Méditations de frère Alois

Beyrouth 2019

Samedi 23 mars | Mot d’accueil pendant la prière du midi

Ce midi, je voudrais d’abord exprimer toute notre gratitude aux Églises du Liban et au Conseil des Églises du Moyen-Orient pour leur invitation et leur accueil. Cette rencontre de Beyrouth est le fruit de l’engagement de tous leurs responsables et aussi du travail de nombreux volontaires. À tous, un immense merci !

Nous allons expérimenter ces jours la chaleur de l’hospitalité orientale. C’est une grande joie que nous soyons tous ici rassemblés pour ce premier rassemblement de Taizé au Proche-Orient, dans ce pays bien aimé et cette terre bénie.

Ces jours, nous sommes ensemble d’abord pour nous écouter les uns les autres. Avec les centaines de jeunes de l’Europe et d’ailleurs, qui ont fait le voyage jusqu’ici, nous voudrions nous laisser inspirer par l’exemple de la tradition multiséculaire que les chrétiens du Proche-Orient représentent dans une grande diversité.

Le thème de la rencontre nous le rappelle, avec ce verset du psaume 92 : « Le juste pousse comme un palmier, s’étend comme un cèdre du Liban : planté dans la maison du Seigneur, il pousse dans les parvis de notre Dieu. »

Cette image du cèdre du Liban me touche d’autant plus que, chez nous à Taizé, depuis quelque temps, deux cèdres poussent, non loin du lieu dédié au silence : bien qu’encore petits, ces arbres sont comme un lien discret mais réel entre Taizé et cette terre libanaise.

Ces jours, nous voudrions aller aux sources de la foi : nous enraciner dans la foi et dans l’histoire, être attentifs à la croissance spirituelle et veiller à ouvrir les branches de notre arbre vers tous ceux qui nous entourent.

Que cette rencontre de Beyrouth soit un temps de joie et un signe de paix !


Samedi 23 mars | Méditation pendant la prière du soir

Ce soir, je voudrais redire notre immense gratitude aux responsables des Églises du Liban et du Conseil des Églises du Moyen-Orient, aux paroisses et communautés d’accueil qui préparent cette rencontre depuis de longs mois.

Le comité œcuménique qui a préparé la rencontre a fait un travail remarquable. Les volontaires ont été répartis dans des groupes de travail qui étaient tous marqués par une belle diversité : des chrétiens de toutes les Églises ont travaillé ensemble.

Oui, cette première rencontre de Taizé en monde arabe a été rendue possible par la bénédiction des Églises, par le soutien des autorités civiles, par l’engagement des jeunes volontaires et aussi par la confiance des personnes qui nous accueillent … sans nous connaître.

Après cette première journée, vous allez reprendre le chemin des familles, des communautés et des couvents qui vous accueillent. Réjouissons-nous que les portes s’ouvrent pour nous accueillir ! Il est essentiel, dans nos sociétés souvent marquées par une défiance croissante, que nous fassions une expérience toute simple de la confiance.

Ces jours, nous sommes réunis pour être à l’écoute les uns des autres. Tous, nous avons à la fois quelque chose à recevoir et quelque chose à donner. Nous les frères, avec les centaines de jeunes de l’Europe et d’ailleurs, nous voudrions en particulier écouter les jeunes qui sont venus de cette terre proche-orientale bénie et qui connaît pourtant la souffrance.

Je pense en particulier aux jeunes qui sont parmi nous des différents pays du Moyen-Orient. Nous attendons que ces journées nous donnent de vivre un échange approfondi entre l’Occident et le monde arabe, si essentiel pour l’avenir de l’Église et de l’humanité.

Cette rencontre a été précédée de visites de plusieurs frères dans cette région et du pèlerinage en Égypte, en septembre 2017, auprès des coptes orthodoxes. Pour ma part, je garde un souvenir très fort de mon précédent séjour au Liban il y a trois ans, d’où j’étais aussi allé en Syrie, à Homs et Lattaquié, pour vivre les célébrations de Noël dans ce pays déchiré.

Dans toute la région, les chrétiens sont les témoins d’une longue tradition de foi. L’histoire multiséculaire de l’Église continue à s’écrire aujourd’hui. Alors que, par le passé, les divisions des chrétiens ont souvent été un lourd fardeau, à présent nous découvrons tout ce que nous pouvons vivre ensemble, au nom même de notre foi.

Ce matin, dans les petits groupes d’échanges, vous avez réfléchi au thème de l’enracinement dans la foi, entre autres à partir de ce verset du prophète Jérémie : « Béni, l’homme qui compte sur le Seigneur : le Seigneur devient son assurance. Pareil à un arbre planté au bord de l’eau qui pousse ses racines vers le ruisseau, il ne sent pas venir la chaleur, son feuillage est toujours vert ; une année de sécheresse ne l’inquiète pas, il ne cesse de fructifier. »

Cette image de l’arbre planté près du cours des eaux me semble très parlante. Oui, nous pouvons toujours chercher à enraciner notre confiance en Dieu plus profondément, plus près de la source d’eau vive. Faire confiance, c’est nous fier à lui, à son amour inconditionnel, à sa miséricorde bienveillante.

Le texte que nous avons entendu ce soir dans la prière nous donne une autre clef pour entrer dans ce mystère. Dans la parabole du semeur, Jésus nous présente Dieu comme celui qui sème généreusement, sans être certain que chaque semence portera du fruit.

Dieu donne à tous, sans mesure, et nous sommes tous invités à nous interroger : comment recevoir ce que Dieu nous donne ? En particulier dans des temps difficiles, marqués par la violence et la guerre, par les lourdes menaces pesant sur l’équilibre écologique de notre planète, découvrons toujours davantage cet élan de vie, parfois inespéré, que Dieu nous offre.

Cette parabole dit aussi combien l’espérance chrétienne touche le concret de la vie. Quand Jésus l’a dite à ses disciples, il affrontait lui-même l’hostilité et le refus. Pourtant, il exprimait son espérance que certaines semences tomberaient dans la bonne terre.

La prière va maintenant continuer autour de la croix. C’est une prière que nous avons chaque semaine à Taizé. Nous allons mettre la croix près du sol et chacun pourra venir poser son front sur le bois de la croix.

Priant ainsi, nous exprimons au Christ que nous lui confions tout ce qui est trop lourd pour nous, pour qu’il le porte avec nous. Ce soir, nous pouvons prier tout particulièrement pour nos familles et nos proches, pour ceux qui connaissent une épreuve. Et nous prions aussi pour nos pays respectifs. Que l’Esprit Saint consolateur soit une présence d’espérance.


Dimanche 24 mars | Méditation pendant la prière du soir

L’hospitalité reçue et partagée ces jours restera pour nous tous un souvenir très fort de cette rencontre. Comme certains de ceux qui nous accueillent sont parmi nous ce soir, disons-leur encore un très grand merci pour cette belle hospitalité. Elle réjouit nos cœurs et fait du bien à nos corps ces jours.

À tous nos amis libanais qui sont présents, j’aimerais dire un mot en particulier : un mot de gratitude pour leur témoignage de foi. Les liens entre Taizé et le Liban remontent à bien longtemps. Frère Roger est venu à Beyrouth en 1982, alors que la guerre faisait encore ses ravages.

Et il a annoncé une initiative très importante lors de cette visite : c’est au Liban, à Noël 1982, avec des jeunes de Beyrouth, qu’il commença un « pèlerinage mondial de réconciliation » qui prendra plus tard le nom de « pèlerinage de confiance ». Ce pèlerinage se poursuit jusqu’à aujourd’hui, scandé par les rencontres que nous préparons sur les différents continents.

Oui, un grand merci du fond du cœur à vous tous, chers amis du Liban. Merci de mettre votre foi en pratique dans le monde actuel et dans cette terre du Proche-Orient, trop souvent déchirée par des conflits. Merci d’entrer en dialogue avec les croyants de l’islam – nous aurons un tel dialogue demain midi à l’occasion du 25 mars, autour de la figure de Marie qui est un pont entre christianisme et islam.

Aujourd’hui, nous avons poursuivi notre cheminement à partir de l’image du cèdre du Liban en nous interrogeant sur la croissance spirituelle. Nous avons entendu, dans la lecture de ce soir, comment saint Paul insiste sur l’unité et la vérité comme unique chemin pour grandir « vers celui qui est la tête, le Christ ».

Pour que cette croissance de la foi s’opère, il me semble indispensable de cheminer ensemble avec d’autres. De même qu’un tout-petit a besoin d’amour et d’affection pour grandir dans la vie, chaque croyant a aussi besoin d’une famille, d’une communauté pour croître dans la foi.

C’est le don merveilleux que nous recevons dans l’Église : on l’appelle communion. Ce don de la communion concerne à la fois les relations entre les membres du Corps du Christ, mais aussi plus largement le désir de l’unité visible de l’Église.

Chercher l’unité, c’est d’abord laisser la première place au Christ – c’est lui qui nous rassemble. Le Christ déjà nous unit : à nous de faire tout notre possible pour révéler cette unité, déjà accomplie, mystérieusement, dans le cœur de Dieu.

Tout au long de cette année 2019, dans les rencontres internationales à Taizé, nous approfondissons le thème de l’hospitalité. J’aimerais en dire un mot ce soir, car il me semble qu’on y trouve un lien très profond avec la croissance spirituelle.

Avant d’être un appel à la générosité envers l’étranger ou celui qui frappe à notre porte, l’hospitalité fait partie de l’identité de Dieu. En effet, Dieu lui-même est la source de l’hospitalité : il nous accueille tous, sans aucune condition préalable, il désire notre bonheur.

Plus encore, par le Christ, Dieu est allé jusqu’à devenir l’un de nous, pour amener et accueillir l’humanité auprès de lui. Si Dieu nous fait ainsi don de son hospitalité, notre réponse libre est nécessaire pour que nous puissions connaître une véritable communion avec lui.

Humblement, le Christ se tient à notre porte et il frappe. Comme un pauvre, il espère et attend en retour notre hospitalité. Si quelqu’un lui ouvre la porte, il entrera. Pour nous les chrétiens, c’est d’abord par le visage et le message du Christ, que nous savons que Dieu est amour : il nous offre son amitié.

Par une prière toute simple, nous lui donnons accès à notre cœur. Alors, même quand nous sentons très peu sa présence, le Christ vient habiter en nous. Pour l’accueillir, nous n’avons pas besoin de beaucoup. Même si notre prière est très pauvre, lui vient en nous, par l’Esprit Saint.

À cette simplicité dans la prière correspond une simplicité de vie. Pour être témoins de l’Évangile, une abondance de biens peut parfois devenir un obstacle. Lorsque nous faisons avec très peu, lorsque nous choisissons autant que possible de simplifier notre mode de vie, c’est comme si l’Évangile pouvait mieux rayonner à travers nous. Et ce qui est vrai dans chacune de nos vies l’est aussi dans la vie de l’Église.

Oui, réjouissons-nous ces jours que, même avec nos mains vides et notre foi parfois si petite, Dieu fait grandir la semence, comme sur une terre fertile.

Comme hier soir, nous allons continuer à chanter et à prier autour de la croix. Grâce à cette prière, nous expérimentons très concrètement comment, dans notre grande diversité, le Christ déjà nous unit. Oui, il a ouvert ses bras sur tout l’univers pour nous révéler l’amour de Dieu.

Et cette prière nous permet de penser, non seulement à nos propres fardeaux, mais aussi à tous ceux qui traversent une épreuve dans leur existence : ceux qui souffrent dans leur âme ou dans leur corps, ceux qui ont dû quitter leur pays, les victimes des injustices de toutes sortes, ceux qui connaissent la solitude.

Comme Jésus l’a dit à ceux qui le suivaient : « Venez à moi, vous qui peinez sous le fardeau, et je vous soulagerai. » Par sa vie, sa mort et sa résurrection, le Christ a ouvert pour chacun et chacune d’entre nous un chemin de vie.


Lundi 25 mars | Méditation pendant la célébration interreligieuse pour la fête de l’Annonciation

« Salam aleikhum ! » « La paix soit avec vous ! » Que cette salutation soit échangée entre nous comme un souhait de bénédiction mutuelle. Oui, c’est une grande bénédiction d’être réunis en ce jour du 25 mars où chrétiens et musulmans célèbrent Marie ensemble, ici au Liban.

Pour les uns comme pour les autres, Marie est un exemple de croyante. Avec confiance, Marie s’est abandonnée à la volonté de Dieu. D’elle, nous pouvons apprendre à notre tour cette attitude d’abandon à Dieu. J’aimerais dire à nos amis musulmans ici présents combien j’admire, dans leur grande tradition spirituelle, cette soif d’abandon à Dieu.

Depuis quelques années, nous approfondissons à Taizé un dialogue d’amitié entre musulmans et chrétiens. Pour nous, c’est au nom même de notre foi que nous souhaitons entrer dans ce dialogue. En effet, nous voyons dans l’Évangile combien Jésus a dépassé des barrières culturelles, sociales et religieuses de son temps pour entrer en relation avec des personnes qui n’étaient pas de son peuple, qui ne partageaient pas sa foi.

Comment adopter à notre tour cette attitude de profonde ouverture que nous voyons à l’œuvre dans la vie de Jésus ? C’est d’abord, je crois, par une vie intérieure épanouie que nous pouvons recevoir sans peur la différence de l’autre, son altérité, dans une confiance bienveillante.

Le fruit de cette attitude intérieure se trouve dans une fraternité authentique avec ceux qui nous entourent. Depuis plusieurs décennies, des frères de notre communauté vivent cette amitié dans de petits groupes sur les différents continents. Au Bangladesh et au Sénégal, dans des quartiers dont la population est à majorité musulmane, ils ont noué de vrais liens d’amitié .

Si nous parlons de fraternité, c’est aussi parce que nous croyons que Dieu est un père pour tous les humains. Et pour nous chrétiens, c’est par la vie, la mort et la résurrection de Jésus que nous découvrons cet amour inconditionnel de Dieu.

Faire grandir la fraternité et l’amitié implique de respecter l’autre dans sa différence. Dans tout dialogue interreligieux authentique, une attitude de respect devrait nous éviter de vouloir forcer l’autre à penser comme nous. Une amitié véritable est possible avec des personnes qui pensent très différemment même sur des sujets essentiels !

Bien sûr, cette amitié comporte aussi, sans doute, un élément de douleur, car le trésor de ma foi ne peut pas être entièrement reçu et partagé par l’autre. Ce qui est pour moi la source d’une joie profonde peut même lui rester inaccessible.

Que cela ne nous retienne pas d’entrer en dialogue ! Même avec ces mystérieuses limites, nous sommes toujours appelés à aimer et respecter l’autre tel qu’il est, à nous efforcer de mieux connaître ce qu’il croit et ce dont il vit.

Dans cette période où notre monde est souvent secoué par des événements violents, il est fondamental de tout faire pour exprimer que les religions ne veulent pas la violence, mais cherchent à être des facteurs de paix, d’amitié, de fraternité entre tous les humains.

Je souhaite que ce jour célébré ensemble permette à chacun d’entre nous de connaître un élargissement du cœur. Oui, accueillons-nous mutuellement, laissons-nous accueillir par l’autre – la personne qui est en face de moi, l’étranger, celui qui est différent de moi.

Grâce à la rencontre et à l’accueil que nous recevons ces jours à Beyrouth, nous faisons l’expérience que nous sommes une seule famille humaine.


Lundi 25 mars | Méditation pendant la prière du soir

Marhaba ! Ce soir, c’est déjà la dernière prière commune de notre belle rencontre de Beyrouth. Encore une fois, je voudrais exprimer notre profonde gratitude à tous ceux qui ont rendu cette rencontre possible, en particulier aux responsables des différents Patriarcats et du Conseil des Églises du Moyen-Orient.

Merci aux paroisses, aux familles d’accueil et aux communautés religieuses, aux volontaires si nombreux qui se sont donnés à fond pendant des mois, au steering committee, au comité exécutif et à toutes les équipes qui ont tout si bien organisé sans penser à leur propre fatigue.

Je ne sais pas comment vous dire combien je suis ému de nous voir réunis ici, venant de tant de pays, sur cette terre libanaise. Nous nous sentons encore plus proches désormais du Liban et des pays du Moyen-Orient, en particulier des jeunes de Palestine et de Terre Sainte, de ceux venus de la Syrie, de l’Irak, de l’Iran, de la Jordanie, de l’Égypte. Merci du cœur à vous tous, choukrane jazilan !

Le troisième volet de notre réflexion de ces jours a été approfondi aujourd’hui, dans les petits groupes de ce matin et les ateliers de l’après-midi. Il s’agit de cette réalité que l’on voit à l’œuvre dans la croissance des branches du cèdre : elles se développent pour ainsi dire latéralement, en direction des autres.

Comment accomplir à notre tour cette ouverture dans notre vie de tous les jours ? Vers qui sommes-nous appelés à nous ouvrir ? La rencontre interreligieuse de cet après-midi nous en a donné une occasion. Vraiment, nous ne perdons rien de notre identité dans un dialogue authentique avec des croyants d’autres religions, si notre foi est elle-même bien enracinée !

Puis-je partager avec vous une expérience de cet ordre que nous faisons à Taizé ? Depuis bien des années, nous accueillons des migrants, des réfugiés de divers pays du Proche-Orient, et aussi du Soudan, de l’Érythrée, de l’Afghanistan.

Parmi ces exilés, plusieurs sont musulmans. Au fil du temps, une amitié profonde s’est développée entre nous. Et notre regard sur les autres change lorsque nous entrons en relation, très concrètement, avec des personnes venant d’ailleurs.

Dans le texte que nous avons entendu ce soir, nous pouvons trouver un exemple de cette attitude dans la vie même de Jésus. La scène se passe à Tyr et Sidon, sur cette terre libanaise où nous sommes réunis. Il s’agit d’une rencontre étonnante entre Jésus et une femme cananéenne, qui est présentée par st Marc comme venant de Phénicie, l’ancien nom du Liban.

Lorsque cette femme vient demander à Jésus la guérison de sa fille, dans un premier temps, il ne lui répond pas. La réponse qu’il lui donne ensuite semble plutôt méprisante pour une non-juive : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants pour le jeter aux petits chiens. » Cela nous rappelle que la première mission de Jésus était liée au peuple juif, bien avant que ses disciples reçoivent la mission d’annoncer la bonne nouvelle à toutes les nations.

Malgré cette réponse un peu décourageante, la femme continue pourtant de prier Jésus d’aider sa fille. Elle ne se résigne pas au refus initial de Jésus, mais insiste en disant : « Les petits chiens mangent des miettes qui tombent de la table de leurs maîtres ».

Alors vient la surprenante remarque de Jésus, qui marque un vrai retournement : « Femme, ta foi est grande ! Qu’il t’arrive comme tu le veux. » Grâce à cette rencontre personnelle, il est passé d’une expression d’abord distante à une attitude de respect et d’accueil. C’est comme si la femme avait parié sur ce qu’il y avait de plus vrai en Jésus, comme si elle avait mystérieusement saisi le caractère universel de sa mission parmi nous.

Oui, pour nous laisser surprendre par Dieu et découvrir des amitiés qui nous stimulent, osons, comme Jésus l’a fait, accueillir l’autre dans sa différence ! Pour vivre un tel dépassement, des rencontres personnelles sont indispensables.

Il me semble que c’est aussi le but de notre « pèlerinage de confiance » : il voudrait offrir des plateformes de dialogue et de rencontre. Ce pèlerinage va continuer en divers lieux, ces prochains mois.

Bien sûr, vous êtes les bienvenus à Taizé, au cours de l’été et tout au long de l’année. Du 25 août au 1er septembre, une semaine de réflexion particulière réunira des jeunes de 18 à 35 ans, avec cette année un parcours spécial sur la sauvegarde de la Création. Elle sera précédée d’un week-end d’amitié entre jeunes chrétiens et musulmans, du 22 au 25 août.

En septembre, la prochaine rencontre africaine de jeunes aura lieu en Afrique du Sud, dans la ville du Cap, puis il y aura une rencontre européenne en Pologne comme à la fin de chaque année.

Au terme de notre rencontre à Beyrouth, interrogeons-nous : ces jours, qu’avons-nous mieux compris de l’Évangile ? Le peu que nous avons saisi, mettons-le en pratique sans délai, avec nos moyens limités et déjà notre existence s’en trouvera transformée.

Bonne route à chacune et chacun d’entre vous et redisons entre nous cette salutation de paix que nous avons entendue ces jours : « La paix soit avec toi ! ». Et que cette paix continue à rayonner à partir de nos cœurs.

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