Toute cette semaine nous célébrons la Pentecôte. C’est l’aboutissement de la fête de Pâques. Jésus a vaincu la mort. Il est vivant auprès de Dieu. La souffrance, la maladie, la haine et la violence n’ont pas le dernier mot.
Que célébrons-nous par cette fête de Pentecôte ? Avant sa mort, Jésus a fait une annonce mystérieuse, il a dit à ses disciples : Je vous enverrai un Autre qui vous aidera, il sera toujours avec vous, il sera même en vous.
Cette annonce est aussi pour nous. Cet Autre qui est avec nous, c’est l’Esprit Saint. Le Christ l’appelle aussi "la force d’en haut". Est-ce que nous nous rendons assez compte de ce message extraordinaire ? Après la résurrection de Jésus, Dieu vient habiter en chaque être humain.
Sa présence est infiniment discrète. Si nous ne pouvons pas toujours sentir cette présence, ce n’est pas que notre foi est insuffisante, c’est que Dieu ne s’impose pas, il ne fait jamais violence à notre conscience, il respecte notre dignité et notre autonomie.
La foi est cette confiance toute simple en sa présence en nous. Croire que le souffle de l’Esprit Saint dit en nos profondeur le oui de Dieu à notre existence. Et sa présence en nous attend notre propre oui pour s’épanouir.
Le récit de la première Pentecôte nous dit que le moment est venu où Dieu répand son Esprit - selon l’ancienne promesse des prophètes - sur tous les êtres humains.
Cette universalité de l’amour de Dieu pour tous les humains et pour toute la création, c’est la réalité qui nous passionne peut-être le plus à Taizé. C’est une des raisons qui motivent notre vie en communauté. Venant d’une trentaine de pays différents, d’Églises différentes, nous voudrions être une petite parabole de cette universalité de l’amour de Dieu.
Alors ce qui divise et oppose les humains nous fait mal. Que pouvons-nous face aux déchirures dans le monde ? Il y a tant de structures injustes qui doivent changer. Nous voudrions soutenir celles et ceux qui s’y attellent. En même temps nous ne voudrions pas seulement dénoncer le mal mais nous engager personnellement .
Une réponse que tous nous pouvons mettre en pratique, c’est de ne pas avoir peur de toucher les blessures d’autres personnes. Au contraire, allons à leur rencontre.
Dans bien des pays européens, parmi les personnes blessées, il y a notamment les migrants. L’année passée nous avons accueilli ici à Taizé une famille de réfugiés de l’Irak, puis des jeunes hommes soudanais et un afghan.
Je pense aussi particulièrement au peuple de la Syrie. J’ai passé Noël dans ce pays et souvent des visages ou telle parole qu’on m’a dite me reviennent à l’esprit. Les combats à Alep ont à nouveau redoublé. Prions pour ce peuple tellement éprouvé.
Depuis deux semaines, nous accueillons à Taizé une famille réfugiée syrienne de Homs, les parents avec quatre enfants. Les enfants ont commencé d’aller à l’école. Nous voulons tout faire pour qu’ils trouvent ici un avenir de paix. (...)
Le monde se déchire de plus en plus. Mais nous pouvons y planter des semences d’unité. C’était le but de notre pèlerinage en Roumanie. Nous tous, nous pouvons, là où nous sommes, planter des semences d’unité. L’Esprit Saint est avec nous, il nous soutient.
Le Métropolite Serafim de Roumanie qui était ici hier soir et ce matin a dû repartir déjà. C’était une si belle visite. Et maintenant Poojith, de l’Inde, va indiquer les pays de tous ceux qui sont ici et à qui les enfants vont donner des fleurs.