TAIZÉ

Textes bibliques commentés

 
Ces courtes méditations bibliques sont proposées pour soutenir une recherche de Dieu au cœur de la vie quotidienne. Il s’agit de prendre un moment pour lire en silence le texte biblique suggéré, accompagné du bref commentaire et des questions. On peut se réunir ensuite en petits groupes de trois à dix personnes chez l’un ou l’autre des participants pour un bref partage de ce que chacun a découvert, avec éventuellement un temps de prière.

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2006

avril

Jean 12, 20-28

Dans cette scène racontée par St Jean, on pourrait voir le récit d’une tentation de Jésus : à Jérusalem, il est menacé à l’extrême (voir Jean 11, 53) et voilà qu’au dernier moment viennent des gens d’un tout autre monde que celui d’Israël, et ces Grecs, eux, s’intéressent à lui. Qui sait ? Chez eux se trouvera peut-être un écho plus bienveillant et plus étendu à son message ? Quelque chose de plus universel pourrait s’amorcer. Il suffirait de se détourner de ce qui paraît être condamné à l’échec et de refuser ce qui risque d’aboutir à la mort.

Jésus fait comme s’il n’entendait pas. Il n’établit aucun contact avec ces Grecs. Car pour révéler aux hommes qui est Dieu, il doit aller plus loin que le dialogue et l’enseignement. Ce qu’est l’amour de Dieu, ce qui pourrait attirer tous les hommes (v. 32), ne deviendra transparent que dans le don de lui-même, quand dans la mort, il rejoindra le plus misérable, le plus éloigné d’entre eux. Un grain de blé ne peut porter du fruit que s’il tombe en terre pour y mourir.

Ce chemin par le bas révélera qui est Dieu, il « glorifiera son nom » (v. 28), fera resplendir son être profond. Mais du même coup, Jésus aussi sera glorifié (v.23). Sa résurrection et la reconnaissance que lui apporteront les hommes ne seront donc pas une revanche qu’ils lui auront réservée, mais c’est ce sort même qui fera resplendir sa vraie nature, celle d’un homme dont le fondement ne repose pas sur son propre être, sur son droit, sur sa réputation, mais sur Dieu.

Ce que Jean raconte ici rappelle le combat de Gethsémani. Là aussi, Jésus est troublé à l’extrême (v. 27). Là aussi, sa prière passe par un seuil : au départ dominée par la situation qui paraît impossible à traverser (« sauve-moi »), elle se remplit ensuite de Dieu au point de prier pour lui (« glorifie ton nom »).

Ce chemin de Jésus préfigure aussi le nôtre. Nous attacher à tout prix à notre propre vie nous la fera perdre. Nous attacher davantage à Jésus qu’à nous-mêmes ouvrira un chemin d’éternité. Le servir ne sera pas simplement l’occasion d’apprendre quelque chose de lui, cela ne s’accomplira qu’en partageant son sort pour toujours (v.26).

- Si Jésus s’est engagé si loin pour nous, quelle est notre réaction ? De l’intérêt, de l’admiration ? Ou va-t-elle aussi plus loin ?

- Comment la petite parabole du grain de blé (v. 24) s’applique-t-elle à mon existence ? Suis-je prêt à demander à Dieu : « Toi, donne-moi de me donner » ?



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Dernière mise à jour : 1er mai 2024