TAIZÉ

Rencontre européenne à Turin et en ligne

Messages reçus

 
Sur cette page, sont publiés les messages adressés par des responsables ecclésiaux et politiques aux participants de la 44e rencontre européenne de Taizé à Turin et en ligne.

Le Pape François
Le Patriarche œcuménique Bartholomée
Le Patriarcat de Moscou
Le Secrétaire Général par intérim du Conseil Œcuménique, Père Ioan Sauca
Le Secrétaire du Forum Chrétien Mondial, Rev. Casely Essamuah
Le pasteur Christian Krieger, président de la Conférence des Églises d’Europe
Rev. Rosalee Velloso Ewell, Directrice des relations avec les Églises de l’Alliance biblique universelle
Le Secrétaire Général des Nations Unies, M. António Guterres
La Présidente de la Commission européenne, Mme Ursula von der Leyen


Le Pape François

Chers amis,
La pandémie vous empêche, une fois de plus, de vous retrouver en cette fin d’année pour la 44e rencontre européenne de jeunes animée par la communauté de Taizé, comme il était prévu. Il vous faudra attendre le mois de juillet pour vous rendre à Turin et vivre dans la joie ce moment de fraternité. Le Saint-Père prie à cette intention, mais, dès maintenant, il s’unit par la pensée et la prière à vous tous qui êtes présents en ligne et il vous adresse ses salutations les plus cordiales.

Votre rencontre a lieu à un moment où les inquiétudes sont nombreuses. Beaucoup s’interrogent : Notre planète a-t-elle un avenir ? Quelles responsabilités avons-nous à prendre pour en assurer la sauvegarde et rendre la terre habitable ? Alors que les polarisations augmentent, comment pouvons-nous, selon votre thème pour l’année qui vient,« devenir artisans d’unité » ?

Au lieu de céder au défaitisme et de fuir ces questions, vous avez décidé de les prendre à bras le corps, de chercher ensemble, de prier, de vous mettre à l’écoute de la Parole de Dieu pour la laisser éclairer les situations humaines les plus complexes. Ce n’est pas pour rien que le livre des Actes des Apôtres précise que le jour de la Pentecôte les disciples « se trouvaient réunis tous ensemble » (2, 1). C’est lorsque nous sommes ensemble que l’Esprit de Dieu souffle d’une manière particulière. Avec le synode en cours, l’Église catholique cherche, elle aussi, à se rendre plus disponible au travail de l’Esprit en invitant les disciples du Christ à découvrir combien nous avons besoin les uns des autres.

Vous avez choisi non pas de détourner vos regards de la souffrance humaine et des urgences criantes du moment, mais de regarder ces réalités dans la confiance qu’il vous est donné de participer aux solutions. Car si les sujets d’angoisse ne manquent pas, il n’est pas moins vrai que l’Esprit de Dieu ne cesse de travailler et de susciter des créateurs de fraternité, de solidarité, d’unité. En vous ouvrant à la présence du Christ ressuscité, en le laissant unifier vos cœurs, vous vous préparez à être de ceux-là.

Le Saint Père demande à l’Esprit Saint de vous bénir, vous les jeunes catholiques, orthodoxes et protestants qui rejoignez par la pensée et la prière la rencontre européenne, et il vous confie à la protection de la Vierge Marie. Puissiez-vous continuer à être des pèlerins de confiance là où le Seigneur vous envoie !

Cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’État de Sa Sainteté


Le Patriarche œcuménique Bartholomée

Chers jeunes,
Nous prions très sincèrement que ce message vous trouve en bonne santé, en paix et remplis d’espérance, que vous vous retrouviez en cette magnifique ville de Turin à l’occasion de la 44e rencontre européenne de jeunes de Taizé ou que vous y participiez en ligne depuis vos pays respectifs.

Vous êtes certainement les témoins des plus grands changements technologiques que l’humanité n’a jamais rencontrés, à une vitesse et intensité dont aucune autre génération n’a fait l’expérience. Cette nouvelle réalité nous touche et elle façonne notre vision du monde. Nous tenons pour acquise la vitesse. L’impatience devant la lenteur des objets de la vie quotidienne qui ne sont pas suffisamment rapides se mue trop souvent en passion. Ce bouleversement de notre expérience du temps, mais aussi de l’espace, modifie en profondeur notre capacité à apprécier et contempler la beauté d’un monde qui bien qu’immobile est pour autant en constante transformation. La nature en est une image parfaite.

Nous savons, cependant, à quel point la technologie peut être avantageuse. La vitesse et la libre circulation de l’information ont certainement leur utilité. D’ailleurs, la fabrication en temps record du vaccin contre la pandémie de COVID-19 est un signe des formidables opportunités rendues possibles par le développement de la science. Mais soyons aussi attentifs à l’illusion qui viendrait d’un trop grand amour de notre propre pouvoir, complètement déconnecté du seul pouvoir qui compte, celui de l’amour. Rabelais n’a-t-il d’ailleurs pas écrit : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » ?

C’est précisément la raison pour laquelle l’humilité est vraiment la vertu la plus importante que vous puissiez acquérir au cours de votre vie. Comme l’affirme saint Jean Climaque, l’humilité suffit à elle seule à ouvrir les portes du Paradis (L’Échelle sainte, 23, 12). Nous savons que le Seigneur a adopté les vêtements de l’humilité en assumant notre nature afin de se livrer entièrement pour la vie du monde. Comme le saint apôtre Paul a pu l’écrire aux Philippiens : « [Le Christ] qui est de condition divine n’a pas considéré comme une proie à saisir d’être l’égal de Dieu. Mais il s’est dépouillé, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes, et, reconnu à son aspect comme un homme, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, à la mort sur une croix. » (Ph 2, 6-8)

Nos cœurs doivent s’imprégner de l’esprit d’humilité du Seigneur. Ne le considérons pas comme une faiblesse. Au contraire, nous devons garder les pieds sur terre et l’esprit constamment tourné vers le ciel afin de pérégriner ensemble vers le Royaume, afin de « Devenir artisans d’unité », comme nous le rappelle le thème de cette rencontre. L’unité se love dans l’humilité. Elle est son écrin parfait, le signe d’espérance par lequel toutes nos divisions seront levées.

Par conséquent, nous vous invitons à embarquer sur ce chemin de sagesse avec l’humilité qui trouve sa source en Christ. La sagesse est dans la Parole de Dieu, le Logos incarné. Par humilité, cette Parole est devenue chair pour nous.

Que le Seigneur vous accorde toute sa grâce et son amour abondant, afin que vous puissiez rechercher la sagesse dans l’humilité et devenir des agents du changement dont le monde a tant besoin dans l’attente du Royaume de Dieu.

Que le Seigneur vous bénisse tous ! Aussi, nous continuons à prier pour vous et vous bénissons. Nous félicitons la Communauté de Taizé à l’occasion de cette nouvelle édition de ces rencontres. Que la grâce de l’unité rayonne en chacun et chacune d’entre vous, et qu’elle soit porteuse de l’espérance qui soutient la vie de l’Église, pour que vous soyez de dignes ouvriers de la vigne du Seigneur.


Le Patriarcat de Moscou

Chers frères et sœurs,
Je suis heureux de saluer les participants à la traditionnelle rencontre de la communauté de Taizé, qui a lieu pendant les célébrations de la Nativité du Christ selon le calendrier grégorien ; elle est consacrée cette année au thème : « Devenir artisans d’unité ».

En ces temps difficiles que nous traversons, la nécessité de l’unité apparaît plus évidente que jamais. En dépit des prédictions de nombreux hommes politiques et scientifiques, le processus de globalisation n’a pas conduit à un apaisement des contradictions internationales et interculturelles, pas plus qu’il a contribué à la réduction de l’inégalité à l’intérieur des sociétés. Au contraire, notre époque est confrontée à des défis sans précédent, exacerbant en quelque sorte les problèmes existants déjà, tout en nous posant des questions totalement nouvelles.

Dans ce contexte, nous sommes amenés à réfléchir de plus en plus sérieusement au sens de la notion d’unité, aux niveaux les plus différents. Il s’agit de l’unité de l’humanité, de l’unité des représentants des différentes religions face aux défis communs, de l’unité des chrétiens, de la solidarité au niveau national et local. En ce sens, comment ne pas considérer comme prophétiques les appels des primats de nos Églises à l’unité du genre humain, lancés ces dernières années. En 2020, le pape François a publié l’encyclique « Fratelli tutti », qui contient des réflexions frappantes de l’actuel chef de l’Église catholique à ce sujet. La fraternité et l’unité sont aussi des thèmes chers au primat de l’Église orthodoxe russe. Ainsi, dans une interview à la revue roumaine « Q Magazine », en 2017, Sa Sainteté le patriarche Cyrille de Moscou et de toutes les Russies remarquait : « L’Évangile reste aujourd’hui encore le mode d’emploi le plus efficace pour parvenir au bonheur par le chemin le plus court, tant pour les personnes concrètes que pour l’ensemble de la société. Il est insensé et tout simplement impossible de chercher à vaincre l’individualisme simplement au nom du collectivisme. Les choses sont beaucoup plus profondes : le christianisme affirme que ce n’est qu’en servant Dieu et le prochain que l’homme acquiert la plénitude de l’être, qui peut seule lui donner l’inspiration et le bonheur authentique, au-delà des limites de l’existence terrestre. »

Ces paroles sont toujours d’actualité, dans le contexte de la reprise de conflits globaux, s’accompagnant de phénomènes qu’on croyait appartenir au passé, comme la course à l’armement, les manifestations d’hostilité et de haine. J’estime qu’ils nous forcent à réfléchir de nouveau au fait que l’avenir de notre planète et celui de l’humanité toute entière est placé, par la volonté divine, entre nos mains. De nos efforts à devenir pleinement artisans d’unité dépend, en quelque sorte, le développement ultérieur de l’histoire, le sort des générations futures. Comment, à ce sujet, ne pas se souvenir d’une citation fameuse de l’écrivain russe Fiodor Dostoïevski, connu dans le monde entier, dont on célèbre cette année le bicentenaire de la naissance : « Dieu lutte avec le diable, et le champ de bataille se trouve dans le cœur de l’homme ». Dans cette lutte, la parole du Sauveur est notre consolation : « Prenez courage, j’ai vaincu le monde » (Jn 16,33).

A tous, je souhaite que cette rencontre soit un succès et vous profite spirituellement.
Avec mon amitié dans le Seigneur,
Hilarion, Métropolite de Volokolamsk, Président du Département des relations ecclésiales extérieures du Patriarcat de Moscou


Le Secrétaire Général par intérim du Conseil Œcuménique des Églises, Père Ioan Sauca

Mes chers amis, participants à la Rencontre européenne de jeunes de Taizé,

C’est avec une joie authentique que je vous salue au nom du Conseil œcuménique des Églises et que je vous adresse mes prières et mes vœux pour vos journées de rencontre et votre travail de réflexion mutuelle, de prière, de rencontre et de prise en compte des besoins de notre temps.

Votre présence me réjouit car j’y vois le signe que nous pouvons, en tant que personnes, en tant que chrétiens, en tant qu’Européens, par notre transformation personnelle et collective en disciples du Christ, affronter et surmonter les nombreuses difficultés et les nombreux défis auxquels notre monde est confronté aujourd’hui. Vous me donnez de l’espérance !

Comment cela peut-il se produire ? Comme l’a souligné frère Alois, en nous ouvrant et en nous mettant au diapason de l’amour de Dieu, de la personne du Christ et de l’action de l’Esprit, nous pouvons devenir des artisans d’unité. Nous nouons des amitiés et créons une véritable communauté avec ceux qui nous entourent, même ou surtout avec ceux qui sont différents de nous. Nous faisons l’expérience de la solidarité avec tous ceux qui sont dans le besoin et avec notre planète qui en a tant besoin. Nous laissons notre espérance ouvrir des approches nouvelles et créatives. Nous explorons des valeurs communes et recherchons la réconciliation pour nous rassembler en une seule famille humaine.

Une telle conversion radicale – se donner pleinement à l’amour – n’est ni rapide ni facile, mais c’est ce pour quoi nous sommes faits.
Notre seul espoir de les surmonter et de créer un avenir durable réside dans le fait de nous rassembler en tant que personnes et communautés absolument engagées dans la vie, dans la dignité et le bien-être de chaque personne, et dans le soin de la création.

En tant que jeunes, en tant que personnes d’amour et de conscience, en tant que disciples du Christ et avançant sur son chemin, vous détenez la clé de cet avenir. Avec l’ensemble de la communauté mondiale des Églises, je prie : Puisse le temps que vous passez ensemble planter des graines de transformation pour vous et vos amis, pour nos communautés et nations, et pour notre monde.


Le Secrétaire du Forum Chrétien Mondial, Rev. Casely Baiden Essamuah

Si notre monde a jamais eu autant besoin de la sagesse et de l’énergie des jeunes, c’est maintenant. Nous traversons une période de turbulences à tous les niveaux, et il est instructif de constater que les jeunes – à qui appartient l’avenir – sont à l’avant-plan des essais d’engagement crédible face aux urgents problèmes du monde.

Les cultures traitent la jeunesse différemment. Certaines, malheureusement, je dois le dire, veulent que les jeunes soient vus mais pas entendus. D’autres donnent aux jeunes toutes les responsabilités physiques dont les aînés se sont déchargés, les forçant à supporter le poids des exigences physiques. La Bible encourage une saine voie médiane, où tous les âges sont considérés comme précieux et invités à s’engager pleinement dans les affaires du monde actuel.

Quand j’étais pasteur méthodiste au Ghana, nous avions l’habitude de chanter ces mots, des mots pittoresques de Charles Wesley, mais leur intention est d’inspirer :
Servir l’époque actuelle,
Ma vocation à remplir :
O que tous mes pouvoirs s’engagent
Pour faire la volonté de mon Maître !

Nous ne pouvons prendre soin de l’avenir qu’en nous engageant pleinement dans « le temps présent ».

À bien des égards, cette période peut être un moment Kairos pour nous tous : il ne s’agit pas tant de s’attarder sur ce que nous sommes incapables de faire à cause de la pandémie, mais de nous demander quelles sont les possibilités de service et de soin qui ont été rendues possibles, précisément parce que nos modes de vie normaux ont été perturbés.

Dans chacun des cinq principaux combats auxquels notre monde est confronté aujourd’hui – le COVID, la justice raciale, la profonde polarisation politique, la justice climatique et un grand sentiment de malaise face à l’ordre mondial - les jeunes tracent une voie nouvelle et sans précédent d’action et de réponse. Tout ce que je peux dire, c’est « tenez bon » et « allez de l’avant ». Vous avez mon plus profond respect et soyez assurés de nos prières.


Le pasteur Christian Krieger, président de la Conférence des Églises européennes

Je vous adresse en signe de communion fraternelle les chaleureuses salutations de la Conférence des Églises Européennes, et vous transmets les encouragements de ses 114 Églises membres, orthodoxes, protestantes, anglicanes, vieilles catholiques, originaires de plus de 40 pays européens.

La pandémie, que nous vivons depuis presque deux ans maintenant, défie notre humanité. Et nous découvrons en ces temps si particuliers combien nous avons besoin de rencontre, d’amitié, de vivre en relation, en cohérence. Cette pandémie qui met tant à l’épreuve notre monde et sa modernité, défiant notre humanité et sa science, vous prive une nouvelle fois du bonheur de vous retrouver, pèlerins de tous les horizons européens, et plus largement encore, pour célébrer ensemble la confiance qui nous est donnée par ce Dieu qui s’offre à nous en devenant l’un des nôtres.

Au cœur de notre monde fragmenté, au cœur de nos sociétés fracturées, au cœur de notre humanité en prise avec les excès de l’individualisme, le récit de Noël vient poser un signe d’unité. En effet, en Christ, le ciel et la terre s’embrassent ! Lors de sa naissance, le ciel convoque la terre au rendez-vous de Dieu. Les anges invitent les bergers à venir saluer la naissance du sauveur. Les étoiles guident les savants d’orient au chevet du salut de l’humanité. Ainsi, en Christ, Dieu s’offre à notre monde et à notre humanité comme un lien d’unité. Il réunit des locaux et des étrangers, des savants et des gens simples, les êtres célestes et ceux qui foulent la terre. Il dégage l’horizon bouché d’un jeune couple en difficulté par une naissance précoce ! En Christ, Dieu se révèle comme un lien d’unité.

Que ce lien d’unité offert en Christ façonne votre vision du monde, qu’il oriente le regard que vous portez sur vos sœurs et vos frères en humanité, ainsi que sur la création toute entière, qu’il fonde votre confiance, soutienne votre espérance, et mobilise votre attention. Que la réconciliation donnée en Christ vous mette en route vers celles et ceux qui sont confiés à votre compassion et que Dieu vous donne de trouver dans votre quotidien, les signes de cette espérance en marche, de cette promesse en devenir.


Rev. Rosalee Velloso Ewell, Directrice des relations avec les Églises de l’Alliance biblique universelle

Chers sœurs et frères réunis pour la rencontre des jeunes,

Au nom de notre Seigneur Jésus, je vous salue chaleureusement de la part des Sociétés bibliques unies !

En ces temps de séparations et d’éloignement forcé entre nous tous, vos rassemblements - en ligne et en personne - sont des symboles d’espoir et d’unité dans un monde fracturé. Vous êtes le reflet de la joie pour laquelle Jésus a prié dans l’Évangile de Jean : « Je vous ai dit cela afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète » (Jean 15,11).

Cette année, l’Alliance biblique universelle a célébré son 75e anniversaire. Comme vous, nous avons le privilège de travailler avec tous les chrétiens au nom de l’Évangile et de promouvoir l’unité des chrétiens par des services de justice et de paix.

Sachez que vous serez dans mes prières alors que vous vous réunissez pour vous réjouir dans notre Seigneur, pour prier et pour témoigner de l’espoir et de l’amour que nous avons en Christ. Que les plus riches bénédictions de Dieu soient avec vous.


Le Secrétaire Général des Nations Unies, M. António Guterres

Je suis heureux d’envoyer mes salutations à la rencontre annuelle de la communauté de Taizé. Notre monde a plus que jamais besoin de votre engagement et de vos idées.

Nous sommes confrontés à la plus grande cascade de crises de notre vie. La pandémie de COVID-19 a révélé un monde de fragilités et d’injustices. Elle doit être un point d’inflexion pour une action audacieuse et transformatrice.

Pour la première fois depuis une génération, la pauvreté et la faim sont en hausse. Les inégalités se creusent. Une vague de méfiance et de désinformation polarise les gens et paralyse les sociétés. Les divisions géopolitiques perturbent la coopération internationale. Les droits humains sont attaqués. Et nous continuons à nous diriger vers une catastrophe climatique.

Mais nous pouvons changer les choses. Nous avons les plans : le programme 2030 et ses 17 objectifs de développement durable.

L’humanité a montré à maintes reprises que nous sommes capables de grandes choses lorsque nous travaillons ensemble, au-delà des gouvernements, des régions et des générations.

Pour ce faire, nous avons besoin d’un multilatéralisme plus inclusif et en réseau. C’est pourquoi les Nations unies ont lancé une nouvelle initiative : notre programme commun. Il comprend plus de 90 recommandations et propositions, fondées sur une analyse à 360 degrés de l’état de notre monde.

L’un des éléments centraux est de veiller à ce que les jeunes participent pleinement à la conception de notre avenir commun et aient une influence beaucoup plus forte au sein même des Nations unies.

Le monde a besoin de votre énergie, de votre courage et de votre engagement. Je puise de l’espoir dans le fait que votre génération défie le statu quo et appelle à un changement transformateur.

L’ONU est votre alliée indéfectible alors que nous nous efforçons de construire un monde durable, inclusif et résilient pour tous. Je vous souhaite beaucoup de succès.


La Présidente de la Commission européenne, Mme Ursula von der Leyen

Chers amis de Taizé,

La jeunesse est un temps de découverte, de créativité et d’espoir. C’est le moment de notre vie où tout est nouveau, où toutes les expériences sont significatives, et où les nouveaux amis peuvent durer toute une vie. La communauté de Taizé est aussi définie par l’esprit de la jeunesse. Car elle rassemble tant de jeunes gens engagés et attentionnés de toute l’Europe et du monde entier. Des individus qui, à un si jeune âge, donnent déjà tant à la société.

Ces deux dernières années, des jeunes ont sacrifié une grande partie de leur liberté pour la santé et la sécurité des autres. Vous avez vraiment montré l’exemple. C’est pourquoi j’ai proposé de faire de 2022 l’Année européenne de la jeunesse. Je veux que l’Union européenne s’engage davantage auprès des jeunes. Pour entendre ce que vous exigez et rêvez pour l’Europe. Parce que je crois que l’Europe a besoin d’un esprit jeune pour surmonter la pandémie et ouvrir un nouveau chapitre.

Face à des défis tels que le changement climatique, le leadership de la prochaine génération est plus important que jamais. C’est pourquoi j’ai été si heureuse de voir la communauté de Taizé animer une prière pour les jeunes à Glasgow pendant la COP26. Ramener la justice et l’équilibre dans notre relation avec la nature est une noble tâche. Avec le « Green Deal » européen, l’Union européenne se dirige résolument vers l’avenir plus vert, plus équitable et plus sain auquel votre génération aspire. Un avenir que nous pouvons construire ensemble, si nous y contribuons tous dans notre vie quotidienne.

La communauté de Taizé m’a fait découvrir des paroles de Saint Augustin qui m’ont donné de la force : « Avance sur ton chemin, car il n’existe que par ta marche ». En ces temps difficiles, j’espère que ces mots donnent aux jeunes encore plus de force. Votre chemin est peut-être long, mais votre esprit est fort.

Je vous remercie pour l’exemple que vous donnez. J’espère que votre rencontre à Turin pourra inspirer davantage l’avenir de notre Union et la guérison de notre planète.

Je vous souhaite, à vous et à vos familles, un joyeux Noël et une nouvelle année pleine de bonheur et de santé.

Dernière mise à jour : 29 décembre 2021