TAIZÉ

Attentifs à la présence de Dieu dans nos vies

 
Mardi 25 février | Taizé, église de la Réconciliation

C’est une grande joie pour nous les frères de vous voir réunis si nombreux cette semaine. Déjà au cours des deux semaines passées, les Français sont venus nombreux sur la colline. Et maintenant, vous êtes plus de 2000 à être venus du Portugal et d’autres encore d’ailleurs. Bienvenue à tous !

Ce matin, nous avons entendu un récit très fort, qui nous vient de la première partie de la Bible (1 Rois 19) : il décrit un moment important de la vie du prophète Élie. Après avoir combattu et commis la violence au nom de son Dieu, Élie réalise que sa vie n’a plus de sens, il est complètement découragé et il pense mourir.

Mais le Seigneur le visite, l’encourage à reprendre la route et lui donne des forces. C’est alors qu’une rencontre extraordinaire a lieu. Caché dans une grotte, Élie attend. Il y a alors un grand vent, mais Dieu n’est pas dans la tempête. Un tremblement de terre survient, mais Dieu n’y est pas. Et encore un feu, mais Dieu n’y est pas non plus.

Finalement, quand cesse le grand bruit, Élie entend le « bruit d’un léger souffle », et alors il comprend que c’est Dieu qui passe. Il se voile le visage et se prosterne à terre.

Ce récit nous aide à comprendre que Dieu ne vient pas à travers des manifestations de force et de violence. Tandis qu’Élie s’attend à reconnaître la présence de Dieu dans des événements spectaculaires, comme le feu, la tempête ou un tremblement de terre, c’est tout autrement qu’il lui révèle sa présence.

À notre tour, pourrions-nous nous efforcer de reconnaître les signes bien souvent cachés de la présence de Dieu dans notre vie et dans le monde. Certains jours, sa présence se laisse découvrir comme dans un bruissement de silence… il faut donc y être attentifs pour pouvoir l’entendre.


Demain, débutera le temps du Carême. C’est précisément un temps que l’Église nous offre pour nous rendre plus attentifs à la présence de Dieu dans nos vies.

Oui, pendant le Carême, nous voudrions nous préparer à célébrer la grande fête de Pâques. Le Christ a vaincu le mal, et son constant pardon nous permet de renouveler une vie intérieure. C’est à une conversion que nous sommes invités : non pas nous tourner vers nous-mêmes dans une introspection ou un perfectionnisme individuel, mais chercher une communion avec Dieu et aussi une communion avec les autres.

Pour marquer cette entrée en Carême, nous aurons deux signes dans la prière commune. Le premier signe est celui des cendres. Au cours de la prière du matin, les frères feront une croix avec des cendres sur le front de tous ceux qui le souhaitent. En apposant les cendres, les frères diront à chacun : « Tourne-toi vers Dieu et fais confiance à son amour. » C’est un geste très ancien, qui nous appelle à l’humilité et qui nous aide à accepter la fragilité de nos existences.

Le deuxième signe est un geste liturgique qui nous vient de la tradition orthodoxe. Au cours de la prière du soir, ceux qui le souhaitent pourront recevoir une onction d’huile sur le front. En traçant le signe de la croix, les frères diront à chacun : « Voici l’onction de guérison, l’onction de fête ».


Aujourd’hui, un des chemins qui favorisent la joie est sans doute le choix de partager ce que nous avons, de vivre dans la simplicité. Oui, la simplicité librement choisie permet de résister à la course au superflu. Choisir la simplicité ouvre aussi notre cœur au partage et à la joie qui vient de Dieu.

Pendant ce temps du Carême, osons réviser notre style de vie, non pas pour donner mauvaise conscience à ceux qui en feraient moins, mais en vue d’une solidarité avec les plus démunis et avec toute la Création que nous sommes appelés à protéger et à préserver.

Les cendres et l’huile que nous recevrons demain sont deux symboles qui nous invitent au pardon et à la fête. Puisse ce Carême être un temps de joie pour chacune et chacun de nous. La joie du pardon, la joie du partage.


Dernière mise à jour : 26 février 2020