La visite a commencé à Jönköping où un rassemblement en fin de semaine a permis à une cinquantaine de jeunes adultes de se rencontrer, venus de villes aussi éloignées que Lund, Karlstad et Stockholm. La paroisse Sofia a accueilli la rencontre, qui a débuté par la prière autour de la croix, le vendredi soir. Le samedi s’est vécu au rythme de la vie à Taizé, avec les prières, l’étude biblique le matin, suivie d’un partage en petits groupes. L’après-midi, différents carrefours étaient proposés ; le soir, les bougies furent allumées pendant la prière pour célébrer la résurrection. La messe du dimanche matin a rassemblé plus de jeunes que d’habitude. Le texte de l’Evangile était tiré de Jean 10 10.22-30. Commentant ces versets, nous avons réfléchi : « Dans les semaines à venir, prenons le temps d’écouter la voix du Bon Pasteur et de réaliser ainsi qu’il nous connait et nous comprend. Nous serons alors capables de le suivre et de donner nos vies pour les autres en retour. Sommes-nous prêts à cela ? »
Quand j’ai dit que j’allais à Älvsåker, beaucoup ont pensé que j’avais mal prononcé le nom de telle ou telle ville. Mais en fait il s’agit d’un vrai village, entre Göteborg et Kungsbacka avec une église du 11e siècle construite par les Danois. De ce lieu des jeunes sont venus à Taizé depuis de nombreuses années, en conclusion de leur préparation à la confirmation. Quelle joie de voir cette petite église, absolument bondée ! Vieux et jeunes, certains avec un engagement dans l’Eglise et d’autres qui avaient simplement entendu que quelque chose allait se passer : cela semblait être une vraie parabole de l’Evangile.
Dans la paroisse Åker-Länna le prêtre était venu il y a trois ans avec 6 jeunes à Taizé, l’année dernière avec 25 ; cet été, ils espèrent être encore plus nombreux. Les jeunes se passent le mot et invitent leurs amis. L’ancienne église était pleine de gens, venus de Åkers Styckebruck et des villages aux alentours. Certains sont venus d’Eskilstuna, où ils participent habituellement à un service « Serenity » pour jeunes adultes souffrant de diverses dépendances. L’église était décorée avec des tissus orange et des icônes. Une flûte et un violoncelle accompagnaient le chant pendant la prière. Tout ceci constituait un vrai signe : l’expérience vécue à Taizé pouvait être vécue dans le cadre de la vie paroissiale.
C’était une joie de revenir à Stockholm, où nous avions connu tant de gens l’année passée. Chaque mercredi, entre septembre et mai, des jeunes ont continué à prier avec des chants de Taizé dans l’église Marie-Madeleine de Södermalm. Il y aura une pause pendant l’été, puis la prière reprendra à l’automne. Chacun sera le bienvenu !
Dans la paroisse de Borgs, à la périphérie de Norrköping, se tient une messe hebdomadaire, inspirée par les visites à Taizé. Les cloches de l’église sonnent tandis que chacun s’assoit en silence. Puis on entonne le premier chant. Il n’y a ni annonce, ni lecture en dehors des numéros des chants. Un long moment de silence succède à l’Evangile, sans homélie. Un grand groupe est venu participer à cet office, de l’église libre Agape : c’est le fruit du contact bâti grâce au conseil des églises du village. En ce sens, la soirée est devenue une veillée de réconciliation.
La rencontre de fin de semaine à Sundsvall a réuni plus de 120 jeunes adultes, principalement du diocèse de Härnösand, mais aussi de Luleå, Uppsala, Stockholm et Linköping. La paroisse Gustav Adolf les a accueillis pour trois jours de prière et de partage. Plusieurs sont venus de plus petits villages au centre et au nord de la Suède et ont remarqué l’importance de pouvoir prier ensemble, avec d’autres jeunes. L’évêque Tony Gulbranzén est venu participer au programme du samedi matin, assister à l’étude biblique puis partager avec un groupe de jeunes se préparant à l’ordination dans son diocèse. Des jeunes originaires de l’Angola, du Rwanda, du Kenya et de El Salvador, ont pris part au rassemblement – un autre signe de l’accueil étendu à tous.
Quelles conclusions peuvent être tirées d’un tel voyage ? D’abord, qu’il y a de nombreux jeunes qui en Suède vivent une recherche de foi, en dépit de ce qui est souvent dit sur la sécularisation du pays. Dans le même temps, ce n’est pas toujours facile pour eux de trouver leur voie dans les paroisses. Dans une église où il y a encore de nombreux « professionnels », comment donner des responsabilités aux jeunes afin de leur permettre de devenir membres actifs de leur communauté ? D’autre part, l’Evangile continue de parler aux générations d’aujourd’hui. On ne doit pas craindre d’annoncer le Christ, simplement et clairement. C’est le Christ qui nous rassemble, qui offre un accueil dont personne n’est exclu. Un séjour à Taizé peut aider à suivre un tel chemin, mais il nécessite une bonne préparation et un suivi plus tard. Un pèlerinage continue toujours – même avec un but, il y a toujours une nouvelle étape à vivre.
Mais par-dessus tout, je garde de ce voyage la générosité toute simple et l’accueil chaleureux des Suédois, jeunes et âgés. Cela me renforce dans ce pèlerinage qui se poursuit.