Une prière à Bangkok
Une prière aura lieu le 1er mai à Bangkok, coïncidant avec l’arrivée dans cette ville de deux jeunes – de l’Allemagne et du Vietnam qui vont y commencer une fraternité temporaire. Elles se rendront pour 3 semaines dans un centre d’handicapés à Phrae avant de rejoindre une mission parmi les Karens.
Automne 2012 : Une visite à Ranong auprès des immigrés birmans
Le thème de la nouvelle solidarité nous rend attentifs à découvrir des signes d’espérance. Le travail du « Service Jésuite des Réfugiés » en est un. Un de leurs projets en Thaïlande est à Ranong, une petite ville du Sud-Est du pays, à la frontière du Myanmar, une ville où des milliers de Birmans viennent pour trouver un travail.
Le Service a six « centres d’apprentissage » qui accueillent presque 900 enfants. Bien que le gouvernement offre aux enfants de migrants de suivre gratuitement les cours dans les écoles thaïlandaises, beaucoup ne le peuvent pas pour différentes raisons. Pour entrer dans une de ces écoles, certains enfants nés au Myanmar devraient suivre tout le cycle d’éducation thaïlandaise, et donc recommencer leur scolarité par l’école primaire. Ils sont plus âgés, et se retrouver avec des tout petits est humiliant ; d’ailleurs, ceux qui essaient quittent l’école avant la fin de l’année. Bien que le gouvernement affirme que, quel que soit leur statut légal, tous les enfants peuvent être scolarisés, chacun doit recevoir un « passeport provisoire ». Et si la famille est nombreuse, l’argent manque pour payer un de ces passeports à chaque enfant.
Il y a tout un travail à mener pour encourager les enfants à aller à l’école et aussi pour persuader les familles. Pour les enfants des nombreux migrants venus de Birmanie et qui ne peuvent avoir une éducation à cause de la pauvreté et de la pression sociale, les possibilités d’aller à l’école sont rares ; il existe des centres, rudimentaires et à l’espace réduit, mais où les professeurs sont motivés. Certains d’entre eux sont des Birmans qui sont eux-mêmes migrants avec des passeports provisoires. Ces centres sont non confessionnels, et les professeurs sont soit chrétiens de différentes confessions, soit bouddhistes, soit musulmans. Ils donnent une éducation de base, espérant préparer les enfants à entrer dans une école thaï.
Il y a aussi beaucoup de préjugés et de tensions entre les communautés Thaï et Birmane. Lorsqu’on ajoute encore la peur des contrôles d’identité dans la rue, tout cela fait que les enfants ne vont pas à l’école.
Après la visite aux centres d’éducation, nous sommes allés à l’un des lieux de passage entre les deux pays. Il y a le poste d’immigration thaï, tout pauvre, on est loin des postes d’immigration des aéroports ! Ce point de passage est sur une rivière ; de petits bateaux y amènent les migrants mais aussi transportent des étrangers venus pour renouveler leur visa. On peut passer au Myanmar de cette façon mais une fois de l’autre côté on ne peut aller au-delà de cinq kilomètres
D’autres ONG travaillent aussi à Ranong soit pour l’éducation, avec un programme universitaire en ligne, soit pour un programme de santé. Le soir, nous nous sommes retrouvés ensemble pour la messe chez les maristes qui eux aussi ont un centre d’apprentissage. Plusieurs jeunes volontaires de Nouvelle-Zélande sont là pour une année. La grande générosité qui anime tous ceux qui y travaillent a besoin d’être nourrie et un projet est né d’avoir une retraite pour tous les volontaires de ces associations.
« Choisir d’aimer, choisir l’espérance »
Prière méditative avec frère Alois, prieur de Taizé
Cathédrale de l’Assomption, Bangkok
Le soir du 11 novembre 2007, la cathédrale de Bangkok était toute pleine de personnes des diverses églises et traditions chrétiennes, des paroisses, congrégations, écoles et communautés quand l’événement attendu et préparé de longue date a finalement eu lieu.
Le Cardinal Michael Michai Kitbunchu, Archevêque de Bangkok, a souhaité la bienvenue à tous et exprimé sa joie que les chrétiens de différents horizons se soient rassemblés pour une prière commune. Étaient également présents l’évêque de l’église luthérienne en Thaïlande, le Vice-Président et modérateur de l’Église du Christ en Thaïlande et le représentant de l’Église orthodoxe russe, Patriarcat de Moscou, en Thaïlande. *
La cathédrale était magnifiquement décorée avec des icônes de Taizé au centre. La Commission de la jeunesse catholique a assumé la principale responsabilité pour les questions pratiques, avec l’aide active de membres des autres traditions chrétiennes.
La prière s’est bien déroulée, joyeuse et paisible. Presque tous les chants ont été chantés en thaï, mais les lectures de la Bible étaient en deux langues, thaï et anglais, et les intercessions en plusieurs langues, pour donner place au caractère international et œcuménique de la prière de cette belle nuit. Non seulement les habitants de Bangkok ont participé, mais aussi des jeunes de Laos, Malaisie, de Singapour et des Philippines.
Dans sa méditation frère Alois a parlé de l’espérance chrétienne, qui commence autour de nous. Nous pouvons commencer en prêtant davantage attention à ceux qui nous entourent, en particulier aux plus pauvres que nous. Il a souhaité que nos groupes et nos paroisses soient surtout des lieux de la bonté du cœur et de la confiance, des lieux où nous nous accueillons les uns les autres.
Vers la fin de la prière, une grande croix de Taizé a été placée sur le sol. Pendant que le chant continuait, les gens attendaient patiemment en longues files pour confier leurs fardeaux au Christ. On sentait que beaucoup de gens ne voulaient plus quitter l’église, certains sont venus plus près de la croix, et le chant a duré longtemps. Des fardeaux ont été remis au Christ, et la confiance, la joie et l’espérance se sont levées dans nos cœurs.
Avant la prière, il y avait eu un carrefour, qui avait accueilli environ 250 personnes.
La préparation de ce pèlerinage à Bangkok a commencé au début de cette année. Des prières ont été organisées dans différents lieux : des églises, des lieux de souffrance et d’espérance, des écoles. Nous nous sommes réunis dans des écoles catholiques, des séminaires, des paroisses, dans un lieu d’accueil de l’Église luthérienne au milieu d’un slum, une chapelle orthodoxe, une église anglicane, parmi d’autres. Tout a été vécu de manière œcuménique, et ce cheminement d’espérance, d’amour et de réconciliation devrait se poursuivre en Thaïlande. Lors des prières préparatoires, de nombreuses personnes ont exprimé leur espoir de pouvoir se réunir plus souvent et de prier ensemble. La Thaïlande a un très faible pourcentage de chrétiens, environ 1 % de la population. Cela incite à un témoignage commun de foi au Christ, de paix, de réconciliation et d’espérance dans ce beau pays. La prière commune est certainement l’un des meilleurs moyens de poursuivre sur cette voie.
* « Nous voudrions exprimer notre gratitude à Son Éminence le Cardinal Michai Kitbunchu d’être avec nous ce soir et pour ses paroles de bienvenue.
Nous tenons également à remercier pour leur présence :
Mgr Pierre Bach, ancien Vicaire apostolique de Thaket - Savannaket au Laos, en charge de la diaspora laotienne.
Mgr Visanukorn Upama, de l’Église évangélique luthérienne en Thaïlande
M. Banjong Chomphuwong, vice-président de l’Église du Christ en Thaïlande.
Mgr Dennis, de la Nonciature apostolique
Le Rev. Oleg Cherepanin, Représentant de l’Église orthodoxe russe, Patriarcat de Moscou.
Nous sommes aussi très reconnaissants de la présence de jeunes du Laos, des Philippines, de Hongkong, de Singapour et de Malaisie, venus spécialement pour la prière.
Nous tenons également à mentionner les jeunes du Myanmar et de l’Inde qui étudient ici à Bangkok. »