TAIZÉ

Eucharistie télévisée depuis Taizé

 
Ce dimanche 11 décembre, l’eucharistie était diffusée en direct par Le Jour du Seigneur sur France 2, sur la RTBF en Belgique, et dans divers pays francophones du monde.

Paroles de salutation de fr. Alois
J’adresse une salutation chaleureuse à celles et ceux qui, grâce à la télévision, prient ce matin avec nous. Nous sommes très heureux que vous puissiez vous associer à notre prière à Taizé. Nous pensons tout particulièrement à ceux d’entre vous qui êtes isolés ou malades, dans les hôpitaux ou les maisons de retraite, en prison ou loin de vos proches.

Nous gardons aussi dans notre prière celles et ceux qui ont souffert d’actes de violence ou d’emprise dans nos communautés chrétiennes, et pour tous ceux dont la confiance est terriblement ébranlée.

Et nous n’oublions pas celles et ceux qui ont dû quitter leur pays en raison de la violence ou de la guerre, en Ukraine et dans tant d’autres lieux du monde. Alors nous demandons à Dieu : Fais de nous tous des artisans de paix : la paix du cœur, la paix dans notre famille humaine, la paix qui nous vient de la présence du Christ ressuscité.


Méditation | Faisons confiance à la promesse de Dieu

La première lecture que nous venons d’entendre, du livre du prophète Isaïe, est une invitation à la joie. Ce troisième dimanche de l’Avent est d’ailleurs appelé, selon la tradition liturgique, dimanche de Gaudete : « réjouissez-vous ! »

Cela semble bien loin d’être facile aujourd’hui, car les épreuves ne manquent pas, dans nos sociétés comme dans nos communautés chrétiennes, dans tant de vies personnelles aussi. Or ces paroles sont adressées par le prophète justement à un peuple qui a beaucoup souffert.

Il ne s’agit pas d’une joie facile, ou déjà réalisée, mais plutôt d’une promesse et d’un horizon d’attente. Comme le peuple à qui le prophète annonce la fin de l’exil, nous sommes nous aussi invités à nous tourner vers Dieu qui vient pour guérir et pour sauver.

En écoutant ensuite l’Évangile proposé pour ce dimanche, nous saisissons que cette prophétie s’accomplit lorsque le Christ Jésus peut dire : « les aveugles voient, les boiteux marchent, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres ». Non plus comme une joie à venir, mais comme les signes que le Royaume de Dieu est déjà parmi nous.

Les questions que Jean le Baptiste se pose peuvent nous rassurer. Lui qui avait attendu et connu Jésus, lui le grand ami du Seigneur, a aussi, comme beaucoup d’entre nous, expérimenté le doute : « Es-tu le Messie qui doit venir ou devons-nous attendre quelqu’un d’autre ? »

Jésus n’entre pas dans de grandes explications pour convaincre. Il suggère simplement aux envoyés de Jean de regarder sa vie, de voir ce qui se passe autour de lui. Il voudrait que nous aussi nous soyons attentifs aux signes très concrets de l’amour de Dieu qui s’accomplissent de nos jours.

Et Jésus ajoute : ce sont les derniers, aux yeux du monde, qui reçoivent en premier ces signes de la compassion et de la miséricorde de Dieu. C’est à eux qu’est annoncée la Bonne nouvelle, et plus encore : ce sont eux désormais qui seront envoyés pour annoncer, à leur tour, cette Bonne nouvelle.

Dans nos sociétés si riches à tant d’égards, nous voyons aussi une telle misère. L’autre jour à Paris, en sortant d’une prière où il était bon d’être ensemble, j’ai vu un couple qui dormait dans le froid, à l’entrée d’un magasin fermé. Dans leur terrible dénuement, ils se tenaient la main en dormant.

Je ne peux pas oublier cette image : reflet d’une immense précarité et d’un amour partagé. Ce souvenir me donne mauvaise conscience, car je n’ai rien fait de concret dans l’immédiat pour soulager leur misère, ni celle de tant d’autres personnes.

Et en même temps je réalise que, à travers toutes ces situations de pauvretés que nous pouvons voir quotidiennement, c’est le Christ qui nous parle. Il provoque en nous un changement de regard, une conversion de vie.

Telle est l’espérance que le Christ nous incite à recevoir : les plus pauvres, les exclus de ce monde, non seulement seront accueillis les premiers dans le Royaume de Dieu, mais sont porteurs d’une parole d’Évangile. Alors notre regard se transforme et nous pouvons faire confiance en la promesse que Dieu va rendre justice et combler de joie chaque être humain.

Oui, notre regard est réaliste, la foi nous rend aptes à prendre nos responsabilités pour chercher comment alléger les misères et les pauvretés qui nous entourent. Et en même temps, en route vers la nuit de Noël, laissons-nous toucher par cette joie qui nous vient de Dieu et à laquelle, comme Isaïe nous le rappelle, toute la Création participe.

Et souvenons-nous que, même dans les nuits de l’humanité et dans les difficultés de nos vies, la présence du Christ ressuscité, l’Esprit Saint toujours nous accompagnent.


Programme complet en replay

Dernière mise à jour : 12 décembre 2022