TAIZÉ

Nouvelles récentes

Mai 2017

Une journée de rencontre avec les amis protestants

Samedi 13 mai, s’est tenue une journée de rencontre et d’échange avec les amis protestants de la grande région autour de Taizé, en particulier avec les membres de l’Église protestante unie. Un des jeunes volontaires a écrit cet article suite à cette journée.

Cette rencontre, organisée en lien avec le conseil régional Centre Alpes Rhône de l’EPUF, s’est inscrite dans l’élan nouveau des échanges entre cette Église et la communauté. Des groupes de jeunes accompagnés de leurs pasteurs – de diverses régions – viennent en effet de plus en plus nombreux à Taizé, et les frères ont été heureux de participer aux grands événements de la vie de l’Église unie ces dernières années : le synode d’union à Lyon, le rassemblement “Protestants en fête” à Paris, les deux derniers “Grand Kiff” à Grenoble et Saint-Malo. Pour continuer à mieux se connaître et approfondir cette amitié, l’idée est venue de vivre avec les protestants de la région une journée à Taizé basée sur des temps de partage, sur l’étude de la Bible et les prières communes.

C’est autour d’un petit-déjeuner convivial qu’a commencé la rencontre, pour faire connaissance ou saluer des personnes déjà connues. Parmi les participants se trouvaient des paroissiens et des pasteurs des régions Bourgogne Franche-Comté et Rhône-Alpes, mais aussi d’Auvergne et d’Alsace ainsi que des représentants du niveau national de l’EPUF et de la Fédération protestante de France. Quelques amis catholiques et des jeunes présents à Taizé cette semaine là ont aussi participé à la journée.

Simon, un des volontaires aidant à l’accueil des jeunes, lui-même protestant originaire de la région, témoigne : “J’ai quitté Chalon-sur-Saône en 2009. Durant ce week end j’ai retrouvé des membres de mon ancienne paroisse que je n’avais pas vus depuis 8 ans ! J’ai été heureux de voir que des liens se tissent avec la communauté. Du temps où j’y habitais, cela n’existait pas beaucoup.”

Après le petit déjeuner, des jeunes volontaires français et malgache, tous protestants, donnèrent une introduction à la vie à Taizé. Cette présentation fut l’occasion pour l’auditoire d’entendre ce que ces jeunes avaient à dire sur le sens de leur expérience à Taizé. Flaurida, de Madagascar, a présenté la dimension oecuménique du lieu. À la fin de la journée, elle rappelle : “Ce qui m’a le plus marquée dans les thèmes abordés, c’est la dimension oecuménique parce que c’est un sujet toujours d’actualité et qui concerne selon moi l’essence du christianisme. Le monde a besoin de voir des chrétiens unis, qui vivent la communion en tant que telle – non pas en se penchant sur la différence mais en se focalisant sur une unité dans notre diversité. Il sera plus simple de vivre l’oecuménisme si nous pouvons penser et vivre comme appartenant à un seul corps, le Christ.”

Ce thème fut repris dans l’après-midi par frère Alois, le prieur de la communauté, et François Clavayroly, président de la Fédération protestante de France, durant un échange de deux heures, d’abord constitué d’un exposé puis suivi d’un temps de questions/réponses. Commençant par évoquer les nombreuses occasions où ils se sont rencontrés ces dernières années, les deux interlocuteurs ont souligné dans ces événements la joie du dialogue oecuménique. La discussion s’est ensuite orientée vers une recherche des pas plus audacieux qu’il serait possible de faire, incluant dans la réflexion le dialogue avec les autres dénominations.

Avec le public s’est mis en route un échange sur les différents niveaux auxquels se joue cet oecuménisme : dans la vie pratique, dans la théologie, dans les institutions. Evoquant la communion ressentie avec les détenus lors de messes catholiques dans les prisons, ou encore en posant la question de la reconnaissance réciproque des ministères, cette deuxième partie du partage fut très intense. Simon confie à la fin de la journée : “J’ai remarqué que beaucoup de paroissiens, pas seulement des pasteurs ou des frères, posaient des questions ou donnaient un témoignage. Ces interventions ont contribué à la qualité du dialogue et je les retiens comme étant le plus beau signe de réussite de cette journée.”

La conférence du matin par le pasteur Antoine Nouis sur le thème “Comment l’Esprit parle à l’Église, l’exemple des Actes des Apôtres” avait déjà nourri une réflexion théologique solide pour la journée. L’interaction et la prise de parole étaient toujours aussi présentes à 17h30 pour le partage autour du psaume 133, animé par le pasteur Jean-Pierre Sternberger, bibliste pour l’Église protestante unie en Centre-Alpes-Rhône. Cet exposé / échange suscita en effet autant de réactions que la conférence du matin et l’échange du début d’après-midi.

Un peu fatigués mais heureux de cette journée, les participants furent invités à dîner avec des frères à la communauté. La journée se finit avec la prière du soir durant laquelle furent allumées des bougies, signes de la lumière de la Résurrection. Le midi et le soir furent chantés deux cantiques de la tradition protestante, que la communauté utilise régulièrement dans sa prière commune.

Un des points forts remarqués par les amis de la région fut l’implication des jeunes volontaires dans l’organisation de la journée. Ceux-ci ont pris en charge chacun des détails pratiques, de l’accueil à la préparation des salles, en passant par le repas et l’animation des temps libres. Leur présentation de Taizé le matin a été très appréciée. Claire, l’une de ces volontaires, habitant à Paris, remercie les participants en retour : “J’ai été, en tant que volontaire, heureuse et honorée d’accueillir, le temps d’une journée, les protestants de la région. Reconnaissante qu’ils puissent avoir un aperçu de ce qui se vit ici pour des jeunes chrétiens du monde entier. Ce fut une journée remplie de belles rencontres, d’échanges spirituels et fraternels qui porteront certainement beaucoup de fruits. À la prochaine !”


Samedi 13 mai

Une journée d’amitié avec les protestants de la région

Samedi 13 mai, les frères de Taizé proposent un temps de rencontre et d’échange avec les amis protestants de la grande région autour de Taizé, particulièrement ceux de l’Église protestante unie. Cette journée est préparée en lien avec le conseil régional Centre Alpes Rhône de l’EPUF.

Des groupes de jeunes accompagnés de leurs pasteurs – de diverses régions – viennent de plus en plus nombreux à Taizé, et les frères ont été heureux de participer aux grands événements de la vie de l’Église unie ces dernières années : le synode d’union à Lyon, le rassemblement “Protestants en fête” à Paris, les deux derniers “Grand Kiff” à Grenoble et Saint-Malo. Cette journée sera une occasion pour mieux se connaître et approfondir l’amitié.

Le programme de la journée comprendra la participation à la prière commune, des échanges avec les frères et des intervenants, un partage biblique, le repas avec les jeunes présents à Taizé. Si la journée est ouverte à tous, il serait préférable pour des raisons logistiques d’annoncer votre présence par le biais du formulaire ci-dessous.

Pour toute question, proposition, retour concernant cette journée, n’hésitez pas à écrire dès maintenant à l’adresse region taize.fr, en indiquant dans le sujet « Journée du 13 mai ». Nous serions heureux de faire telle ou telle proposition spécifique pour les adolescents voire les enfants, donc si vous connaissez quelques jeunes adultes motivés pour donner un coup de main, n’hésitez pas à leur faire passer le message.


Programme

  • 09h45 Accueil
  • 10h15 Introduction à la vie à Taizé avec deux jeunes volontaires, puis film de 15 min.
  • 11h00 Conférence du pasteur Antoine Nouis, conseiller théologique de l’hebdomadaire « Réforme », sur le thème « Comment l’Esprit parle à l’Église, l’exemple des Actes des Apôtres » - suivie d’un temps de questions/réponses
  • 12h15 Prière de midi
  • 13h00 Déjeuner
  • 15h00 Rencontre avec le pasteur François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France et frère Alois, prieur de la communauté, sur la démarche œcuménique de Taizé et échange ouvert avec les participants
  • 17h00 Goûter
  • 17h30 Partage biblique animé par le pasteur Jean-Pierre Sternberger, bibliste pour l’Église protestante unie en Centre-Alpes-Rhône
  • 19h00 Dîner
  • 20h30 Prière du soir avec la lumière de la Résurrection

Contribution

Une participation aux frais de 8€ pour les adultes de plus de 25 ans, de 4€ pour les autres, est proposée. Si des jeunes de 17 à 35 souhaitent en profiter pour passer le week-end à Taizé, il serait préférable de faire une double inscription, pour la journée grâce au formulaire ci-dessous et pour le week-end sur la page dédiée aux inscriptions.


Inscription


« Coexister » : Des liens d’amitié qui s’approfondissent

Depuis quelques années, sous l’impulsion de son fondateur Samuel Grzybowski, l’association « Coexister » a pris l’habitude d’envoyer des groupes de jeunes à Taizé. Particularité des initiatives de cette jeune association : elles rassemblent toujours des jeunes de différentes religions et convictions.

Radia Bakkouch, l’actuelle présidente nationale, a participé à la semaine spéciale pour les 18-35 ans en septembre 2016 et, avec une cinquantaine de jeunes membres du mouvement, au week-end d’amitié islamo-chrétienne en mai 2017. La communauté de Taizé et l’association Coexister ont aussi participé ensemble à l’initiative inédite de la paroisse Saint-Merry à Paris, la « nuit sacrée ».

Maud est une jeune Française qui a participé à un séjour à Taizé avec un des groupes de Coexister venus au cours de l’année 2016. Elle partage ici son expérience.


Nous étions dix jeunes de différentes religions : chrétiens, juifs et musulmans. Moi-même, je suis juive et je n’avais jamais été à Taizé auparavant. C’était vraiment intéressant pour moi de mieux connaître la foi chrétienne et de vivre avec ces amis pour un week-end. Je crois avoir trouvé la paix à Taizé. Je me suis surprise à regarder le paysage et à trouver extraordinaire cette expérience. Nous avons noué des liens forts avec beaucoup de gens différents et je pense y retourner l’année prochaine.


Gwenaëlle, une autre jeune membre de Coexister, écrit encore :


Découvrir Taizé et y vivre quelques jours avec des jeunes d’autres religions et convictions, voilà l’expérience hors des sentiers que j’ai vécue avec Coexister. Ce que je retiendrai d’abord de Taizé c’est la prière simple et forte qui sort du cœur de ces milliers de personnes. Le vendredi lors de la veillée autour de la croix, nous étions tous unis, ensemble en prière. Cette prière spontanée se traduit en chants, repris par tous pendant de longs moments dans l’église, même après que les temps de prière avec la communauté soient terminés.
Ce que je retiens également de Taizé c’est l’accueil des frères, qui ont prié pour notre association Coexister mais qui nous ont aussi soutenus. Entendre frère Alois nous dire de continuer notre œuvre de paix a été un réel encouragement. C’est cela Taizé – la simplicité, la prière et la fraternité.

Conseil 2017

Prière de frère Alois

Comme chaque année, les frères se sont rassemblés pour leur conseil communautaire du 24 au 29 janvier. Le dimanche soir, une prière commune a conclu le conseil avec le geste de la « prostration » par lequel les frères se rappellent le jour de leur engagement à vie. Auparavant, frère Alois a dit la prière suivante.


Prière de conclusion

Loué sois-tu, Christ Jésus, tu es ressuscité de la mort. Tu nous entraînes à ta suite pour être des témoins d’espérance, des artisans de paix où que soyons, ici à Taizé ou dans les fraternités, au Sénégal, au Kenya, en Corée, au Bangladesh, au Brésil, à Cuba, en France.

Ces jours, tu nous as renouvelés dans notre vocation. Nous voulons te suivre, Jésus, doux et humble de cœur. Ton Évangile nous invite à développer un esprit de partage, en cherchant toujours à simplifier notre mode de vie. Ainsi, aide-nous à nous concentrer sur l’essentiel, sur l’amour et la présence continuelle de l’Esprit Saint. Donne-nous d’accueillir cet amour, qu’il touche nos profondeurs qui ont besoin de conversion jusqu’à notre dernier souffle. Là se trouve la source d’une joyeuse liberté intérieure.

Lorsque la violence et la peur de l’avenir semblent croître dans le monde, tu nous donnes de tenir fermes dans l’espérance qui nous vient de ta résurrection. Elle est pour nous comme l’ancre de nos vies, sûre et solide. La foi en toi nous ouvre les yeux pour voir ta présence dans le monde. Et notre prière se fait plus ardente : que le règne de Dieu se révèle et vienne pour tous les humains.

Christ ressuscité, ton amour nous presse à chercher l’unité visible des chrétiens pour être un ferment de paix dans le monde. C’est quand nous allons ensemble à la source qui jaillit de ta Pâque que se dévoile la dynamique de l’Évangile. Alors, nous pouvons accueillir comme un don, avec le discernement nécessaire, la grande diversité entre chrétiens. Donne à nous, les frères, et à tous les chrétiens, de consentir aux sacrifices que la réconciliation suppose. Ranime en notre communauté la passion de l’unité, fais nous sentir l’urgence de la réconciliation pour que nous ne cessions pas de créer des relations confiantes entre différentes traditions et qu’un échange de dons se réalise.

Pour préparer la paix dans le monde, tu nous encourages à faire grandir la fraternité. Nous te prions ce soir pour tous ceux que tu nous confies, à travers l’accueil ici à Taizé, comme dans les fraternités, lors des voyages et les étapes du pèlerinage de confiance, pour les réfugiés qui vivent dans nos villages. Bien souvent, à travers celles et ceux que nous accueillons, tu ouvres nos cœurs à ton amour, même sans qu’ils le sachent. Garde-nous tous dans l’esprit des Béatitudes, la joie, la simplicité, la miséricorde.

Et maintenant, après le prochain chant, ceux des frères qui ont engagé leur vie pour toujours vont s’étendre au sol pour rappeler leur offrande à Dieu.

Semaine de prière pour l’unité

À l’occasion de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, une prière particulière a eu lieu à Taizé mercredi 18 janvier, avec les jeunes présents à Taizé cette semaine et des responsables des Églises locales.

La prière diffusée en direct via "Facebook Live"

Mot d’accueil de frère Alois

En ce premier jour de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, je vous souhaite la bienvenue dans notre église de la Réconciliation. Avec mes frères, je suis heureux de vous accueillir pour ce temps de prière. Et je remercie pour leur présence les représentants des Églises catholique, orthodoxe, protestante unie, anglicane, évangéliques, mennonite. Puisse notre unité grandir en Jésus le Christ, pour que la dynamique et la vérité de l’Évangile rayonnent dans le monde.

Intentions de prière lues par les responsables des Églises

  • Jésus le Christ, tu envoies ton Église pour préparer ton chemin dans le monde. Inspire nos actes et nos paroles, jour après jour, pour que nous annoncions ton Évangile autour de nous.
  • Jésus le Christ, lumière du monde, tu éclaires chaque être humain : donne-nous de discerner ta présence en chacun et de t’accueillir dans notre prochain.
  • Jésus le Christ, ouvre nos yeux sur les souffrances des plus démunis de notre temps, les solitudes autour de nous, pour que nous vivions la solidarité avec ceux qui nous sont confiés.
  • Jésus le Christ, frère universel, tu es aux côtés des exilés, réfugiés, migrants. Nous te confions tous ceux qui sont accueillis dans notre région et nous prions spécialement pour Samir, du Soudan.
  • Jésus le Christ, donne-nous d’apprendre à t’écouter afin que nous sachions manifester ensemble, plus visiblement aux yeux de tous, ton unique Église – pour que le monde croie.
  • Jésus le Christ, loué sois-tu pour les communautés chrétiennes de notre région. Pour le synode du diocèse d’Autun. Pour la paroisse orthodoxe de Chalon. Pour les Églises protestantes en cette année de commémoration de la Réforme.
  • Jésus le Christ, comme tes disciples après la Résurrection, tu fais de nous des frères et des sœurs. Apprends-nous à te suivre et conduis-nous sur le chemin de vie.
  • Jésus le Christ, nous te confions les peuples du Proche-Orient, les victimes de la violence, tous ceux qui ne voient pas d’avenir dans leur pays. Sois le soutien de ceux qui cherchent la justice et la paix.

Prière de frère Alois

Jésus, le Christ, nous sommes réunis en ton nom. Donne nous d’accueillir l’Esprit Saint, l’Esprit de pardon et de réconciliation. Il unit nos voix en ta présence. Au soir de ta vie tu priais ainsi : « Père, qu’ils soient un ». Fais de nous des témoins d’unité et des porteurs de réconciliation.

Une journée orthodoxe à Taizé

Une journée spéciale avec les amis orthodoxes de la grande région autour de Taizé s’est déroulée à Taizé le samedi 26 novembre dernier. Le thème de cette journée était « La Sainteté dans l’Église Orthodoxe ».

Un compte-rendu a été écrit par le Père Romain Roux, prêtre de la Paroisse Orthodoxe Saint Césaire Saint Marcel de Chalon-sur-Saône, et son épouse Nadia. Le site Orthodoxie.com en a publié le texte intégral sur son site. En voici un extrait :

Notre journée du samedi 26 novembre débuta par la célébration de la divine liturgie, précédée du service des heures, dans la petite église romane du village, près de laquelle se trouve la tombe de frère Roger, fondateur de la communauté de Taizé.
 
La liturgie fut concélébrée par le père Joseph Pavlinciuc, du Patriarcat de Moscou, le père Antoine Callot, du Patriarcat de Constantinople et le père Romain Roux, du Patriarcat de Serbie.
 
De nombreux participants étaient présents dans la petite église : orthodoxes, catholiques et frères de la communauté de Taizé. Le saint fêté ce jour-là dans le calendrier julien était Jean Chrysostome : tout un symbole !

Programme

  • 09h30 Office des heures (Tierces et Sextes) et confession
  • 10h30 Divine Liturgie
  • 12h15 Prière commune avec les frères de la Communauté
  • 13h00 Déjeuner
  • 14h15 Salutation de frère Alois, prieur de Taizé
  • 14h30 Début des conférences, de 30 minutes chacune, suivie de 15 minutes de questions/réponses

1- Père Romain Roux, Prêtre et Recteur de la Paroisse St Césaire St Marcel de Chalon-sur-Saône (Patriarcat de Serbie).

  • « Qu’est-ce que la sainteté ? »

2- M. Claude Thomas, Laïc dans l’Église orthodoxe, parlera de la vie d’un prêtre marseillais, d’origine grecque, qu’il a bien connu :

  • « La vie étonnante de Cyrille Argenti (1919-1994), prêtre orthodoxe à Marseille, travailleur infatigable dans la Vigne du Seigneur »

3- Père Joseph Pavlinciuc, Prêtre de la Paroisse de la Protection de la Très Sainte Mère de Dieu à Lyon (Patriarcat de Moscou), Moine d’origine moldave et Docteur en théologie.

  • « Les règles de la canonisation des saints dans l’Église Orthodoxe »

4- M. Norman Russell, Patrologue, spécialiste des Pères Grecs, a publié un ouvrage sur la doctrine de la déification de l’homme dans la tradition patristique grecque ainsi qu’un ouvrage sur St Cyrille d’Alexandrie.

  • « La théologie de la grâce incréée »

La crèche de Noël

La crèche de Noël vient d’être installée, comme c’est maintenant la tradition, à l’extérieur de l’église de la Réconciliation, le long de la route.

La veille du premier dimanche de l’Avent, les frères et tous ceux qui étaient présents sont sortis chanter à la crèche, qui évoluera ces prochaines semaines jusqu’à Noël.

Les horaires des prières pour le temps de l’Avent et Noël ont été mis en ligne.

Exilés : l’accueil d’abord

Cette semaine, l’Église protestante unie de France lance une campagne de sensibilisation auprès des responsables politiques et des citoyens sur l’accueil des exilés, réfugiés, migrants.
Les femmes, les enfants, les hommes qui fuient un pays ravagé par les guerres et leur cortège d’atrocités, sont contraints à l’exil car c’est pour eux l’unique voie vers la liberté, l’avenir, la vie. (…) Les conflits qui donnent naissance à tant de tragédies et d’exils, les migrations pour raisons écologiques et économiques, vont durer. Il est vain d’espérer un retour proche à la normale. Fermer toujours plus les frontières n’a jamais été une solution. La politique d’accueil doit s’inscrire dans la longue durée.

Frère Alois a souhaité relayer cet appel dans sa méditation hebdomadaire pour les jeunes visiteurs présents à Taizé cette semaine. Il a aussi dit cette prière le jeudi 14 juillet à midi :

Christ Jésus, nous te prions pour tous les exilés, réfugiés et migrants qui ont dû quitter leur pays. Nous te confions ceux qui sont récemment morts noyés en Méditerranée. Inspire aux responsables politiques des mesures courageuses de justice et de dignité. Et inspire nous tous pour que notre cœur s’ouvre à ceux qui viennent d’ailleurs. Que ton souffle de bonté nous conduise.

Par ailleurs, les frères ont mentionné plusieurs fois la crise migratoire ces derniers jours dans la prière d’intercession :

  • Pour les habitants de notre région investis dans des actions de solidarité. Pour les réfugiés et demandeurs d’asile vivant autour de nous.
  • Pour le peuple de la Syrie. Pour tous les exilés ayant dû quitter leur pays. Pour le Père Paolo Dall Oglio, les personnes prises en otage et leurs familles dans l’attente.
  • Pour tous ceux qui vivent en Allemagne. Pour les réfugiés habitant actuellement dans ce pays.
  • Pour tous ceux qui vivent aux Pays-Bas. Pour le travail de Stichting Noodopvang, et les jeunes engagés pour soutenir les réfugiés.

Plusieurs ateliers sont au programme des fins d’après-midi avec des intervenants extérieurs :

  • La Syrie en flammes : réponse d’amour au milieu des réfugiés. Rencontre avec l’ONG « Relief and Reconcilation for Syria » et son fondateur, Friedrich Bokern.
  • Les réfugiés : un défi à la solidarité. Rencontre avec Amaya Valcarcel, avocate, et Philippe Lamberts, député européen.

Enfin, le groupe de réflexion sur la solidarité a approfondi ce thème de l’accueil des réfugiés grâce au témoignage personnel d’un jeune de Homs, en Syrie, accueilli par l’Église protestante à Apeldoorn, aux Pays-Bas, et aussi grâce à l’apport de plusieurs intervenants du Service Jésuite des Réfugiés et de l’ONG « Relief and Reconciliation for Syria ».

Mars 2016

Article de frère Alois

Frère Alois a écrit une tribune sur la question des réfugiés en Europe, qui a été publiée dans une douzaine de journaux européens.

Voici la liste des journaux qui l’ont publié à ce jour :

  • “La Croix” (France)
  • “La Libre Belgique” (Belgique)
  • “Nederlands Dagblad” (Pays-Bas)
  • “Przewodnik Katolicki” (Pologne)
  • “Church Times” (Angleterre)
  • “Avvenire” (Italie)
  • “Publico” (Portugal)
  • “Magyar Nemzet Magazin” (Hongrie)
  • “Dennik N” (République tchèque)
  • “Lidove noviny” (Slovaquie)
  • “Irish Times” (Irlande)
  • “Православље” (Serbie)
  • “Bernardinai” (Lituanie)
  • “Magyar Nemzet” (Hongrie)
  • “El Pais”(Espagne)


Face aux migrations, dépassons la peur !

Dans le monde entier, des femmes, des hommes et des enfants sont obligés de quitter leur terre. C’est leur détresse qui crée en eux une motivation pour partir. Celle-ci est plus forte que toutes les barrières dressées pour entraver leur marche. Je peux en témoigner pour avoir passé récemment quelques jours au Liban et en Syrie. À Homs l’étendue des destructions dues aux bombardements est inimaginable. Une grande partie de la ville est en ruines. J’ai vu une ville fantôme et j’ai ressenti le désespoir des habitants du pays.

Aujourd’hui ce sont les Syriens qui affluent en Europe, demain ce seront d’autres peuples. Les grands flux migratoires auxquels nous assistons sont inéluctables. Ne pas s’en rendre compte serait faire preuve de myopie. Chercher comment réguler ces flux est légitime et même nécessaire, mais vouloir les empêcher en édifiant des murs hérissés de barbelés est absolument vain.

Face à cette situation, la peur est compréhensible. Résister à la peur ne signifie pas qu’elle doit disparaître, mais qu’elle ne doit pas nous paralyser. Ne permettons pas que le rejet de l’étranger s’introduise dans nos mentalités car le refus de l’autre est le germe de la barbarie.

Dans une première démarche, les pays riches devraient prendre une plus claire conscience qu’ils ont leur part de responsabilité dans les blessures de l’histoire qui ont provoqué et continuent à provoquer d’immenses migrations, notamment depuis l’Afrique ou le Moyen-Orient. Et aujourd’hui, certains choix politiques demeurent source d’instabilité dans ces régions. Une deuxième démarche devrait les amener à aller au-delà de la peur de l’étranger, des différences de cultures, et à se mettre courageusement à façonner le visage nouveau que les migrations donnent déjà à nos sociétés occidentales.

Au lieu de voir dans l’étranger une menace pour notre niveau de vie ou notre culture, accueillons-le comme un membre de la même famille humaine. Et nous découvrirons que si l’afflux de réfugiés et de migrants crée certes des difficultés, il peut aussi être une chance. De récentes études montrent l’impact positif du phénomène migratoire, pour la démographie et l’économie. Pourquoi tant de discours soulignent-ils tellement les difficultés, sans jamais mettre en valeur le positif ? Ceux qui frappent à la porte de pays plus riches que le leur poussent ces pays à devenir solidaires. Ne les aident-ils pas à prendre un nouvel élan ?

Je voudrais situer ici notre expérience de Taizé. Elle est humble et limitée mais très concrète. Depuis novembre dernier, en relation avec la préfecture, la communauté de communes dont fait partie notre village et des associations locales, nous hébergeons à Taizé onze jeunes migrants du Soudan – dont la plupart du Darfour – et de l’Afghanistan, tous venus de la « jungle » de Calais. Leur arrivée a éveillé un impressionnant élan de solidarité dans notre région : des bénévoles viennent leur enseigner le français, des médecins les soignent gratuitement, des voisins les emmènent faire des sorties dans la région et des promenades à bicyclette... Ainsi entourés d’amitié, ces jeunes qui ont traversé de tragiques événements dans leur vie sont en train de se reconstruire. Et un tel contact simple avec des musulmans change le regard de ceux qui les côtoient.

Dans le village, ces jeunes ont aussi été accueillis par des familles de divers pays – Vietnam, Laos, Bosnie, Rwanda, Égypte, Irak – arrivées à Taizé au fil des décennies et qui font aujourd’hui partie intégrante de notre environnement. Tous ont connu de grandes souffrances mais apportent à notre village une vitalité grâce à la richesse et la diversité de leurs cultures.

Si une telle expérience est possible au niveau d’une petite région, pourquoi ne le serait-elle pas à une échelle beaucoup plus vaste ? On a tort de penser que la xénophobie est le sentiment le plus partagé – souvent, il y a surtout beaucoup d’ignorance. Dès que les rencontres personnelles sont possibles, les peurs font place à la fraternité. Celle-ci implique de se mettre à la place de l’autre. La fraternité est le seul chemin d’avenir pour préparer la paix.

En assumant ensemble les responsabilités qu’appelle la vague migratoire, plutôt qu’en jouant sur les peurs, les responsables politiques pourraient aider l’Union européenne à retrouver une dynamique qui s’est émoussée.

Toute une jeune génération européenne aspire à cette ouverture. Nous le constatons, nous qui depuis de longues années recevons sur notre colline de Taizé, pour des rencontres internationales d’une semaine, des dizaines de milliers de jeunes de tout le continent. À leurs yeux la construction de l’Europe ne trouve son vrai sens que si elle se montre solidaire avec les autres continents et les peuples les plus pauvres.

De nombreux jeunes européens ont peine à comprendre leurs gouvernements quand ceux-ci manifestent une volonté de fermer les frontières. Ces jeunes demandent au contraire qu’à la mondialisation de l’économie soit associée une mondialisation de la solidarité, et que celle-ci s’exprime en particulier par un accueil digne et responsable offert aux migrants. Beaucoup d’entre eux sont disposés à y contribuer. Osons croire que la générosité a aussi un rôle majeur à jouer dans la vie de la cité.


Frère Alois a passé Noël en Syrie

A la veille de la rencontre européenne de jeunes de Valencia, frère Alois est arrivé en Espagne directement depuis la Syrie. Il a passé Noël à Homs, près de ceux qui souffrent de la violence dans une ville en ruines. Il avait auparavant rejoint pendant quelques jours à Beyrouth deux frères qui vivent depuis deux mois au Liban, proches des réfugiés.

Lundi soir, frère Alois parlera de son voyage au proche-Orient au cours de sa première méditation pour les jeunes participants à la rencontre européenne.

Le 4 octobre à Taizé

Une fête de l’Église en Saône-et-Loire

Le dimanche 4 octobre, les catholiques de Saône-et-Loire et tous les chrétiens qui le désiraient étaient invités à une journée festive à Taizé « dans la Joie du Serviteur ». Tous les cinq ans depuis 1995, un tel rassemblement permet à l’Église locale de vivre un temps fort à Taizé. Cette année, l’évêque d’Autun, Mgr Benoît Rivière, a souhaité que cette journée marque aussi le début d’un synode diocésain qui durera deux années.

Les « bivouacs » concernaient une grande palette de thèmes, y compris une table-ronde œcuménique et une table-ronde interreligieuse :

PDF - 1.5 Mo

Dès le samedi 3 octobre, les jeunes ont participé à un programme spécial avec comme temps fort la célébration de la confirmation pour 120 d’entre eux.

Le lendemain, frère Alois a accueilli les participants par ces mots :

Du fond du cœur, je salue chaleureusement l’évêque, Mgr Benoît Rivière, et tous ceux et celles qui sont venus participer à cette fête de la famille diocésaine. Pour nous, les frères de Taizé, c’est un bonheur de vous accueillir, comme d’avoir accueilli hier les jeunes qui ont reçu le sacrement de la confirmation.
 
Qu’à cette fête soient associés des chrétiens de toutes les Églises et des représentants des diverses religions habitant dans notre région est un bonheur supplémentaire. Aujourd’hui grandit la conscience que nous appartenons tous à la même famille humaine.
 
Au long de cette année, à Taizé, nous nous sommes rappelé que sur toute la terre de nouvelles détresses, des déplacement de populations, des catastrophes écologiques, le chômage de masse, des violences, tout cela réclame de nouvelles solidarités. Chaque jeune que nous avons reçu a été invité à s’interroger : suis-je prêt à donner mes forces pour faire grandir ces nouvelles solidarités ? Suis-je prêt à commencer autour de moi ?
 
Ces questions nous habitent tous.. Alors je demande à Dieu de nous donner à tous le courage et la persévérance, et je vous redis les paroles que frère Roger disait en accueillant votre premier rassemblement ici en 1995 : Tant qu’il y aura sur la terre des adultes et des jeunes qui aiment, qui prient, qui donnent leur vie à cause du Christ, il sera possible de regarder l’avenir de la famille humaine avec une confiance inébranlable.

La semaine sainte à Taizé

Domenico (Italie)

Le dimanche matin, sous un ciel nuageux, des pèlerins de confiance de tous les âges et nationalités se sont rassemblés à la source Saint-Etienne. Les frères sont venus en portant des branchages pour célébrer la prière du dimanche des Rameaux. La prière et les chants se sont faits dans la joie, sous les arbres bourgeonnants de Bourgogne. Plus tard a commencé une procession depuis la source jusqu’à l’église. Plus de mille personne se suivaient, et d’une seule voix priaient le Seigneur. Une fois arrivés à l’église l’eucharistie a commencé avec sa traditionnelle polyphonie de langues. Dans l’après-midi des groupes de jeunes d’Allemagne, du Portugal et de bien d’autres pays sont arrivés à Taizé. Ils passeront une semaine de prière et de joie dans l’esprit de solidarité. Il s’agit de la semaine la plus importante de l’année et nous la célèbrerons en communion et en simplicité, dans l’attente de la résurrection du Christ.
 
C’est la première fois que je vois la colline dans ses habits d’hiver, et si tout semble différent on peut toujours sentir la magie de ce lieu. La pluie est souvent avec nous, accompagnée d’un vent léger. Les arbres sont nus et je sens leur impatience à revêtir leur parure d’été, pendant que des fleurs blanches commencent déjà à accueillir les pèlerins. Autour de l’église mes yeux croisent beaucoup de visages connus. La Semaine sainte me semble être un temps où ceux dont la vie a été profondément changée par Taizé reviennent accorder leur âme et leur cœur au diapason de la parole de Dieu. Cela se sent pendant la prière : tout le monde chante, du devant au fond de l’église, et continue de chanter pendant des heures. On peut vraiment sentir que ces personnes partagent quelque chose ; leur foi, et la joie d’un moment de dialogue fécond et de réflexion.

La photo du moment

Conférence de Carême à Paris

Le dimanche 8 mars, frère Alois a donné une des conférences de Carême de Notre-Dame de Paris, sur le thème « Une vie qui devient signe ». Le texte est en ligne sur le site du diocèse de Paris.

Les grandes semaines de rencontres ont recommencé

Après un ralentissement habituel au cœur de l’hiver, les grandes semaines de rencontres ont recommencé. Au cours des deux dernières semaines, ce sont plus de 3000 jeunes qui se sont succédé sur la colline, dont une majorité de jeunes lycéens français et portugais. Les plus grands groupes sont venus de Toulouse, Saint-Denis, Lyon en France, Viseu et Santarem au Portugal. Les évêques d’Angers, Rodez et Saint-Denis ont accompagné leurs jeunes. D’autres pays ont été bien présents, dont la République tchèque, la Corée et les États-Unis, avec une trentaine d’adolescents new-yorkais.

Au premier jour de la semaine de prière pour l’unité chrétienne, le 18 janvier, une prière a eu lieu à Taizé, dans l’église de la Réconciliation, en présence de l’évêque d’Autun et du pasteur de Chalon-sur-Saône. Comme le thème de cette semaine avait été préparé par des chrétiens brésiliens, deux frères ayant vécu dans ce pays ont animé une rencontre sur la vie de la fraternité à Alagoinhas.

Deux semaines plus tard, au terme du conseil communautaire annuel, les frères ont vécu une belle après-midi à Chalon-sur-Saône, avec une prière dans une église du centre-ville et une visite à la communauté musulmane : il était important, après les événements tragiques du début de l’année à Paris, de vivre une telle rencontre et d’expérimenter l’accueil très chaleureux de l’imam et des croyants réunis en ce samedi après-midi.

Échos des rencontres

Le pasteur Laurent Schlumberger, président de l’Eglise protestante unie de France, s’est rendu à Taizé pour une courte visite personnelle. Il a animé une rencontre sur les conséquences des récents tragiques événements à Paris. Robin, un jeune Français, réagit suite à cet atelier :

Les évènements tragiques de Paris nous touchent en tant qu’hommes, croyants et chrétiens. Nos échanges ont reflété et soulevé plusieurs questions. En tant qu’hommes, nous sommes choqués devant tant de violence et tant de peur. En tant que croyants, notre solidarité est totale avec tous les musulmans qui ne se reconnaissent pas dans ces actes et qui cherchent, par le témoignage de leur vie, à montrer que Dieu n’est qu’amour. Enfin, en tant que chrétiens, nous avons une sensibilité toute particulière avec le blasphème et la caricature. Jésus lui-même caricaturait la société au travers de ses paraboles, et été jugé puis condamné à mort pour blasphème car "il a prétendu être le Fils de Dieu" (Jn 19.7).
 
A la suite des grands rassemblements du 11 janvier, nous pouvons voir, au-delà de la défense de nos libertés d’expressions, un désir d’unité, et de dialogue. Dans une société en manque de repères et désemparée devant la violence, les chrétiens n’auraient-ils pas un rôle à jouer dans cette recherche commune de fraternité au sein de la famille humaine ? Oserions-nous dialoguer avec nos proches mais aussi avec les membres des communautés musulmanes qui nous entourent ?