Fin novembre 2008, une rencontre de jeunes a réuni à Nairobi 7 000 jeunes de plusieurs pays d’Afrique pour une étape africaine du pèlerinage de confiance sur la terre.
Avril-juin 2009, deux des frères qui avaient préparé cette rencontre étaient de retour à Nairobi.
Depuis septembre 2009, des frères sont de nouveau à Nairobi, et cette fois-ci « officiellement immigrés en Afrique » !
Retraite à Mji wa Furaha : 7 - 11 avril 2010

La prière commune
Quelque quatre-vingt-dix jeunes de Nairobi et de différentes provinces du Kenya ont participé à une retraite de quatre jours animée par des frères de Taizé à Mji wa Furaha. Parmi les participants on trouvait également des jeunes de Tanzanie, d’Allemagne, de Roumanie et de France.
Le thème de la retraite était « Dans la lumière de la résurrection ». Les jeunes étaient invités à participer trois fois par jour à la prière commune avec les frères. Des méditations bibliques, la réflexion personnelle en silence, le partage en petits groupes étaient les principaux éléments du programme quotidien.

Partage en petits groupes
Des carrefours sur différents thèmes – « Comment lire la Bible » ; « Rencontrer et servir le Christ dans les pauvres et les personnes âgées » ; « Vivre de l’appel de Dieu » ; « La vie d’un réfugié » ; « Travailler avec des enfants de la rue » ; « Théâtre, société et foi »… –, étaient animés par différents intervenants (Petites sœurs des pauvres, bénévoles, travailleurs sociaux, réfugiés de la région des Grands Lacs). Le dimanche matin, les participants ont été invités à la célébration du matin dans les différentes communautés chrétiennes locales : la paroisse Queen of Apostles de Ruaraka, Nyumba ya Wazee, Sœurs de Mère Teresa, St John Korogocho.

La sortie de la prière
Encouragés par la réponse et l’excellente participation des jeunes, les frères de Taizé vont préparer d’autres retraites pour des jeunes en août (10 au 15) et décembre (8 au 12).
Le dimanche

La circulation sur Thika Road, près de chez les frères
Le groupe des jeunes de Dandora nous a invité pour une prière. Chaque dimanche ils se retrouvent pour échanger sur leur semaine. En arrivant depuis le terminus il faut traverser la foule des spectateurs qui encadrent le stade où démarre un match. À vingt mètres de là, sous une tente ouverte, une communauté Akorino poursuit sa prière.
Pour rentrer il y a un raccourci qui évite de prendre deux ou trois matatus (sorte de taxi) et les embouteillages du dimanche soir. Gérald me met sur la piste à travers le dédale des ruelles jusqu’à la lisière de la décharge. Là s’ouvre un paysage de dunes recouvertes de sacs en plastique. Le sol est élastique. Sur le sentier les gens endimanchés bavardent à deux pas de troupes de porcs qui fouillent dans la boue. Une fois passée la rivière on traverse le quartier de Lucky Summer, un immense chantier de construction où la vie a déjà prit pied. De tous les côtés et on rentre chez soi tranquillement, enfants endimanchés, robes vives avec foulards traditionnels ou tailleurs et coiffures plus sophistiquées. On se reconnaît, on se salue. Je croise Japhet qui rentre de son cours de commerce puis Peter tout heureux de son mois de congé. Des enfants jouent aux billes dans un caniveau avec des cailloux ou des morceaux de verre de couleur. Avec un grand sérieux ils mesurent les écarts pour départager les concurrents. Une maman assise au sol, fait griller des épis de maïs que l’on savoure à toute heure. Des messieurs déplacent les bancs de l’église qui retrouvent un autre usage durant la semaine. Des chants montent encore d’une autre église où la prière se prolonge. Dans la baraque du ’’In Christ Power Centre’’, la prière fait place maintenant à la retransmission du match du jour. Éclipsé le championnat local, c’est la Première Ligue anglaise qui garde les faveurs des amateurs. Pour 30 shillings vous pouvez vibrer avec des spectateurs du monde entier en regardant le match Chelsea - Manchester United.
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Pour rejoindre la célébration à Kiambu trois heures de marche offrent une magnifique sortie. C’est un dimanche matin pourtant, devant chez nous, les Chinois sont au travail dès avant 8:00. Des engins nivellent, arrosent, concassent le rocher... Après avoir quitté la voie expresse et les Chinois, il faut traverser les quartiers populaires de Zimmerman et de Kahawa . A bord des matatus les chants religieux remplacent les tubes habituels, des églises montent les premiers chants d’une matinée qui sera fervente. Ailleurs les activités se poursuivent. Des groupes de constructeurs du dimanche s’affairent sur de petits chantiers. Les maisons montent au gré des finances du moment. Sur un bout de terrain empierré ou auprès d’une rivière quelques jeunes savonnent énergiquement des véhicules. Deux seaux, un peu de lessive, un chiffon et un écriteau sont le seul investissement nécessaire pour monter un ’’lave-auto’’. Conduire un véhicule propre est aussi important que le soin de sa tenue vestimentaire. La poussière ou la boue se chargent d’assurer une clientèle régulière à ces jeunes.