TAIZÉ

Textes bibliques commentés

 
Ces courtes méditations bibliques sont proposées pour soutenir une recherche de Dieu au cœur de la vie quotidienne. Il s’agit de prendre un moment pour lire en silence le texte biblique suggéré, accompagné du bref commentaire et des questions. On peut se réunir ensuite en petits groupes de trois à dix personnes chez l’un ou l’autre des participants pour un bref partage de ce que chacun a découvert, avec éventuellement un temps de prière.

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2013

décembre

Romains 6, 3-11 : Vivants pour Dieu
Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés  ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même, nous aussi, nous marchions en nouveauté de vie. En effet, si nous sommes devenus une même réalité avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection, sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché fût détruit, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché  ; car celui qui est mort est libre du péché. Or, si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui, sachant que Christ ressuscité des morts ne meurt plus  ; la mort n’a plus de pouvoir sur lui. Car il est mort, et c’est pour le péché qu’il est mort une fois pour toutes  ; il est revenu à la vie, et c’est pour Dieu qu’il vit. Ainsi vous-mêmes, regardez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ. (Romains 6, 3-11)

Dans ces versets extraits de son chef-d’œuvre, la Lettre aux Romains, saint Paul révèle l’essentiel de son évangile. En un mot, il s’agit de vivre d’une vie nouvelle, de passer d’un mode d’exister à un autre. Et ce passage ne s’accomplit pas pour nous par nos efforts, mais dans la mort et la résurrection de Jésus-Christ.

À la manière juive et biblique, Paul parle de ces modes d’exister comme de deux « mondes ». Le premier est sous l’emprise de deux réalités associées : le péché et la mort. Celui qui participe à ce monde-là ne vit pas pleinement : motivé par la peur et ignorant son vrai bonheur, il ne fait pas ce qu’il voudrait vraiment faire (voir Romains 7, 19). Bref, il est un esclave (v. 6 ; voir 8, 15.21). Jésus lui-même est entré dans ce monde par solidarité avec nous et pour nous indiquer une issue ; cette issue, c’est l’amour. En acceptant de donner sa vie par amour, il a fait une brèche dans ce monde voué à la mort et il a ouvert un chemin vers la vie.

L’autre mode d’exister est marqué par la plénitude de la vie : la joie, la liberté, l’amour. Jésus est entré définitivement dans ce monde par sa résurrection et, dès lors, il n’est plus sujet à la mort. Or, dit Paul à ses lecteurs, quand vous êtes devenus chrétiens en donnant votre confiance au Christ, vous avez été plongés, immergés (c’est le sens du mot « baptisé ») dans sa mort. C’est comme si votre vie ancienne avait disparu avec lui sur la croix pour que vous puissiez entrer, avec lui, dans cette vie nouvelle.

Pour les premiers chrétiens, cela n’avait rien de théorique. En acceptant le Christ, ils avaient le plus souvent laissé derrière eux toute une existence – amis, famille, valeurs… – pour en commencer une nouvelle en vivant pour Dieu et donc pour les autres comme membres d’une communauté. Certes, ces femmes et ces hommes continuaient à mener leur vie dans ce monde-ci avec toutes ses difficultés et ses incertitudes (Paul ne dit pas qu’ils sont déjà « ressuscités »), mais leur mode de vie était tout autre, la même puissance qui avait enlevé Jésus du royaume de la mort (Paul l’appelle « la gloire du Père », c’est-à-dire le rayonnement de son amour) était déjà à l’œuvre en eux, source d’une joie et d’une liberté indicibles.

Or, si ceux qui ont reçu le baptême comme petits enfants n’ont pas connu ce passage dramatique, avec un avant et un après, néanmoins la même dynamique opère en eux. Le baptême reçu une fois pour toutes s’actualise quotidiennement dans toutes les démarches du croyant, petites et grandes, pour lui permettre de « mourir » à une existence centrée sur lui-même et de vivre au service de Dieu et de ses semblables. Et ce passage ne s’accomplit pas par nos propres forces, il est le travail du Souffle de Dieu en nous : « Si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels, par son Esprit qui habite en vous » (Romains 8, 11).

- À quoi dois-je « mourir » pour être un disciple du Christ ? Qu’est-ce qui me donne la force de le faire ?

- Quels sont les choix, petits ou grands, par lesquels j’actualise mon baptême comme acte de mourir et de ressusciter avec le Christ ?

- Où est-ce que je sens la force de l’Esprit de Dieu dans mon existence, malgré ma fragilité humaine ?



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Dernière mise à jour : 1er avril 2024