TAIZÉ

Textes bibliques commentés

 
Ces courtes méditations bibliques sont proposées pour soutenir une recherche de Dieu au cœur de la vie quotidienne. Il s’agit de prendre un moment pour lire en silence le texte biblique suggéré, accompagné du bref commentaire et des questions. On peut se réunir ensuite en petits groupes de trois à dix personnes chez l’un ou l’autre des participants pour un bref partage de ce que chacun a découvert, avec éventuellement un temps de prière.

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2010

octobre

Deutéronome 4, 32-36.39-40 : Fidèle à l’amour
Interroge les temps anciens qui t’ont précédé, depuis le jour où Dieu créa l’homme sur la terre, et d’une extrémité du ciel à l’autre : y eut-il jamais si grand événement, et a-t-on jamais ouï chose semblable  ? Fut-il jamais un peuple qui entendît la voix de Dieu parlant du milieu du feu, comme tu l’as entendue, et qui soit demeuré vivant ? Fut-il jamais un dieu qui essayât de venir prendre à lui une nation du milieu d’une nation, par des épreuves, des signes, des miracles et des combats, à main forte et à bras étendu, et avec des prodiges de terreur, comme l’a fait pour vous l’Éternel, votre Dieu, en Égypte et sous vos yeux ? Tu as été rendu témoin de ces choses, afin que tu reconnusses que l’Éternel est Dieu, qu’il n’y en a point d’autre. Du ciel, il t’a fait entendre sa voix pour t’instruire  ; et, sur la terre, il t’a fait voir son grand feu, et tu as entendu ses paroles du milieu du feu. (…) Sache donc en ce jour, et retiens dans ton cœur que l’Éternel est Dieu, en haut dans le ciel et en bas sur la terre, et qu’il n’y en a point d’autre. Et observe ses lois et ses commandements que je te prescris aujourd’hui, afin que tu sois heureux, toi et tes enfants après toi, et que tu prolonges désormais tes jours dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne. (Deutéronome 4, 32-36.39-40)

Au chapitre 4 du livre du Deutéronome, on apprend que Moïse transmet aux enfants d’Israël « des lois et des coutumes ». Ce sont des moyens pour qu’ils deviennent un peuple vivant, le vis-à-vis d’un Dieu qui « se fait proche, chaque fois que nous l’invoquons » (v. 7). Dieu avait confié cette Loi à Moïse sur l’Horeb comme signe de son alliance, de sa communion inébranlable avec son peuple. Israël est appelé à rester fidèle, quoi qu’il arrive, à ce « Dieu miséricordieux qui n’oublie pas son alliance » (v. 31).

Comment rester fidèle à Dieu sans s’émerveiller de ce qu’il est et de son amour sans conditions  ? Par des questions rhétoriques (v. 32b-34), Moïse cherche à éveiller cet étonnement. Y a-t-il quelque chose de plus grand qu’un tel amour prodigué à un peuple ? Un tel amour a-t-il jamais accompli autant pour un autre peuple sur la terre ? Un peuple a-t-il jamais été dans une proximité si étroite avec le Tout-Autre, le Dieu éblouissant qui trouve des moyens pour être avec son peuple sans l’aveugler ? Y a-t-il jamais eu un Dieu qui aime son peuple comme son unique ?

Le peuple a tout reçu (v. 35-36) pour pouvoir accepter Dieu comme son unique amour. Dieu s’est révélé à lui par des gestes, il l’a protégé et libéré, il l’a élevé comme un enfant (voir Osée 11,1-4). Dieu a agi « devant ses yeux » et le peuple pouvait entendre sa voix « du milieu du feu ». Il n’y a qu’un seul Dieu pour le ciel et la terre, et il devrait trouver sa place « dans le cœur » du peuple (v. 39).

Certes, le peuple pouvait oublier cet amour de Dieu. En ce temps-là, comme de nos jours aussi, beaucoup de choses pouvaient le distraire. L’éclat de l’économie et de la politique, mais aussi de la culture et même de la religion peut nous aveugler, de telle sorte qu’il n’est plus perceptible que l’homme a été créé par un amour durable qui le rend sacré. Toujours des puissances risquent de se lever pour attaquer la liberté de l’homme, créé pour l’amour de Dieu.

« Dieu nous veut heureux » (frère Roger). Moïse est très attaché au peuple. Pour cette raison, il ne le contraint pas en faisant usage de son propre pouvoir, mais le renvoie à l’amour de Dieu, qui est au cœur de son propre engagement personnel. Car voulant pour son peuple et sa postérité le bonheur et une longue vie (v. 40), il sait qu’il n’y a pas d’autre puissance qui puisse offrir un tel bonheur pour toujours.

Moïse veut épargner au peuple les pénibles détours par lesquels on cherche en vain une vie heureuse ailleurs que dans la Source de la vie. Il se donne jusqu’au bout pour maintenir ensemble Dieu et son peuple. Il est vrai que l’amour de Dieu ira encore plus loin, au-delà des moyens qui sont les « lois et commandements ». Jésus le Christ est le « chemin » sur lequel Dieu s’approche de son peuple directement, sans autres moyens. Il se donne lui-même par amour et par là désarme, une fois pour toutes, les autres puissances.

- Puis-je m’émerveiller devant Dieu ?
- Vis-à-vis de qui est-ce que je me sens engagé ?
- Par la foi, quels détours peuvent m’être évités et être évités aux autres ?



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Dernière mise à jour : 1er avril 2024