TAIZÉ

Mai 2017

Une journée de rencontre avec les amis protestants

 
Samedi 13 mai, s’est tenue une journée de rencontre et d’échange avec les amis protestants de la grande région autour de Taizé, en particulier avec les membres de l’Église protestante unie. Un des jeunes volontaires a écrit cet article suite à cette journée.

Cette rencontre, organisée en lien avec le conseil régional Centre Alpes Rhône de l’EPUF, s’est inscrite dans l’élan nouveau des échanges entre cette Église et la communauté. Des groupes de jeunes accompagnés de leurs pasteurs – de diverses régions – viennent en effet de plus en plus nombreux à Taizé, et les frères ont été heureux de participer aux grands événements de la vie de l’Église unie ces dernières années : le synode d’union à Lyon, le rassemblement “Protestants en fête” à Paris, les deux derniers “Grand Kiff” à Grenoble et Saint-Malo. Pour continuer à mieux se connaître et approfondir cette amitié, l’idée est venue de vivre avec les protestants de la région une journée à Taizé basée sur des temps de partage, sur l’étude de la Bible et les prières communes.

C’est autour d’un petit-déjeuner convivial qu’a commencé la rencontre, pour faire connaissance ou saluer des personnes déjà connues. Parmi les participants se trouvaient des paroissiens et des pasteurs des régions Bourgogne Franche-Comté et Rhône-Alpes, mais aussi d’Auvergne et d’Alsace ainsi que des représentants du niveau national de l’EPUF et de la Fédération protestante de France. Quelques amis catholiques et des jeunes présents à Taizé cette semaine là ont aussi participé à la journée.

Simon, un des volontaires aidant à l’accueil des jeunes, lui-même protestant originaire de la région, témoigne : “J’ai quitté Chalon-sur-Saône en 2009. Durant ce week end j’ai retrouvé des membres de mon ancienne paroisse que je n’avais pas vus depuis 8 ans ! J’ai été heureux de voir que des liens se tissent avec la communauté. Du temps où j’y habitais, cela n’existait pas beaucoup.”

Après le petit déjeuner, des jeunes volontaires français et malgache, tous protestants, donnèrent une introduction à la vie à Taizé. Cette présentation fut l’occasion pour l’auditoire d’entendre ce que ces jeunes avaient à dire sur le sens de leur expérience à Taizé. Flaurida, de Madagascar, a présenté la dimension oecuménique du lieu. À la fin de la journée, elle rappelle : “Ce qui m’a le plus marquée dans les thèmes abordés, c’est la dimension oecuménique parce que c’est un sujet toujours d’actualité et qui concerne selon moi l’essence du christianisme. Le monde a besoin de voir des chrétiens unis, qui vivent la communion en tant que telle – non pas en se penchant sur la différence mais en se focalisant sur une unité dans notre diversité. Il sera plus simple de vivre l’oecuménisme si nous pouvons penser et vivre comme appartenant à un seul corps, le Christ.”

Ce thème fut repris dans l’après-midi par frère Alois, le prieur de la communauté, et François Clavayroly, président de la Fédération protestante de France, durant un échange de deux heures, d’abord constitué d’un exposé puis suivi d’un temps de questions/réponses. Commençant par évoquer les nombreuses occasions où ils se sont rencontrés ces dernières années, les deux interlocuteurs ont souligné dans ces événements la joie du dialogue oecuménique. La discussion s’est ensuite orientée vers une recherche des pas plus audacieux qu’il serait possible de faire, incluant dans la réflexion le dialogue avec les autres dénominations.

Avec le public s’est mis en route un échange sur les différents niveaux auxquels se joue cet oecuménisme : dans la vie pratique, dans la théologie, dans les institutions. Evoquant la communion ressentie avec les détenus lors de messes catholiques dans les prisons, ou encore en posant la question de la reconnaissance réciproque des ministères, cette deuxième partie du partage fut très intense. Simon confie à la fin de la journée : “J’ai remarqué que beaucoup de paroissiens, pas seulement des pasteurs ou des frères, posaient des questions ou donnaient un témoignage. Ces interventions ont contribué à la qualité du dialogue et je les retiens comme étant le plus beau signe de réussite de cette journée.”

La conférence du matin par le pasteur Antoine Nouis sur le thème “Comment l’Esprit parle à l’Église, l’exemple des Actes des Apôtres” avait déjà nourri une réflexion théologique solide pour la journée. L’interaction et la prise de parole étaient toujours aussi présentes à 17h30 pour le partage autour du psaume 133, animé par le pasteur Jean-Pierre Sternberger, bibliste pour l’Église protestante unie en Centre-Alpes-Rhône. Cet exposé / échange suscita en effet autant de réactions que la conférence du matin et l’échange du début d’après-midi.

Un peu fatigués mais heureux de cette journée, les participants furent invités à dîner avec des frères à la communauté. La journée se finit avec la prière du soir durant laquelle furent allumées des bougies, signes de la lumière de la Résurrection. Le midi et le soir furent chantés deux cantiques de la tradition protestante, que la communauté utilise régulièrement dans sa prière commune.

Un des points forts remarqués par les amis de la région fut l’implication des jeunes volontaires dans l’organisation de la journée. Ceux-ci ont pris en charge chacun des détails pratiques, de l’accueil à la préparation des salles, en passant par le repas et l’animation des temps libres. Leur présentation de Taizé le matin a été très appréciée. Claire, l’une de ces volontaires, habitant à Paris, remercie les participants en retour : “J’ai été, en tant que volontaire, heureuse et honorée d’accueillir, le temps d’une journée, les protestants de la région. Reconnaissante qu’ils puissent avoir un aperçu de ce qui se vit ici pour des jeunes chrétiens du monde entier. Ce fut une journée remplie de belles rencontres, d’échanges spirituels et fraternels qui porteront certainement beaucoup de fruits. À la prochaine !”


Dernière mise à jour : 24 mai 2017