Accompagnés par des jeunes du quartier, deux frères ont pu entreprendre en juillet et août dernier des visites dans trois villages casamançais, Mlomp, Oukout et Cagnout, dans le département d’Oussouye. L’accueil à été très chaleureux et amical, laissant les visiteurs non seulement goûter à des plats traditionnels préparés avec des produits locaux, mais aussi participer à la vie sociale et familiale dans les villages et à la riche nature environnante — des forêts, des champs et des rivières.
À l’initiative de jeunes de ces villages qui ont connu la fraternité à Dakar, des prières avec des chants de Taizé y ont eu lieu pour la toute première fois. Malheureusement, le jour venu et la pluie longtemps espérée étant arrivée juste au même moment, une partie des jeunes ont dû remplacer nos chants et la prière par les chants diolà chantés dans les rizières. (Peut-être chanteront-ils les chants de Taizé avec la récolte… !)
Malgré le fait qu’il n’y avait alors presque personne qui connaissait Taizé, les prières étaient intenses et touchantes : à côté de chants locaux chantés au début et à la fin, la culture essentiellement orale a permis aux gens d’entrer dans les chants de Taizé après deux ou trois reprises, même sans feuille de chants ni texte imprimé.
À Mlomp et Cagnout les prières avaient lieu dans les églises du village. À Oukout, une petite icône de l’amitié et une bougie placées à l’entrée d’une maison ont créé une très belle atmosphère qui a été complétée par une « décoration vivante itinérante » — des poules, des poussins et des chiens qui ont rejoint la prière à tour de rôle pour des moments plus ou moins longs.
L’icône de l’amitié tant aimée à Taizé à été très appréciée par les villageois présents ; laissée sur place en humble cadeau, elle pourra rassembler des chrétiens autour d’elle à d’autres reprises à l’avenir.
Les frères ont également pu profiter de leurs voyages pour visiter « Kalambenor » (« s’entraider » en langue diolá), un nouveau projet qui a vu la lumière en 2019 à l’initiative de Youssouf et Jean-Marie, deux jeunes agriculteurs d’Oukout et de Cagnout, en collaboration avec « Ak Benn ». Youssouf et Jean-Marie décrivent le projet ainsi :
Animés par le désir de rester en Casamance qui nous a vu naître, de cultiver nos terres, de préserver et de régénérer la forêt dont nous connaissons les arbres, les plantes, les routes et les chemins, de partager nos connaissances approfondies sur la vie rurale et la nature, et d’offrir une approche familiale de la vie des gens et de la forêt, nous avons lancé ce projet avec enthousiasme.
Nos objectifs principaux sont les suivants :
1. Développer chez les enfants et les jeunes du pays et de partout la connaissance et l’amour de la nature.
2. Transmettre le savoir-faire artisanal.
3. Créer des emplois.
4. Responsabiliser les adolescents et les jeunes.
5. Lutter contre la destruction de la forêt et le pillage de la nature.Dans ce cadre, il y a trois petites cases (maisonnettes) dans chacun des deux villages du projet : deux pour loger des hôtes et une polyvalente pour des expositions et des rencontres. Elles permettront aux familles ou aux groupes scolaires qui viennent découvrir la beauté de notre vie en Casamance et la nature et la protection de l’environnement. Nous proposerons des activités sur place, ainsi que des sorties plus loin, par exemple, un itinéraire botanique. Une pépinière, démarrée à titre expérimental en permaculture (légumes, arbres fruitiers, bambous, etc.), sera une de nos contributions locales. Et surtout la reconstruction de la forêt là où elle a été détruite.