Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre  ; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’était plus. Et je vis descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une épouse qui s’est parée pour son époux. Et j’entendis du trône une forte voix qui disait : Voici la demeure de Dieu avec les hommes  ! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. Et celui qui était assis sur le trône dit : Voici, je fais toutes choses nouvelles. Et il dit : Écris  ; car ces paroles sont certaines et véritables. Et il me dit : C’est fait  ! Je suis l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin. À celui qui a soif, je donnerai de la source de l’eau de la vie, gratuitement. (Apocalypse 21,1-6)

À la fin du livre de l’Apocalypse, le dernier des livres bibliques, l’auteur, Jean, décrit une vision extraordinaire : d’abord un ciel nouveau et une terre nouvelle lui apparaissent, puis une ville descend du ciel. La vision, bien qu’étonnante, n’est pas faite pour effrayer ou impressionner. C’est une vision dans un autre sens. Elle est une perception neuve, une découverte nouvelle au sujet de Dieu, de la vie et du pourquoi de notre existence.

À différents moments dans notre existence, nous nous posons tous la question « pourquoi ? ». Pourquoi le monde est-il comme ça ? Pourquoi ceci ou cela arrive-t-il ? En ces moments, nous essayons de mieux voir, afin de nous orienter et de saisir un peu le sens des choses. En tant que croyants, nous ne cherchons pas à « voir » seulement à travers nos sens ou notre intelligence, mais aussi avec l’aide donnée par la foi en Dieu. Alors que voyons-nous avec Jean ? Qu’apercevons-nous avec les yeux de la foi ? Quelque chose de si beau que différentes métaphores sont nécessaires pour le décrire : une création nouvelle, une ville céleste, une épouse parée pour son époux. Nous voyons une ville toute belle, puisque l’amour en personne la fait radieuse.

Une ville n’est pas simplement un lieu où vivent les humains, mais un endroit où une grande diversité de personnes cohabitent. Jean ne voit pas plusieurs villes, mais une seule ville céleste : Dieu veut que les humains vivent ensemble dans l’unité. La ville qui, dans la Bible, symbolise la promesse de Dieu à son peuple, Jérusalem, doit devenir la ville de tous. Cette vision veut nous faire saisir une nouvelle possibilité pour l’existence humaine : la vie devient vraiment belle, d’une beauté stupéfiante, là où les êtres humains dépassent ce qui les divise et vivent ensemble dans l’unité.

Si la dureté des oppositions et des conflits pourrait faire penser qu’une telle vision est davantage un rêve passager qu’une réalité possible, nous ferions bien de remarquer dans cette vision le mouvement de la ville vers le bas. Elle ne flotte pas quelque part dans le ciel. Bien que singulière, cette ville n’est pas d’un autre monde. Il descend plutôt sur la terre. La ville céleste est alors une invitation à ne pas détourner ailleurs notre regard, mais à le garder fixé ici-bas. Ce monde, notre ville, doit devenir nouveau. Pour qu’il soit transformé, nous devons regarder encore à ceux qui nous entourent. Qu’est-ce qui pourrait nous inspirer à le faire ? Jean entend une voix lui dire au verset 3 : « Regarde, Dieu est venu vivre avec les humains ».

En assumant notre humanité en Jésus-Christ, Dieu a épousé notre vie, il s’est lié totalement et irrévocablement à notre condition humaine. En cherchant comment affronter chaque jour la vie en ce monde, nous demandons au Christ de nous aider à regarder aux autres et à voir notre ville comme la ville de Dieu. Chacun de ses habitants est digne d’être contemplé et servi, parce que, comme nous l’apprenons de la vision, Dieu essuiera les larmes de chacun. Si nous demandons, « comment cela se fera-t-il ? », les paroles entendues par Jean répondent : « Je suis le commencement et la fin ». Ce n’est pas notre intelligence qui embrasse la création, mais le dessein bienveillant de Dieu. Et Dieu ne donne pas de l’eau pour le pèlerinage aux repus, mais à ceux qui ont soif.

 Comment est-ce que je décrirais la ville céleste de l’Apocalypse 21 ? Cette vision peut-elle changer la façon dont nous regardons le monde ?

 Que me suggèrent les paroles entendues par Jean ? Comment est-ce qu’elles me touchent ?