À la recherche de signes d’espérance
La Lettonie a été plus durement touchée que la plupart des pays d’Europe par la crise économique. Les raisons en sont nombreuses et variées. Mais au cours d’une récente visite, l’un des frères a voulu rechercher plutôt des signes d’espérance au milieu de l’hiver le plus froid depuis vingt ans. Le lundi matin tôt, avant le début des cours, les élèves de l’école chrétienne de Riga se rassemblent pour prier. De 6 à 16 ans, ils commencent ainsi chaque jour. Pendant de nombreuses années, tous les lundis soir, des jeunes se sont réunis pour une prière avec les chants de Taizé dans l’église luthérienne Gertrude au centre de Riga. Ils sont parfois 10, parfois 50… c’est la fidélité qui compte ! Dans la ville de Jelgava, l’association « Svetelis » accueille des enfants et jeunes adultes ayant des difficultés d’apprentissage ou issus de milieux défavorisés. Elle offre un havre de paix où l’on rit aussi beaucoup. La cathédrale catholique de Jelgava abrite une vie paroissiale très active autour de son évêque. Réunissant toutes les générations, les services rassemblent toute la communauté. De Madona, petite ville de l’est du pays, de nombreux jeunes sont partis à l’étranger chercher du travail. Le contact étroit entre les paroisses catholiques et luthériennes apporte de l’espérance et recrée une communauté de vie. La participation à la rencontre européenne de Poznan a permis un renouveau de la vie de prière du groupe de jeunes de la cathédrale catholique de Riga. Après le pèlerinage, vingt cellules de prière ont commencé !
Renouveller nos forces pour persévérer
Tallinn doit être l’une des plus belles villes du monde. Mais il y a aussi une beauté au cœur des Estoniens, forgée par des années de difficultés persistantes. Un vendredi soir en février, il fait froid, cinquante jeunes sont réunis dans les « catacombes » de l’église St Jean pour un temps de prière et de partage, désir de partager la joie qu’ils ont reçue au cours des derniers mois. L’église est à l’ombre de la croix qui vient d’être dressée sur la Place de la Liberté pour rendre hommage à tous ceux qui ont donné leur vie pour leur pays. Toute une génération a désormais grandi dans une Estonie indépendante. Pourtant on sent que c’est encore le temps de la persévérance, et que la foi a un rôle important à jouer. L’enthousiasme pour le baptême et la confirmation des premiers temps de l’indépendance s’est ralenti, mais c’est maintenant que des communautés de croyants peuvent véritablement contribuer à façonner la société.
La banlieue de Mustamäe à Tallinn a été construite pendant la période soviétique. Elle n’a donc aucun bâtiment d’église pour ses quelque 65 000 d’habitants. Une paroisse se forme là actuellement avec l’aide de la paroisse St Jean. Animé par un jeune diacre, un groupe de jeunes se réunit pour une prière toutes les deux semaines dans une salle de l’école. Des habitants du lieu commencent à les rejoindre. Bientôt ils auront leur propre bâtiment. Avant, les gens devaient aller dans la vieille ville. Maintenant l’église est au milieu d’eux.
Dans le village de Noo au sud de l’Estonie, les jeunes se rencontrent une fois par mois pour la prière avec les chants de Taizé. Le nouveau recueil de chants avec les chants de Taizé traduit en estonien offre un répertoire plus large et beaucoup plus accessible qu’avant. Et grâce à la forte tradition musicale de l’Estonie, il y a toujours des musiciens pour accompagner les chants.
La glace entre l’île de Saaremaa et le continent a seulement 30 cm d’épaisseur cette année, donc la route de glace qui permet aux véhicules de rouler sur la mer n’est pas ouverte. Les ferries Regula et Ofeelia continuent leurs voyages en défonçant les plaques de glace ! Une prière à Kuressaare a rassemblé des jeunes de la ville et des villages environnants. La prière nous rassemble toujours et nous aide à comprendre que nous faisons partie d’une réalité plus large, même quand nos propres communautés paraissent petites. Et cela renouvelle nos forces pour persévérer.
Deux étappes du pèlerinage de confiance 2009
Après la rencontre de Vilnius, le pèlerinage de confiance s’est poursuivi en Lettonie et en Estonie. Depuis de nombreuses années, des jeunes de ces pays ont visité Taizé et ont aussi participé ax rencontres européennes. Comme l’a dit frère Alois, « nous n’aurions pas pu tenir une rencontre de jeunes à Vilnius sans faire étape dans chacun des pays Baltes ». Le 4 mai à Riga et le 5 à Tallinn, les prières du soir avaient été préparées par des jeunes et des personnes engagées dans la pastorale des jeunes. Frère Alois et trois autres frères y ont participé. A Riga, des jeunes de différentes Eglises se sont rassemblés et des messages de soutien ont été entendus, de la part du cardinal et de l’un des évêques luthériens du pays.
A Tallinn, peu avant la prière, une jeune femme écrivait :
« Beaucoup de chrétiens en Estonie se sentent seuls, et j’en fais partie. Il n’y a pas beaucoup de gens à qui nous pouvons parler de notre foi. Notre société ne soutient pas les chrétiens. Il n’y a pas non plus beaucoup de gens avec qui nous pouvons prier. Nous les chrétiens sommes dispersés dans divers endroits du pays et bien souvent notre travail quotidien prend toute notre force et notre temps. Habituellement, rares sont les occasions de nous rencontrer pour nous soutenir mutuellement. Donc, le fait que vous veniez en Estonie signifie beaucoup pour nous. Nous sommes une si petite nation, et parfois je me demande : combien de temps pouvons-nous survivre en tant que nation, si nous vivons comme aujourd’hui ? Le fait que vous veniez nous visiter constitue pour nous un signe qu’il y en a d’autres qui se soucient de nous. » Alors quelles pourraient être les manières de montrer à d’autres chrétiens que l’on se soucie d’eux ?