Ces lignes de la Lettre de Calcutta ont accompagné les visites qu’un frère a faites récemment dans de nombreux endroits en Allemagne du Nord.
L’atmosphère internationale des rencontres de jeunes à Taizé et des rencontres européennes à la fin de l’année, fait naître une espérance. Là, des jeunes sentent qu’ils ne sont pas seuls avec leur désir, qu’il y a sur tous les continents des hommes et des femmes qui choisissent l’espérance, qui la transmettent par leurs vies et ainsi apportent de la lumière à d’autres. Mais qu’est-ce qu’il advient une fois de retour chez soi ? En fait, là aussi, ils sont nombreux à vivre de la même espérance, dans les paroisses, les écoles, les lieux les plus divers.
Hildesheim
À Hildesheim il y a l’oasis « Heilig Kreuz » (Sainte Croix), un centre pour les jeunes où se trouve également le bureau pour le travail pastoral du diocèse de Hildesheim. On y propose régulièrement des prières avec les chants de Taizé. Lors de la visite, il y a eu une « Nuit de la lumière » dans la Kreuzkirche, une église voisine. Des jeunes des différentes églises de Hildesheim et des environs se sont préparés ensemble. Des chrétiens catholiques, luthériens et réformés se sont retrouvés pour préparer l’accompagnement de la prière par des instruments, le chant des solos et la décoration des lieux. Quelle joie quand les feuilles de chants s’épuisaient parce qu’il y avait beaucoup plus de gens que prévu ! L’église était pleine à craquer, beaucoup étaient assis sur le sol. À la fin, on se passait la lumière pascale.
Berlin
À Berlin l’église protestante des jeunes existe depuis peu. C’est là que l’année dernière déjà, des jeunes, ensemble avec l’aumônerie protestante de la région, avaient invité pour une rencontre. Ainsi, au milieu de la métropole une église se crée avec beaucoup de fantaisie, un lieu qui veut donner un « chez soi » surtout à des jeunes. Une « compétition de talents » invite des jeunes à la créativité et à la mise en œuvres d’idées nouvelles à partir de peu : Comment faire quelque chose à partir de cinq Euros ? Qui veut participer reçoit cette petite somme et réfléchit à ce qu’il peut bien en faire pour contribuer à la Jugendkirche. Certains se rappelèrent Taizé. Là-bas aussi, nous faisons si souvent l’expérience qu’un tout petit peu suffit pour commencer. Si beaucoup participent, quelque chose de beau peut se développer en commun. Pour la prière, l’église était décorée avec l’icône de l’amitié. Après une introduction biblique, on abordait dans les petits groupes des sujets essentiels de la vie de chacun.
Brandebourg et en Mecklembourg-Poméranie
Les deux jours suivants j’étais l’hôte dans deux villes plus petites du Brandebourg et de Mecklembourg-Poméranie, Templin et Malchin, qui se trouvent loin des métropoles, au milieu de la campagne. La vie n’y est pas facile. Certains jeunes ont des difficultés à trouver un lieu d’apprentissage après l’école et doivent aller ailleurs, même s’ils désirent rester. Le chômage est très élevé. Les chrétiens, toutes confessions confondues, ne sont qu’une minorité, quelquefois 20 % de la population seulement. Choisir l’espérance, qu’est-ce que cela veut dire dans de telles situations ? J’ai pu voir comment des paroisses deviennent des lieux d’espérance. Ici, de manière impressionnante, des personnes plus ou moins jeunes réfléchissent et cherchent comment préparer un avenir pour tous. Des jeunes de « la cave aux jeunes » à Templin réfléchissent sur « ce qui est important pour moi » et le transforment, chrétiens et amis non-croyants ensemble, en un projet de film. Au cours des rencontres, après les prières communes préparées par des jeunes, il y avait toujours du temps pour échanger et faire connaissance. À Malchin nous étions assis autour d’un feu dans le jardin de la maison paroissiale. Certains racontaient comment la foi les avait aidés dans les temps difficiles et comment ils avaient découvert dans la communion de l’Église des personnes qui les ont aidés et écoutés dans ces moments de crise. À cause de cela certains ont éprouvé le désir de devenir actifs dans la paroisse ou de se préparer au baptême ; quelques-uns ont justement été baptisés lors de la dernière nuit pascale. Découvrir comment la foi peut apporter une espérance et nous faire avancer donne du courage.
Rostock et Braunschweig
À Rostock et Braunschweig des étudiants de l’aumônerie protestante avaient préparé ensemble avec d’autres des soirées avec une prière commune, une introduction biblique et des partages en petits groupes. Malgré les obligations diverses de la vie universitaire, beaucoup prirent quelques heures pour prier, entrer dans un partage et se demander ce qui compte vraiment, même si dans le tourbillon de la vie de tous les jours on ne s’en souvient pas toujours. Marie, de Rostock, écrit : « J’ai bien aimé qu’un frère vienne aussi à Rostock, car d’habitude les choses intéressantes se passent seulement à Hambourg ou à Berlin… ! » Et Rebekka : « Par une chaude journée d’avril, nous sommes assis dans l’ombre de la Petrikirche en petits groupes de partage. Jésus à l’âge de douze ans, assis au milieu des savants dans le temple de Jérusalem, nous accompagne dans nos entretiens. Qu’est-ce que nous avons reçu de nos parents ? Qu’est-ce qui nous a marqués dans notre foi ? »
Brême
Certains des jeunes qui se réunissent régulièrement à Brême venaient de passer le matin même une partie de leur bac ! Malgré cela l’après-midi ils étaient bien présents pour l’introduction biblique et les groupes de partage. Le lieu de recueillement dans le centre paroissial offrait de l’espace à plusieurs groupes de partage. Certains se rencontraient sous un soleil radieux dans le jardin. Pour l’occasion des hôtes sont même venus spécialement de Karlsruhe et Saterland.
Au printemps, quelques personnes qui travaillent dans des paroisses protestantes d’une région du Schleswig-Holstein étaient venues à Taizé. Ensemble avec des jeunes des environs, elles avaient invité pour un après-midi dans la Nikolaikirche à Plön. L’après-midi a commencé et s’est conclu par des prières…