28 avril | Les évêques luthériens de l’Église de Suède à Taizé
Au cours de l’eucharistie du dimanche, l’archevêque d’Uppsala, Martin Modéus, a donné une méditation sur le récit des disciples sur la route d’Emmaüs. Il a conclu en disant : « Jésus nous invite à voir le monde, avec lui, avec les yeux de la vie et de l’amour. Au cours de notre pèlerinage, nous ne sommes peut-être pas là. Mais il est là, nous regardant avec des yeux brillants d’amour. » (texte intégral en ligne ici)
Les relations entre Taizé et l’Église de Suède remontent à de nombreuses années, mais c’est après une rencontre de jeunes à Linköping en 1990, à l’invitation de l’évêque Martin Lönnebo, qui est décédé le 26 avril 2023 alors que les évêques étaient à Taizé, que le nombre de jeunes venant de Suède a augmenté. De nombreux animateurs de jeunes amènent des groupes de leurs paroisses pour participer aux rencontres de Taizé à Pâques, en été et pendant les vacances de la Toussaint.
18 mars | Intervention de frère Alois au Chemin synodal à Francfort
"Chers frères et sœurs en Christ,
oui, nous sommes sœurs et frères en Christ, même si dans l’Église, nous n’avons pas tous reçu les mêmes responsabilités.
Je vous remercie de m’avoir permis de passer cette journée avec vous. A Taizé, nous suivons le chemin synodal depuis le début. Nous nous sentons profondément liés à l’Église en Allemagne. Chaque année, des milliers de personnes - en majorité des jeunes - viennent d’Allemagne pour nous rejoindre. Nous sommes régulièrement invités au Katholikentag et au Kirchentag. Plusieurs des rencontres européennes de jeunes, que nous organisons depuis 45 ans, ont eu lieu en Allemagne - la dernière s’est tenue il y a deux mois et demi à Rostock. Elle nous a permis de découvrir de l’intérieur la situation concrète des Églises dans le nord-est sécularisé de l’Allemagne.
A Taizé, nous voulons prendre au sérieux la parole du prophète que nous avons lue : "On t’a enseigné ce qui est bien, ce que le Seigneur exige de tout être humain : il demande seulement que tu respectes les droits des autres, que tu aimes agir avec bonté et que tu suives avec humilité le chemin que lui, ton Dieu, t’indique." Dieu attend de nous que nous pratiquions la justice. Et nous devons confesser que nous ne l’avons pas toujours fait. Notre communauté est également ébranlée par des cas d’abus qui nous mettent au défi d’oser un nouveau départ. [1] Cela implique de partager davantage les responsabilités entre nous. "Respecter les droits des autres" et "aimer agir avec bonté" - nous voulons aussi aborder les changements nécessaires dans l’organisation de notre vie commune avec une bonté bienveillante dans nos relations mutuelles.
Les nombreux jeunes qui viennent à Taizé nous encouragent. C’est un grand don de pouvoir les accompagner dans leur recherche. De nos jours, de nombreuses certitudes s’effondrent et nous sommes tous à nouveau confrontés à des questions fondamentales : pour quoi cela vaut-il la peine de vivre ? Qu’est-ce qui nous soutient ? Qu’est-ce qui nous empêche de perdre courage ?
Ce ne sont pas seulement des chrétiens engagés qui viennent à Taizé, mais aussi beaucoup de personnes qui sont devenues indifférentes à l’Église. Eux aussi sont à la recherche d’un sens à leur vie et d’un engagement personnel. Nous sommes souvent surpris de l’importance que revêt pour eux la communauté et de la façon dont ils participent naturellement à la prière chantée ensemble. Certains y trouvent une confiance et parfois même une relation vivante avec Dieu. Nous faisons l’expérience que l’Esprit Saint provoque dans la prière commune aussi bien une guérison intérieure qu’une nouvelle ouverture les uns envers les autres.
Ces expériences m’ont encouragé à faire une proposition il y a deux ans, lors de la préouverture du synode sur la synodalité à Rome : nous arrêter ensemble de temps en temps. Sinon, comment pouvons-nous, comme le dit le prophète Michée, marcher "avec humilité avec notre Dieu" ? Dans un processus synodal, des positions contradictoires sont inévitablement exprimées. Mais en chantant, en priant et en faisant silence ensemble, nous faisons aussi l’expérience d’une réelle communion en Christ, plus profonde que tout consensus ou dissension.
Ma proposition de commencer le synode d’octobre par un tel moment de pause et d’orientation commune vers le Christ a trouvé des oreilles attentives, non seulement à Rome, mais aussi dans les Églises, communautés et mouvements protestants et orthodoxes. Ainsi, le projet prend de plus en plus forme. Il est placé sous la devise : "Together - rassemblement du peuple de Dieu". Ainsi, le synode d’octobre débutera par une prière œcuménique du soir le 30 septembre sur la place Saint-Pierre, à laquelle tous sont invités. Le pape François et des représentants de différentes églises y participeront. Elle sera très sobre, avec des chants de Taizé, une lecture de l’Écriture, du silence et des intercessions, à l’image d’une "nuit des lumières" organisée dans de nombreuses églises d’Allemagne, ainsi que pendant l’Avent. Les jeunes adultes entre 18 et 35 ans sont invités à participer non seulement à la prière du soir, mais aussi à être accueillis tout le week-end dans les paroisses et les communautés religieuses de Rome.
Le pape François a annoncé cette prière œcuménique du soir le 15 janvier et a déclaré à cette occasion : "Le chemin vers l’unité des chrétiens et le chemin vers la conversion synodale de l’Eglise sont liés". Lors d’une conférence de presse quelques jours plus tard, le pasteur Christian Krieger, président de la Conférence des Eglises européennes et de la Fédération protestante de France, a souligné combien il était nouveau dans l’œcuménisme qu’une Eglise demande aux autres de la soutenir et d’intercéder pour elle avant de prendre des décisions importantes.
Je voudrais vous inviter très chaleureusement, en tant que membres du chemin synodal, à ce "rassemblement du peuple de Dieu". Votre participation serait un signe fort de notre interdépendance. Je sais combien vos agendas sont chargés et que, face à tous les problèmes urgents dans l’Église et dans le monde, un pèlerinage à Rome et une prière du soir commune peuvent sembler dérisoires. Mais peut-être avons-nous justement besoin de ce qui n’a pas de but immédiat pour nous ouvrir à l’essentiel. Qui sait ? L’Esprit Saint pourrait nous surprendre.
Que Dieu bénisse l’énorme travail que vous avez accompli sur le chemin synodal. Je voudrais maintenant vous inviter à faire une pause en présence de Dieu et à observer ensemble quelques minutes de silence.
Je me réjouirais de tout cœur si vous acceptiez mon invitation et si nous pouvions nous revoir à Rome".
« Parmi les personnes victimes d’abus et d’emprise dans l’Église, il y en a qui l’ont été par des frères de notre communauté. Au ‘Chemin synodal’ à Frankfurt, la présence du ‘Conseil des personnes victimes’ / ‘Betroffenen Beirat’ m’a montré une fois de plus combien la parole des personnes concernées doit être au centre. Sans leur témoignage, à Taizé non plus, nous n’aurions jamais pu prendre conscience de la gravité des souffrances des personnes concernées. Nous leur sommes reconnaissants d’avoir trouvé le courage pour en parler. Je tenais à le redire ici, parce que ce n’était pas assez clairement exprimé dans mon intervention. »
Toute agression, ancienne ou plus récente, commise contre un mineur ou un majeur, que ce soit par un frère ayant abusé de son ascendant moral ou par toute autre personne, peut être signalée à l’adresse courriel protectiontaize.fr, ou bien à une association de victimes, ou encore au numéro d’appel national dont les coordonnées figurent sur le site.
Photo : Synodaler Weg / Maximilian von Lachner
9 mars | Frère Alois reçu en audience par le Pape François
La prochaine étape de la préparation de cet événement œcuménique inédit, qui implique déjà une soixantaine de partenaires de diverses origines confessionnelles, aura lieu du 12 au 15 mars à Rome. En annonçant cet événement le 15 janvier dernier, le Pape François avait invité « les frères et sœurs de toutes les confessions chrétiennes à participer à ce “rassemblement du peuple de Dieu” » (paroles en intégralité iciî).
Avant de venir à Rome, frère Alois a rendu visite lundi 6 mars à Genève, au secrétaire général du Conseil œcuménique des Églises, le pasteur Jerry Pillay, et à la secrétaire générale de la Fédération luthérienne mondiale, la pasteure Anne Burghardt. Il était accompagné par la soixantaine de jeunes actuellement en séjour de volontariat à Taizé.
Ce vendredi 12 mars en soirée, frère Alois interviendra à Francfort dans le cadre de la cinquième et dernière assemblée du Chemin synodal en Allemagne, pour une méditation qui lui donnera l’occasion de souligner la dimension spirituelle de la démarche synodale.
6 février | Conseil communautaire : Prière de frère Alois
Dieu éternel, loué sois-tu ! Tu nous appelles à suivre le Christ Jésus. Et tu voudrais que nous soyons par notre vie fraternelle une parabole de cette communion que le Christ a apportée à l’humanité entière.
Nous te confions nos échanges de ces jours sur la bienveillance tellement fondamentale pour notre vie commune, sur la coresponsabilité et la coopération entre nous, sur notre volonté d’élargir nos amitiés pour contribuer à la recherche d’un nouveau visage de l’Église. Nous te prions de nous donner des cœurs disponibles pour que ces échanges portent des fruits.
Nous te remercions pour nos frères en fraternités qui vivent une présence d’Évangile dans les situations les plus diverses. Montre-nous comment nos fraternités pourraient évoluer dans un monde qui change et selon les changements que notre communauté connaît.
Apprends nous à encore mieux écouter le murmure de ton Esprit Saint, en nous et dans notre vie commune. Augmente en nous la foi en sa présence et en sa force qui ranime toujours notre vocation. C’est lui la source qui ne tarit jamais. Aide-nous à puiser à cette source les décisions courageuses qui permettront à l’ héritage que porte notre communauté de toujours se renouveler, dans notre désir de réaliser une création commune soutenue par tous les frères.
Ton Esprit Saint nous entraîne à nous écouter davantage les uns les autres. Tu nous as donné d’en faire l‘expérience pendant ces jours de notre conseil. Dans l’écoute mutuelle tu fais surgir de nouvelles intuitions et le courage de les mettre en pratique.
Nous te confions tout ce que nous allons vivre cette année en communauté, dans la confiance que tu nous guideras dans l’avenir comme tu l’as fait jusqu’à aujourd’hui. Maintiens-nous dans la joie et dans un esprit de gratuité.
Nous te confions toute l’Église, le projet « Together – Rassemblement du peuple de Dieu », les voyages de frères pour rejoindre les jeunes sur les différents continents, les rencontres à Taizé, à Ljubljana et ailleurs, comme aussi les initiatives pastorales que nos frères prennent dans les fraternités.
Et nous te confions ardemment toutes celles et tous ceux qui portent des blessures graves, les victimes de la guerre, en Ukraine et ailleurs, les victimes d’agressions sexuelles et d’emprises spirituelles, les migrants, ceux qui souffrent du changement climatique, les malades et tous les oubliés dans nos sociétés.
Dieu d’amour, dans le Christ tu nous donnes une espérance vivante. Accorde-nous d’en être des témoins fidèles.
Pour revoir la prière du soir en vidéo :
10 janvier | Semaine de prière pour l’unité des chrétiens
La semaine de prière pour l’unité des chrétiens aura lieu comme chaque année du 18 au 25 janvier. Tous les amis de la région sont invités à venir à Taizé le mercredi 18 janvier à 18h pour une prière commune, suivie d’une collation.
Auparavant, à partir de 17h15 à la salle 15, deux frères proposeront une rencontre pour tous ceux qui le souhaitent autour du rassemblement du peuple de Dieu "Together" en cours de préparation, dont les détails seront annoncés à l’occasion de cette semaine de prière.
Attention : la prière du soir est en conséquence avancée à 18h au lieu de 20h30 comme habituellement.