TAIZÉ

Textes bibliques commentés

 
Ces courtes méditations bibliques sont proposées pour soutenir une recherche de Dieu au cœur de la vie quotidienne. Il s’agit de prendre un moment pour lire en silence le texte biblique suggéré, accompagné du bref commentaire et des questions. On peut se réunir ensuite en petits groupes de trois à dix personnes chez l’un ou l’autre des participants pour un bref partage de ce que chacun a découvert, avec éventuellement un temps de prière.

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2016

février

Psaume 19 : Dieu dans les cieux, dans sa Loi, en moi
Le ciel proclame la gloire de Dieu,
la voûte étoilée révèle ce qu’il a fait.
Chaque jour en parle au jour suivant,
et chaque nuit l’annonce à celle qui la suit.
Ce n’est pas un discours, ce ne sont pas des mots,
l’oreille n’entend aucun son.
Mais leur message parcourt la terre entière,
leur langage est perçu jusqu’au bout du monde.
Dieu a dressé dans le ciel une tente pour le soleil.
Le matin, celui-ci paraît,
tel un jeune marié qui sort de sa chambre,
un champion tout heureux de prendre son élan.
Il sort à une extrémité du ciel,
son tour le mène à l’autre extrémité,
rien n’échappe à ses rayons.
 
La loi du Seigneur est parfaite,
elle rend la force de vivre.
Les ordres du Seigneur méritent confiance,
ils aident les simples à savoir se conduire.
Les exigences du Seigneur sont justes,
elles remplissent le cœur de joie.
Les commandements du Seigneur sont limpides,
ils aident à y voir clair.
Le respect qu’inspire le Seigneur est pur,
il persiste à travers les siècles.
Les décisions du Seigneur sont fondées,
toutes, sans exception, sont justifiées,
plus attirantes que l’or, qu’une quantité de métal précieux,
et plus agréables que le miel, que le miel le plus doux.
 
Seigneur, moi qui suis ton serviteur, j’y trouve un avertissement ;
on a tout avantage à suivre tes avis.
Tout le monde fait des erreurs sans le savoir :
pardonne-moi les fautes qui m’ont échappé.
Préserve-moi encore des insolents,
fais qu’ils n’aient aucune prise sur moi.
Alors je serai sans reproche, et préservé d’une faute grave.
Ce que j’ai dit et médité devant toi,
j’espère que cela te sera agréable,
Seigneur, mon Rocher, mon Défenseur.
(Psaume 19)

À quoi ressemble Dieu ? Comment le connaître ? Ce psaume lumineux contemple deux façons dont Dieu se communique.

Tout d’abord, dans les versets 1 à 6, c’est la beauté du cosmos qui parle de Dieu. Le mouvement majestueux des cieux est silencieux et sans paroles – pas de discours, pas de mots – mais plein de signification : il parle, il révèle. Il est vrai que l’étude scientifique des phénomènes naturels offre une perspective fascinante supplémentaire sur la sagesse et la grandeur divines, mais ici l’accent est simplement mis sur la beauté extraordinaire du monde naturel que nous pouvons percevoir – une beauté inexplicable, qui indique, au-delà d’elle-même, le mystère du Créateur. « Leur message parcourt la terre entière » : cette communication de Dieu est ouverte à tous les habitants de la terre, quelles que soient leurs origines, leur éducation ou leur religion.

Dans les versets 7 à 11, le psalmiste passe de la contemplation du soleil du monde matériel au soleil intérieur : le sentiment, présent en chaque être humain, de ce qui est bon et juste. Si on suit résolument ce sentiment, il illumine et réchauffe toute l’existence humaine. Il est le dessein de Dieu pour nous, un reflet de son identité. Comme la beauté de la nature, c’est une dimension par laquelle Dieu communique quelque chose de lui-même à tous ceux qui veulent y être attentifs, partout où ils sont. Saint Paul, en Romains 2,14-18, explique comment cette perception de bonté – cette « loi » – peut être « écrite dans les cœurs » de tous les êtres humains. Mais pour les croyants juifs, elle a reçu une concrétisation particulière, parce qu’elle leur a été révélée verbalement à travers les « commandements » divins, centrés sur l’amour. Par rapport au langage silencieux des cieux, cette communication montre un aspect plus intime et plus important de la nature divine, un aspect lié plus profondément à l’existence humaine ; il est significatif que le nom de Dieu, « le Seigneur », qui n’apparaît pas dans les six premiers versets, est mentionné sept fois dans la deuxième partie du psaume.

Des expressions telles que « loi » et « commandement » peuvent rebuter. Et il est vrai que, tant que nous pensons que ce qui compte avant tout pour Dieu, c’est l’obéissance aux règles et aux obligations, nous aurons peur de perdre notre liberté. Nous serons tentés de nous révolter et nous ferons le minimum nécessaire. Mais si nous comprenons de plus en plus profondément que ce que Dieu veut de nous, c’est avant tout d’accueillir son amour et de nous aimer les uns les autres, alors nous aurons tendance, comme tous ceux qui aiment véritablement, à faire le maximum plutôt que le minimum. Alors ces « commandements » se révéleront pleins de joie et d’inspiration – radieux, fiables, valables, doux.

Le psaume se termine sur une note encore plus personnelle. Après avoir contemplé la beauté de Dieu dans la création et dans ses desseins pour l’existence humaine, le psalmiste sent vivement son incapacité à vivre pleinement en harmonie avec cela. Mais il ne se laisse pas aller à des sentiments de culpabilité exagérée, il demande simplement d’être pardonné pour ce qui, consciemment ou non, n’a pas été, et d’être gardé des fautes graves. Le dernier verset exprime un bel échange : ayant trouvé de la joie dans les paroles de Dieu adressées à lui (ou à elle), le psalmiste prie pour que ses paroles et ses méditations donnent à leur tour de la joie à Dieu. Les derniers mots sont une expression très personnelle de confiance : Dieu, dont la gloire s’exprime dans le monde entier depuis les cieux, dont la bonté et la justice sont transmises à son peuple par sa Loi, est aussi ma propre sécurité (« mon roc ») et celui qui me donne ma propre liberté (« mon rédempteur »).

- Quels aspects du monde naturel est-ce que je trouve particulièrement beaux ? Pourrais-je prendre un peu de temps ces jours pour contempler cette beauté et la laisser me parler de Dieu ?

- Quels actes de bonté humaine me donnent de la joie, ou me semblent précieux comme l’or ou doux comme le miel ? Comment entrer plus profondément dans ce mouvement de bonté ?

- Comment le Christ est-il venu « non pas pour abolir, mais pour accomplir » ces choses (cf. Matthieu 5, 17)  ?



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Dernière mise à jour : 1er mars 2024