Élargir notre amitiéJeudi 12 juillet | Taizé, église de la Réconciliation Cette semaine à Taizé est très internationale. Cette diversité est présente à chaque moment de notre vie : dans la prière commune avec les lectures en de nombreuses langues, pour la communication dans les petits groupes de partage ou les équipes de travail et avant tout grâce aux rencontres personnelles que tous nous pouvons avoir. Tout à l’heure, un enfant lira la liste de tous les pays représentés, qui inclut aussi les pays, souvent très lointains, des nombreux volontaires qui passent l’été à Taizé, avec celles et ceux qui sont ici pour un an. Leur présence est très importante et j’aimerais leur dire ce soir un grand merci pour leur engagement. Il y a quelques jours, nous avions une rencontre particulière ici à Taizé : le deuxième « week-end d’amitié » entre 300 jeunes chrétiens et musulmans, qui ont pu se découvrir réciproquement et créer de multiples liens d’amitié. C’était un signe d’espérance de pouvoir vivre ensemble cette expérience de fraternité, en ayant aussi conscience de nos différences. Lorsque nous sommes bien enracinés dans notre foi, il n’y a rien à craindre d’un dialogue avec ceux qui pensent différemment… et même une vraie amitié est possible. C’est notre expérience ! Dans le monde tel qu’il est, de telles occasions de dialogue et d’amitié me semblent essentielles. Devant la montée des peurs et face à violence qui souvent semble prendre le dessus, faisons toujours plus le choix de la confiance dans nos relations avec les autres. Tous nous avons besoin d’un sentiment d’appartenance, de se sentir membres d’une famille, d’un groupe, d’un pays. En même temps il y a en nous le besoin d’une ouverture à de nouveaux horizons. Notre identité s’appauvrit quand nous traçons un cercle qui nous enferme. N’ayons donc pas peur de nous ouvrir aux défis du monde actuel, entre autres à celui d’un fossé grandissant entre riches et pauvres. Certaines pauvretés sautent aux yeux. Et il y a des pauvretés moins visibles que d’autres. La solitude en est une. Dans nos pays riches, même parmi ceux qui matériellement ne manquent de rien, il en est qui se demande quel sens a leur existence, ils sont comme sans appartenance, étrangers sur la terre. Comment nous faire proches de ceux qui en souffrent, les écouter et nous laisser toucher ? Dans le monde entier, il y a aussi des femmes, des hommes et des enfants qui sont obligés de quitter leur terre. C’est la détresse qui crée en eux une motivation pour partir. Celle-ci est plus forte que toutes les barrières dressées pour entraver leur marche. Ces arrivées nombreuses nous insécurisent, la peur est compréhensible. Nous voudrions résister à la peur, ce qui ne signifie pas qu’elle doive disparaître, mais qu’elle ne doive pas nous paralyser. Ne permettons pas que le rejet de l’étranger s’introduise dans nos mentalités car le refus de l’autre est le germe de la barbarie. Comme chrétiens, nous voudrions nous souvenir que nous sommes tous des étrangers sur la terre. Ce sont des paroles de la Bible : nous sommes étrangers sur la terre (voir Hébreux 11,13). Nos sommes des pèlerins sur cette merveilleuse planète, nous n’avons pas de demeure pour toujours, nous allons vers notre patrie qui est dans le ciel. J’aimerais maintenant donner la parole à une amie de Taizé, Amaya, qui est ici avec sa famille, et qui travaille à Rome au service de l’Église pour l’accompagnement des réfugiés. Elle va nous dire quelques mots sur son engagement.
Merci ! Amaya nous entraîne avec un grand enthousiasme à élargir notre amitié. Et maintenant Ismaël va dire le nom de tous les peuples représentés sur la colline cette semaine et les enfants vont leur donner des fleurs
[1] [1] Photo : Vincent Bellec |