Il y a quelques jours, dans la ville de Gahanga, nous avons eu la chance de rencontrer une dame très âgée qui vit dans une modeste maison entre des fermes, loin de la route principale. En dépit de son humble condition, de ses difficultés à marcher et de sa vue fatiguée, nous avons été transportés par sa foi et sa joie.
De la même manière, nous avons été touchés par l’exemple de la joie et de la foi d’une femme nommée Jocelyn, que nous avons rencontrée dans un service à la cathédrale anglicane Saint Etienne de Kigali. Ses jambes sont atrophiées et pendant longtemps elle a dû ramper sur le sol. Les paroissiens se sont mis ensemble pour lui acheter un fauteuil roulant et elle a tenu à remercier le Seigneur. Pourtant, sa reconnaissance n’est pas le fruit de ce seul moment-là, mais plutôt une attitude constante dans sa vie.
A travers de telles personnes, nous découvrons qu’être proche de Jésus est la source d’une joie qui permet de dépasser les grandes difficultés de la vie.
Lors de l’une de nos visites aux « lieux d’espérance » en vue de préparer la rencontre, il y a quelques jours, nous avons visité des sœurs dans les environs de Kigali, qui partagent leur vie avec des enfants handicapés. La plupart d’entre eux ont été éduqués par les sœurs dès leur plus jeune âge. Elles nous ont montré les chambres des garçons et celles des filles, la salle spéciale pour ceux qui ont besoin de soins adaptés et aussi leur aire de jeux. Dans une salle, elles avaient réuni les enfants et comme l’une des postulantes jouait du tambour et commençait à chanter, tout le monde a suivi son exemple et nous avons vécu ensemble un moment de joie.
En voyant le travail des sœurs, leur dévouement à ces enfants et comment elles contribuent à leur développement, nous nous sommes souvenus des paroles de Jésus : « Il n’est pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jean 15,13). Partageant leur existence, jour et nuit, avec ces enfants qui ont été oubliés par le monde, elles ont vraiment donné leur vie pour leurs amis, les pauvres, ceux que le Seigneur a choisis. Trouver un tel amour m’encourage à espérer un monde plus humain.
Nous sommes à moins d’un mois du début de la rencontre et tout le monde se prépare : les jeunes participants, les familles qui vont accueillir les pèlerins et les équipes de coordination pour l’accueil, la prière et le programme de la matinée dans les paroisses.
Pendant la semaine, l’équipe de préparation a organisé des réunions dans les paroisses et un samedi les responsables des paroisses sont venus au Centre des jeunes de Gatenga pour y recevoir les dernières informations et poser des questions ou proposer des suggestions. Le dimanche, nous partageons une prière de Taizé avec les jeunes des différentes communautés.
Il y a aussi des paroisses qui se préparent à accueillir des pèlerins pour le temps précédant la rencontre. Une opportunité pour les jeunes qui viennent de loin, de découvrir la vie quotidienne au Rwanda avant la début de la rencontre.
Chacun prend part à la préparation avec l’enthousiasme et la joie caractéristiques de la vie dans la foi en Afrique.
Comme de nouveaux volontaires sont arrivés, l’équipe de coordination grandit. Nous sommes désormais vingt, en comptant les frères de Taizé, les sœurs de Saint-André et les volontaires, de quinze pays différents, et nous partageons vie commune, travail et prière.
De temps en temps, nous avons la chance de visiter des « lieux d’espérance » et de rencontrer des gens qui témoignent de l’espérance et de la joie dans leur vie quotidienne. Certains d’entre eux travaillent avec des veuves et des orphelins – suite au génocide de 1994. D’autres consacrent leur vie à des enfants handicapés. D’autres encore tiennent simplement le coup au milieu des difficultés de la vie avec la force de la foi. A travers ces personnes, les participants à la rencontre pourront voir la marque du Seigneur dans la vie de tous les jours, une présence simple mais tangible de l’Esprit-Saint qui encourage à grandir chaque jour dans la bienveillance.
De bien des manières, chacun prépare la voie pour continuer à construire la confiance et une nouvelle solidarité, tout particulièrement pendant cette rencontre de Kigali.