TAIZÉ

Textes bibliques commentés

 
Ces courtes méditations bibliques sont proposées pour soutenir une recherche de Dieu au cœur de la vie quotidienne. Il s’agit de prendre un moment pour lire en silence le texte biblique suggéré, accompagné du bref commentaire et des questions. On peut se réunir ensuite en petits groupes de trois à dix personnes chez l’un ou l’autre des participants pour un bref partage de ce que chacun a découvert, avec éventuellement un temps de prière.

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2012

avril

Matthieu 25, 14-30 : Un temps pour oser
Jésus dit : Il en sera avec le Royaume des cieux comme d’un homme qui, partant pour un voyage, appela ses serviteurs, et leur remit ses biens. Il donna cinq talents à l’un, deux à l’autre, et un au troisième, à chacun selon sa capacité, et il partit. Aussitôt celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla, les fit valoir, et il gagna cinq autres talents. De même, celui qui avait reçu les deux talents en gagna deux autres. Celui qui n’en avait reçu qu’un alla faire un creux dans la terre, et cacha l’argent de son maître.
 
Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint, et leur fit rendre compte. Celui qui avait reçu les cinq talents s’approcha, en apportant cinq autres talents, et il dit : Seigneur, tu m’as remis cinq talents  ; voici, j’en ai gagné cinq autres. Son maître lui dit : C’est bien, bon et fidèle serviteur  ; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup  ; entre dans la joie de ton maître. Celui qui avait reçu les deux talents s’approcha aussi, et il dit : Seigneur, tu m’as remis deux talents  ; voici, j’en ai gagné deux autres. Son maître lui dit : C’est bien, bon et fidèle serviteur  ; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup  ; entre dans la joie de ton maître.
 
Celui qui n’avait reçu qu’un talent s’approcha ensuite, et il dit : Seigneur, je savais que tu es un homme dur, qui moissonnes où tu n’as pas semé, et qui amasses où tu n’as pas vanné  ; j’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre ; voici, prends ce qui est à toi. Son maître lui répondit : Serviteur méchant et paresseux, tu savais que je moissonne où je n’ai pas semé, et que j’amasse où je n’ai pas vanné  ; il te fallait donc remettre mon argent aux banquiers, et, à mon retour, j’aurais retiré ce qui est à moi avec un intérêt. Ôtez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les dix talents. Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas, on ôtera même ce qu’il a. Et le serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. (Matthieu 25, 14-30)

Dans certaines paraboles, instinctivement, nous savons que les protagonistes ne représentent pas Dieu. Personne n’aurait l’idée d’identifier le juge inique (Luc 18, 2) « qui n’avait ni crainte de Dieu ni respect des hommes » avec le Seigneur. De même, dans certaines paraboles, le comportement des personnages peut être très éloigné des valeurs chrétiennes. Les cinq vierges avisées (Matthieu 25, 1-12), qui refusent de partager leur huile, sont loin d’être un exemple du partage et de la charité ! Nous saisissons alors que, s’il faut chercher dans les paraboles un enseignement sur Dieu et sur son Royaume, tous les éléments ne sont pas forcément cohérents avec le message évangélique. Ces éléments sont au service d’une pointe qui, elle, a assurément un contenu d’Évangile. Il s’agit alors de chercher cette pointe et de trouver comment elle est mise en valeur par les autres éléments.

Il en va ainsi pour cette parabole. Ce n’est pas le maître dur, qui moissonne où il n’a pas semé et qui ramasse là où il n’a pas répandu, qui doit nous faire penser au Christ.

Ce qui est en rapport avec le Royaume se situe ailleurs. L’un des personnages a eu un comportement totalement erroné. Il s’est complètement mépris sur le temps qu’il vivait. Les deux premiers serviteurs, qui ont reçu respectivement cinq et deux talents (une somme énorme, un talent vaut vingt ans d’un salaire moyen), ont compris qu’on leur faisait confiance pour prendre des initiatives. Et de fait, ils sont allés faire fructifier ce que le maître leur avait confié. L’erreur monumentale du troisième serviteur est d’avoir pensé que le temps s’étendant entre le départ de son maître et son retour était un temps pour la peur (v. 25). Alors, il a caché son talent dans la terre.

Dans cette parabole, le Christ veut faire comprendre aux siens la nature du temps dans lequel ils auront à vivre jusqu’à son retour. Ce n’est pas un temps pour la peur et l’immobilisme. Ayant à vivre dans un monde qui change, les disciples sont appelés à autre chose qu’à la passivité. Ils doivent faire fructifier le trésor qui leur a été confié dans des conditions nouvelles. Ils doivent faire preuve d’imagination. Cela suppose une bonne dose d’audace et de créativité.

- Comment cette parabole m’aide-t-elle à mieux comprendre ce que Dieu attend de moi, de nous ? Quels risques suis-je appelé à prendre pour faire grandir la justice et l’amour dans le monde ?

- « L’Église n’est pas un musée mais un jardin, une entité vivante, dont il convient de s’occuper pour la rendre plus belle. » Comment cette parole du bienheureux Jean XXIII peut-elle éclairer le sens de la parabole des talents ?



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Dernière mise à jour : 1er avril 2024