suite après l’accueil, nous nous sommes rassemblés pour une prière à la manière de Taizé, riche d’un grand sentiment de communion avec nos hôtes. Ensuite, nous a été proposée une visite des principaux lieux du conseil œcuménique, comme la chapelle si particulière et pleine de sens de par son architecture ouverte sur le monde : par exemple, en guise de murs, d’immenses panneaux de bois pourvus de carreaux laissent passer la lumière. Notre guide nous a également menés dans la vaste salle de conférence de l’institution, comportant une tapisserie représentant symboliquement, sur un fond de verts pâturages, les différentes Églises du monde. »

- Ola (Pologne). « Pendant la rencontre en grand groupe, nous avons commencé par échanger sur comment l’œcuménisme est expérimenté et vécu dans nos communautés respectives, à Taizé, Genève et Bossey. Puis, la discussion en petits groupes a permis la participation de tous et a invité chacun à être ouvert dans l’expression de ses opinions. Pour finir, nous nous sommes retrouvés ensemble pour partager sur les divers défis auxquels nous sommes confrontés dans le monde contemporain et les moyens que nous, chrétiens, pourrions mettre en œuvre pour y répondre. »

- Jessica (Nouvelle-Zélande). « Il était très intéressant pour moi d’entendre parler du travail des volontaires du conseil œcuménique des Églises, en particulier des échanges avec les responsables des diverses églises, pour aider à construire la compréhension entre communautés. Leur expérience de l’œcuménisme par le biais des dialogues avec les différentes dénominations est différente de ma propre expérience, en tant que bénévole à Taizé. Pourtant nous pouvions tous définir des défis communs, et aussi partager cette belle réalité : vivre, prier et travailler avec des personnes de différents pays, cultures et églises. »

- Sinjo (Inde). « Le plus important pour moi réside dans l’énergie que ces hauts responsables dépensent en vue d’une plus grande unité entre chrétiens, permettant une meilleure compréhension des différentes cultures à travers le monde. »


Une vision de la vie partagée par d’autres

Tania (Ukraine)

Vivre sept mois à Taizé a été pour moi le signe que j’appartiens à une vraie famille chrétienne. J’y ai trouvé des frères et sœurs du monde entier. J’ai expérimenté qu’être entouré de croyants dans ma vie quotidienne est un grand don. Parfois, c’est en effet un défi de vivre sa foi dans la société. Savoir que ma vision de la vie est partagée par d’autres m’aide à être moi-même. Plus que les liens du sang ou de la langue, la foi est ce qui fait de nous des parents les uns des autres.

Un autre don que j’estime avoir personnellement reçu est la prière en silence. Pas trop longue, mais pas trop courte non plus : juste assez pour un dialogue sincère avec Dieu. En priant régulièrement, j’ai découvert encore plus comment Dieu par la Bible peut nous soutenir et nous guider chaque jour.

jeudi 1er mars 2012

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Montage d’une tente par une équipe de jeunes


Février : Dans le froid hivernal

Comme à travers toute l’Europe, le froid hivernal s’est bien installé sur la colline bourguignonne. Loin des grandes villes, la prière des frères et des jeunes rejoint ceux qui souffrent de ces conditions climatiques difficiles, en particulier ceux qui n’ont pas de logement dans les sociétés développées. Des jeunes orphelins de la Pologne, venus de la région de Lublin, ont succédé aux Tchèques présents en nombre début février. En raison du début des vacances scolaires, ce sont les lycéens du Sud de la France qui sont maintenant les plus nombreux.

Rendant visite à la communauté, la pasteur Sophie Schlumberger a passé une journée de partage avec les frères sur l’animation biblique et les thèmes en cours de préparation pour ces prochains mois de rencontres. Son mari, le pasteur Laurent Schlumberger, président du Conseil national de l’Église réformée de France, a rencontré les volontaires.


Confiance entre les humains

Lorenz (Allemagne)

Pendant notre semaine de réflexion au début février, nous avons abordé le thème de la « confiance entre les humains ». Après quelques jours de partage sur la valeur et les difficultés de la confiance relationnelle et sa mise en pratique, nous avons rencontré le pasteur Laurent Schlumberger, qui était de passage à Taizé.

Réfléchissant au thème de la confiance, il nous a aidés à prendre conscience de l’amour inconditionnel de Dieu envers chaque être humain, indépendamment de tous ses actes et décisions. D’une manière claire et insistante, le pasteur nous a exposé cette conviction : c’est Dieu qui donne à chacun un sens à la vie, il assigne à chacun une place.

Mais comment comprendre cette place que Dieu nous prépare, concrètement ? Sa réponse fut surprenante : « Je ne sais pas... et je ne m’en soucie pas ». Car le fait que Dieu prend soin de nous va avec la confiance qu’il place en chacun de nous. Confiance qui nous permet de nous reconnaitre comme enfants de Dieu, de nous faire confiance les uns les autres et de nous aimer.

Des questions sont venues : comment est-ce que je peux être sûr de la confiance de Dieu, ou quelle est la relation entre la confiance et l’égoïsme et la méfiance qui semblent si naturels à l’être humain ? Nous avons réfléchi tous ensemble sur des réponses possibles, jusqu’à ce que l’heure avancée nous oblige à mettre un terme à cet intéressant après-midi.


lundi 13 février 2012

Janvier : Les rencontres de jeunes reprennent

Après la rencontre de Berlin, frères, sœurs et volontaires ont regagné Taizé. L’accueil a commencé de nouveau dans la foulée, et les rencontres de jeunes ont maintenant bien repris avec par exemple une trentaine de jeunes venus des États-Unis, majoritairement presbytériens. Le dimanche de l’Épiphanie, après la célébration de l’eucharistie, les frères et tous les gens présents sont sortis devant l’église de la Réconciliation pour chanter une dernière fois près de la crèche. Le 12 janvier, deux ans après le tremblement de terre en Haïti, la prière s’est faite plus intense en communion avec ce peuple.

Dieu de bonté, donne-nous d’accueillir ta miséricorde et qu’elle déborde dans notre vie, pour ceux que nous rencontrons. Nous te confions aujourd’hui particulièrement le peuple de Haïti, ceux qui œuvrent à la reconstruction du pays. Et nous te remercions pour la foi et la persévérance qui gardent debout ce peuple bien-aimé.

Prier chaque jour pour l’unité des chrétiens

Mikaël (France, Toulouse)

À la rencontre de Berlin, frère Alois a parlé des retraites en silence proposées à Taizé. J’en ai fait l’expérience dès le mois de janvier dans la maison pour les garçons, appelée « le Puits ».

Pendant ces quelques jours j’ai fait beaucoup de découvertes sur ma vie, ma personne et sur la Bible. La recherche de l’annonce de la mort et de la résurrection du Christ dans différents passages de la Bible m’a fait prendre conscience de l’importance de la personne de Jésus dans l’histoire du monde mais surtout dans ma vie. Grâce à l’attention de deux volontaires qui s’occupent de nos repas durant la semaine et l’accompagnement par un frère de Taizé, on arrive en quelques jours à un relatif silence intérieur – à un face-à-face avec soi-même – qui fait ressortir beaucoup de choses sur nous. J’ai pu ainsi découvrir dans ma personnalité beaucoup de choses très positives, mais cette solitude a aussi mis au jour des traits de mon caractère moins glorieux et auxquels je sais maintenant que je dois être attentif.

J’ai aussi profité de mes longues après-midi pour me balader dans la campagne autour de Taizé et pour méditer dans les églises des villages voisins. J’ai trouvé dans ce contact avec la nature une vie plus apaisante et un rythme plus humain que j’essaierai de garder, même dans un environnement différent. C’était une expérience très enrichissante, mais le dernier jour après l’eucharistie, j’étais comblé de joie de pouvoir enfin parler et rire de nouveau avec mes amis !


vendredi 20 janvier 2012
Dernière mise à jour : 26 janvier 2013
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