Ce soir, j’aimerais saluer tout particulièrement ceux d’entre nous qui viennent de deux pays bien représentés cette semaine à Taizé : le Liban, où nous avons eu une belle étape du pèlerinage de confiance fin mars, et Hong-Kong, avec lequel nous unissent de nombreux liens d’amitié.
Comme vous le savez sans doute, si nous pouvons vous accueillir si nombreux à Taizé, c’est grâce à la présence de tous les volontaires que je souhaite remercier de tout cœur pour leur présence tout au long de cet été.
Ces jeunes sont ici pour participer à l’accueil et pour rendre service, mais ce temps de volontariat est aussi une occasion de s’interroger sur leur foi et de chercher un sens à leur vie.
Et pour nous les frères, une des plus belles missions à la suite de Jésus est d’écouter et d’accompagner ceux qui viennent à nous. À travers cette écoute, nous sommes aussi rendus attentifs aux grandes intuitions de votre génération.
Parmi ces signes des temps auxquels vous les jeunes vous nous rendez attentifs, il y en a un qui m’interpelle particulièrement. Il s’agit de l’engagement de nombreux jeunes pour la sauvegarde de la Création, pour l’écologie et le développement durable.
Nous voyons éclore de multiples initiatives, à la base, grâce auxquelles certains prennent des engagements très concrets. Et ces initiatives me semblent de plus en plus avoir un impact au niveau politique.
Chez beaucoup d’entre vous, je vois un vrai sens de l’urgence devant les énormes défis climatiques. Notre terre est bien fatiguée, ses ressources sont exploitées à l’excès.
Devant ces énormes défis, beaucoup peuvent être saisis par le découragement ou par la peur de l’avenir. Alors que l’esprit d’émerveillement devrait toujours être tenu en éveil devant la beauté que nous rencontrons dans la création, bien souvent ce regard d’admiration est voilé par ces menaces qui pèsent sur l’avenir de notre merveilleuse planète.
Quand on ouvre la Bible dans ses premières pages, on constate que le souci de l’environnement est indissociable de la confiance en Dieu. Dans les deux récits poétiques que l’on trouve au début du livre de la Genèse, on voit combien Dieu est à l’œuvre dans sa création.
Le premier récit décrit de manière impressionnante la diversité des êtres vivants : herbes et arbres fruitiers, poissons dans la mer, oiseaux dans le ciel et tous les animaux qui se meuvent sur la terre.… On peut aussi lire ce récit comme un appel très fort à prendre soin de cette grande biodiversité aujourd’hui menacée.
Le deuxième récit, au chapitre suivant, comprend une idée essentielle, ainsi exprimée : « Le Seigneur Dieu prit l’être humain et l’établit dans le jardin d’Éden pour le cultiver et le garder. » Oui, dans cette œuvre créatrice de Dieu, les humains reçoivent une responsabilité toute particulière : cultiver et préserver.
Nous voudrions tellement que nous soyons tous plus conscients de cette responsabilité pour faire face aux causes néfastes des changements climatiques suscités par l’activité humaine. Comme croyants, n’oublions pas que cette terre est un don très précieux de Dieu, à protéger et à transmettre à la prochaine génération.
Nous aurons bientôt l’occasion d’en reparler, à la fin de l’été, lors de notre semaine de réflexion pour les 18 à 35 ans qui comprendra un parcours spécial sur les enjeux environnementaux. Du 25 août au 1er septembre, une trentaine d’intervenants de différents horizons partageront leurs expériences.
Maintenant, j’aimerais donner la parole pour quelques instants à une de nos volontaires qui réfléchissent depuis plusieurs mois sur ces questions écologiques à Taizé. Écoutons Esther nous parler de cette réflexion.
En février dernier, avec d’autres volontaires, nous avons préparé un jeu pour les jeunes afin qu’ils réfléchissent au développement durable et aux problèmes environnementaux très urgents aujourd’hui. En parlant de l’écologie aux volontaires et à différents frères, nous avons découvert une grande richesse dans cet échange.
Nous avons commencé en mars à nous rencontrer pour des ateliers hebdomadaires, ouverts à tous. Les conversations sont devenues incroyablement diverses alors que des activistes, des scientifiques et des gens de tous âges partageaient leurs points de vue.
Ce partage m’encourage beaucoup. Pour moi, c’est Jésus qui crée une vie nouvelle en nous quand nous nous réunissons pour parler, quand nous pleurons parce que nous ne voyons pas d’espoir et quand nous nous encourageons à avancer pas à pas pour prendre soin de la création.
Dans l’atelier, je demande à la fin s’il y a quelque chose que les gens veulent arrêter de faire, ou commencer à faire, ou continuer à faire et tous partagent les décisions qu’ils vont prendre. Dans ces moments-là, je trouve beaucoup d’espoir. Ces échanges ont déjà conduit plusieurs personnes à faire des pas concrets pour protéger toujours plus la création de Dieu et cela m’encourage vraiment à ne pas être frustrée mais à faire moi aussi de nouveaux pas en avant.
À travers Esther, Bradon et Steffen, c’est tous les volontaires que nous remercions pour leur engagement cet été à Taizé.
[1]