TAIZÉ

Nouvelles récentes

 

25 décembre 2023 | Méditation de frère Matthew

Bienvenue à vous qui êtes venus de notre région autour de Taizé en cette nuit de Noël où nous célébrons la Nativité de Jésus. Avec mes frères, nous sommes heureux de vous accueillir ici dans l’église de la réconciliation. À la fin de l’Eucharistie, nous allumerons nos bougies à la lumière venue de Bethléem et contenue dans cette lanterne. Ensuite nous irons chanter devant la crèche qui se trouve à l’extérieur de l’église. Et puis nous les frères, avec les volontaires, nous partirons pour Ljubljana, la capitale slovène, où aura lieu ces prochains jours la rencontre européenne.

Nous venons d’entendre l’évangile de la naissance de Jésus. C’est une histoire bien connue pour beaucoup d’entre nous, mais que peut-elle nous dire ce soir ? Pour moi, c’est un récit qui nous offre des cadeaux de Noël. J’en vois trois que nous pouvons recevoir en l’écoutant, des cadeaux que Dieu fait à chacun et chacune. Vous en reconnaîtrez peut-être d’autres encore en relisant le récit.

Le premier cadeau est « la joie ». Voici les bergers, ce ne sont pas des privilégiés, ils doivent passer la nuit dehors avec leurs brebis. À ces pauvres, l’ange, le messager de Dieu, annonce « une grande joie », qui est non seulement pour eux mais pour tout le peuple, une bonne nouvelle à partager. Les bergers deviendront à leur tour des messagers de Dieu.

Cette « grande joie » sera aussi celle des amis de Jésus à la fin de l’Évangile. Elle emplira leurs cœurs après la mort et la résurrection du Christ. Une joie peut naître en traversant des passages resserrés. Quelle est la joie que je reçois ces jours-ci ? Comment est-ce que je peux la partager avec d’autres ?

Le deuxième cadeau s’appelle « la paix ». À la vue du messager de Dieu, les bergers sont saisis d’une grande crainte. Nous pouvons être pris de court quand nous comprenons que Dieu est présent. Mais l’ange dit : « N’ayez pas peur ». Et puis c’est le ciel entier qui chante la paix que Dieu offre à tous les habitants de la terre qu’il aime sans exception.

La paix que les bergers reçoivent dans leur cœur rayonnera autour d’eux. Un témoin du Christ des premiers temps dit : « Commence en toi-même l’œuvre de paix afin que, pacifié, tu puisses apporter la paix aux autres ». En pensant à la violence en nous, dans nos sociétés et dans notre monde, quelle est ma responsabilité face à cette paix que Dieu nous annonce et nous confie ?

Le troisième cadeau, je l’appellerais « la nouveauté ». La naissance de Jésus est quelque chose de tout à fait nouveau dans l’histoire de l’humanité. Et l’étonnement pour nous, comme pour les bergers, c’est que Dieu choisit de nous rejoindre là où nous en sommes. Il n’est plus lointain, mais il se fait proche. Il est là, tout faible, humble et pauvre dans l’enfant Jésus, dépendant de Marie, sa mère, de Joseph et des autres qui l’entourent. Et il se confie aussi à notre garde.

La nouveauté est souvent fragile. Elle a besoin d’être accueillie, soignée et soutenue. Et pourtant chaque nouveauté s’inscrit dans une histoire. Ce n’est pas par hasard que Luc commence son récit de la naissance de Jésus en la situant dans l’actualité de son temps. La nouveauté surgit du vécu, un vécu où nous sommes invités à discerner les traces de Dieu.

Quelle est la nouveauté que Dieu nous demande d’accueillir dans cette nuit et ce temps de Noël ? Même si elle est fragile, comment créer un espace où nous pouvons la nourrir et la laisser croître ?

Accueillons ces trois cadeaux de Dieu : la joie, la paix et la nouveauté. Nous pouvons alors les offrir à d’autres à travers nos vies. N’est-ce pas là le défi que Noël nous propose à nous tous​ ?



Célébration en direct de Taizé

L’eucharistie de Noël était diffusée à partir de 20h30 (heure de Paris) le soir du dimanche 24 décembre.

4 décembre 2023 | Frère Matthew a pris sa charge de prieur

Parmi les représentants des Eglises, cinq ont été chargés de dire une prière pour cette entrée en fonction de frère Matthew comme "serviteur de communion" : l’évêque d’Autun, Chalon et Mâcon, Mgr Benoît Rivière, le métropolite Maximos, du Patriarcat œcuménique à Genève, les évêques anglicanes Olivia Graham de Reading et Smitha Prasadam de Huddersfield, et le pasteur Laurent Schlumberger, ancien président de l’Église protestante unie de France. D’autres étaient également présents, comme le pasteur Christian Krieger, président de la Fédération protestante de France, ou l’évêque luthérien de Riga, Rinalds Grants.

Vidéo de la prière

Il est possible de revoir la célébration grâce au replay de la vidéo diffusée en direct :


Quelques photos des moments-clés

Photos : Tamino Petelinsek

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9 novembre 2023 | Taizé, village monde

Présentation

En septembre 2023, la télévision KTO, en coproduction avec COSMOPOLITIS et MARJAC PRODUCTIONS, a sorti le documentaire intitulé "Taizé Village Monde", réalisé par Florence Gaillard.

Film intégral

28 avril 2023 | Les évêques luthériens de l’Église de Suède à Taizé

Au cours de l’eucharistie du dimanche, l’archevêque d’Uppsala, Martin Modéus, a donné une méditation sur le récit des disciples sur la route d’Emmaüs. Il a conclu en disant : « Jésus nous invite à voir le monde, avec lui, avec les yeux de la vie et de l’amour. Au cours de notre pèlerinage, nous ne sommes peut-être pas là. Mais il est là, nous regardant avec des yeux brillants d’amour. » (texte intégral en ligne ici)

Les relations entre Taizé et l’Église de Suède remontent à de nombreuses années, mais c’est après une rencontre de jeunes à Linköping en 1990, à l’invitation de l’évêque Martin Lönnebo, qui est décédé le 26 avril 2023 alors que les évêques étaient à Taizé, que le nombre de jeunes venant de Suède a augmenté. De nombreux animateurs de jeunes amènent des groupes de leurs paroisses pour participer aux rencontres de Taizé à Pâques, en été et pendant les vacances de la Toussaint.

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18 mars 2023 | Intervention de frère Alois au Chemin synodal à Francfort

"Chers frères et sœurs en Christ,

oui, nous sommes sœurs et frères en Christ, même si dans l’Église, nous n’avons pas tous reçu les mêmes responsabilités.

Je vous remercie de m’avoir permis de passer cette journée avec vous. A Taizé, nous suivons le chemin synodal depuis le début. Nous nous sentons profondément liés à l’Église en Allemagne. Chaque année, des milliers de personnes - en majorité des jeunes - viennent d’Allemagne pour nous rejoindre. Nous sommes régulièrement invités au Katholikentag et au Kirchentag. Plusieurs des rencontres européennes de jeunes, que nous organisons depuis 45 ans, ont eu lieu en Allemagne - la dernière s’est tenue il y a deux mois et demi à Rostock. Elle nous a permis de découvrir de l’intérieur la situation concrète des Églises dans le nord-est sécularisé de l’Allemagne.

A Taizé, nous voulons prendre au sérieux la parole du prophète que nous avons lue : "On t’a enseigné ce qui est bien, ce que le Seigneur exige de tout être humain : il demande seulement que tu respectes les droits des autres, que tu aimes agir avec bonté et que tu suives avec humilité le chemin que lui, ton Dieu, t’indique." Dieu attend de nous que nous pratiquions la justice. Et nous devons confesser que nous ne l’avons pas toujours fait. Notre communauté est également ébranlée par des cas d’abus qui nous mettent au défi d’oser un nouveau départ. [1] Cela implique de partager davantage les responsabilités entre nous. "Respecter les droits des autres" et "aimer agir avec bonté" - nous voulons aussi aborder les changements nécessaires dans l’organisation de notre vie commune avec une bonté bienveillante dans nos relations mutuelles.

Les nombreux jeunes qui viennent à Taizé nous encouragent. C’est un grand don de pouvoir les accompagner dans leur recherche. De nos jours, de nombreuses certitudes s’effondrent et nous sommes tous à nouveau confrontés à des questions fondamentales : pour quoi cela vaut-il la peine de vivre ? Qu’est-ce qui nous soutient ? Qu’est-ce qui nous empêche de perdre courage ?

Ce ne sont pas seulement des chrétiens engagés qui viennent à Taizé, mais aussi beaucoup de personnes qui sont devenues indifférentes à l’Église. Eux aussi sont à la recherche d’un sens à leur vie et d’un engagement personnel. Nous sommes souvent surpris de l’importance que revêt pour eux la communauté et de la façon dont ils participent naturellement à la prière chantée ensemble. Certains y trouvent une confiance et parfois même une relation vivante avec Dieu. Nous faisons l’expérience que l’Esprit Saint provoque dans la prière commune aussi bien une guérison intérieure qu’une nouvelle ouverture les uns envers les autres.

Ces expériences m’ont encouragé à faire une proposition il y a deux ans, lors de la préouverture du synode sur la synodalité à Rome : nous arrêter ensemble de temps en temps. Sinon, comment pouvons-nous, comme le dit le prophète Michée, marcher "avec humilité avec notre Dieu" ? Dans un processus synodal, des positions contradictoires sont inévitablement exprimées. Mais en chantant, en priant et en faisant silence ensemble, nous faisons aussi l’expérience d’une réelle communion en Christ, plus profonde que tout consensus ou dissension.

Ma proposition de commencer le synode d’octobre par un tel moment de pause et d’orientation commune vers le Christ a trouvé des oreilles attentives, non seulement à Rome, mais aussi dans les Églises, communautés et mouvements protestants et orthodoxes. Ainsi, le projet prend de plus en plus forme. Il est placé sous la devise : "Together - rassemblement du peuple de Dieu". Ainsi, le synode d’octobre débutera par une prière œcuménique du soir le 30 septembre sur la place Saint-Pierre, à laquelle tous sont invités. Le pape François et des représentants de différentes églises y participeront. Elle sera très sobre, avec des chants de Taizé, une lecture de l’Écriture, du silence et des intercessions, à l’image d’une "nuit des lumières" organisée dans de nombreuses églises d’Allemagne, ainsi que pendant l’Avent. Les jeunes adultes entre 18 et 35 ans sont invités à participer non seulement à la prière du soir, mais aussi à être accueillis tout le week-end dans les paroisses et les communautés religieuses de Rome.

Le pape François a annoncé cette prière œcuménique du soir le 15 janvier et a déclaré à cette occasion : "Le chemin vers l’unité des chrétiens et le chemin vers la conversion synodale de l’Eglise sont liés". Lors d’une conférence de presse quelques jours plus tard, le pasteur Christian Krieger, président de la Conférence des Eglises européennes et de la Fédération protestante de France, a souligné combien il était nouveau dans l’œcuménisme qu’une Eglise demande aux autres de la soutenir et d’intercéder pour elle avant de prendre des décisions importantes.

Je voudrais vous inviter très chaleureusement, en tant que membres du chemin synodal, à ce "rassemblement du peuple de Dieu". Votre participation serait un signe fort de notre interdépendance. Je sais combien vos agendas sont chargés et que, face à tous les problèmes urgents dans l’Église et dans le monde, un pèlerinage à Rome et une prière du soir commune peuvent sembler dérisoires. Mais peut-être avons-nous justement besoin de ce qui n’a pas de but immédiat pour nous ouvrir à l’essentiel. Qui sait ? L’Esprit Saint pourrait nous surprendre.

Que Dieu bénisse l’énorme travail que vous avez accompli sur le chemin synodal. Je voudrais maintenant vous inviter à faire une pause en présence de Dieu et à observer ensemble quelques minutes de silence.

Je me réjouirais de tout cœur si vous acceptiez mon invitation et si nous pouvions nous revoir à Rome".

« Parmi les personnes victimes d’abus et d’emprise dans l’Église, il y en a qui l’ont été par des frères de notre communauté. Au ‘Chemin synodal’ à Frankfurt, la présence du ‘Conseil des personnes victimes’ / ‘Betroffenen Beirat’ m’a montré une fois de plus combien la parole des personnes concernées doit être au centre. Sans leur témoignage, à Taizé non plus, nous n’aurions jamais pu prendre conscience de la gravité des souffrances des personnes concernées. Nous leur sommes reconnaissants d’avoir trouvé le courage pour en parler. Je tenais à le redire ici, parce que ce n’était pas assez clairement exprimé dans mon intervention. »

Toute agression, ancienne ou plus récente, commise contre un mineur ou un majeur, que ce soit par un frère ayant abusé de son ascendant moral ou par toute autre personne, peut être signalée à l’adresse courriel protection taize.fr, ou bien à une association de victimes, ou encore au numéro d’appel national dont les coordonnées figurent sur le site.

Photo : Synodaler Weg / Maximilian von Lachner

9 mars 2023 | Frère Alois reçu en audience par le Pape François

La prochaine étape de la préparation de cet événement œcuménique inédit, qui implique déjà une soixantaine de partenaires de diverses origines confessionnelles, aura lieu du 12 au 15 mars à Rome. En annonçant cet événement le 15 janvier dernier, le Pape François avait invité « les frères et sœurs de toutes les confessions chrétiennes à participer à ce “rassemblement du peuple de Dieu” » (paroles en intégralité iciî).

Avant de venir à Rome, frère Alois a rendu visite lundi 6 mars à Genève, au secrétaire général du Conseil œcuménique des Églises, le pasteur Jerry Pillay, et à la secrétaire générale de la Fédération luthérienne mondiale, la pasteure Anne Burghardt. Il était accompagné par la soixantaine de jeunes actuellement en séjour de volontariat à Taizé.

Ce vendredi 12 mars en soirée, frère Alois interviendra à Francfort dans le cadre de la cinquième et dernière assemblée du Chemin synodal en Allemagne, pour une méditation qui lui donnera l’occasion de souligner la dimension spirituelle de la démarche synodale.

Contact presse

Pour plus d’informations sur le rassemblement “Together” écrivez à cette adresse.
Pour plus d’informations sur la communauté de Taizé écrivez à cette adresse.


Photo (C) Vatican Media

6 février 2023 | Conseil communautaire : Prière de frère Alois

Dieu éternel, loué sois-tu ! Tu nous appelles à suivre le Christ Jésus. Et tu voudrais que nous soyons par notre vie fraternelle une parabole de cette communion que le Christ a apportée à l’humanité entière.

Nous te confions nos échanges de ces jours sur la bienveillance tellement fondamentale pour notre vie commune, sur la coresponsabilité et la coopération entre nous, sur notre volonté d’élargir nos amitiés pour contribuer à la recherche d’un nouveau visage de l’Église. Nous te prions de nous donner des cœurs disponibles pour que ces échanges portent des fruits.

Nous te remercions pour nos frères en fraternités qui vivent une présence d’Évangile dans les situations les plus diverses. Montre-nous comment nos fraternités pourraient évoluer dans un monde qui change et selon les changements que notre communauté connaît.

Apprends nous à encore mieux écouter le murmure de ton Esprit Saint, en nous et dans notre vie commune. Augmente en nous la foi en sa présence et en sa force qui ranime toujours notre vocation. C’est lui la source qui ne tarit jamais. Aide-nous à puiser à cette source les décisions courageuses qui permettront à l’ héritage que porte notre communauté de toujours se renouveler, dans notre désir de réaliser une création commune soutenue par tous les frères.

Ton Esprit Saint nous entraîne à nous écouter davantage les uns les autres. Tu nous as donné d’en faire l‘expérience pendant ces jours de notre conseil. Dans l’écoute mutuelle tu fais surgir de nouvelles intuitions et le courage de les mettre en pratique.

Nous te confions tout ce que nous allons vivre cette année en communauté, dans la confiance que tu nous guideras dans l’avenir comme tu l’as fait jusqu’à aujourd’hui. Maintiens-nous dans la joie et dans un esprit de gratuité.

Nous te confions toute l’Église, le projet « Together – Rassemblement du peuple de Dieu », les voyages de frères pour rejoindre les jeunes sur les différents continents, les rencontres à Taizé, à Ljubljana et ailleurs, comme aussi les initiatives pastorales que nos frères prennent dans les fraternités.

Et nous te confions ardemment toutes celles et tous ceux qui portent des blessures graves, les victimes de la guerre, en Ukraine et ailleurs, les victimes d’agressions sexuelles et d’emprises spirituelles, les migrants, ceux qui souffrent du changement climatique, les malades et tous les oubliés dans nos sociétés.

Dieu d’amour, dans le Christ tu nous donnes une espérance vivante. Accorde-nous d’en être des témoins fidèles.


Pour revoir la prière du soir en vidéo :

31 décembre 2022 | Décès du pape émérite Benoît XVI

La mort du pape émérite Benoît XVI touche nos cœurs à Taizé car notre communauté a été en relation avec lui pendant plus d’un demi siècle. En effet Joseph Ratzinger et frère Roger se sont connus déjà au concile Vatican II où l’un était expert et l’autre observateur.
 
Je me souviens moi-même d’avoir logé avec frère Roger chez le théologien devenu archevêque de Munich lors d’une rencontre de jeunes que nous avions préparée dans cette ville. Il nous avait reçus chaleureusement dans sa maison.
 
Plus tard, lorsque frère Roger allait chaque année à Rome pour rencontrer le pape Jean-Paul II, il allait souvent aussi rendre visite au cardinal Ratzinger alors préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, afin d‘avoir un échange en profondeur avec lui.
 
La dernière lettre écrite par frère Roger trois jours avant d’être assassiné était adressée au nouveau pape Benoît XVI pour lui dire que son grand âge ne lui permettait pas d’aller aux JMJ de Cologne mais qu’il irait dès que possible le saluer à Rome. Le pape avait cette lettre entre ses mains lors de l’audience générale du mercredi où il annonça avec tristesse la mort tragique du fondateur de notre communauté. Il tenait frère Roger en grande estime, il écrira cinq ans après sa mort ; « Que son témoignage d’un œcuménisme de la sainteté nous inspire dans notre marche vers l’unité ».
 
Pour ma part, je suis très reconnaissant de l’accueil que Benoît XVI m’a réservé lorsque je suis allé le rencontrer quelques mois après le début de mon

nouveau ministère de prieur de notre communauté. La même année 2005 avait vu la mort de Jean-Paul II et de frère Roger. Comment allaient se poursuivre les relations de notre communauté avec le pape ? Dès la première audience j’ai compris que sa confiance nous était acquise et que je pourrais aller le voir tous les ans. Il m’avait dit : « A Taizé, vous avez les chants et le silence, vous allez à l’essentiel avec les jeunes, vers une relation personnelle avec Dieu. » C’était capital pour lui comme pour nous.
 
La relation avec lui a trouvé son point culminant lors de la prière que nous avons célébrée en sa présence le 29 décembre 2012, lors de notre rencontre européenne de jeunes à Rome. Aux milliers de jeunes réunis sur la Place Saint Pierre, Benoît XVI déclara notamment : « Je vous assure de l’engagement irrévocable de l’Église catholique à poursuivre la recherche de chemins de réconciliation pour parvenir à l’unité visible des chrétiens. »
 
Quelques semaines plus tard, il démissionnait et j’ai tenu alors, l’année suivante, à aller le voir dans sa retraite pour le remercier du soutien sans faille qu’il avait toujours apporté à notre communauté dans sa vocation.


Photo : (C) Servizio Fotografico dell’Osservatore Romano | Vatican Media

12 décembre 2022 | Eucharistie télévisée depuis Taizé


Paroles de salutation de fr. Alois
J’adresse une salutation chaleureuse à celles et ceux qui, grâce à la télévision, prient ce matin avec nous. Nous sommes très heureux que vous puissiez vous associer à notre prière à Taizé. Nous pensons tout particulièrement à ceux d’entre vous qui êtes isolés ou malades, dans les hôpitaux ou les maisons de retraite, en prison ou loin de vos proches.

Nous gardons aussi dans notre prière celles et ceux qui ont souffert d’actes de violence ou d’emprise dans nos communautés chrétiennes, et pour tous ceux dont la confiance est terriblement ébranlée.

Et nous n’oublions pas celles et ceux qui ont dû quitter leur pays en raison de la violence ou de la guerre, en Ukraine et dans tant d’autres lieux du monde. Alors nous demandons à Dieu : Fais de nous tous des artisans de paix : la paix du cœur, la paix dans notre famille humaine, la paix qui nous vient de la présence du Christ ressuscité.


Méditation | Faisons confiance à la promesse de Dieu

La première lecture que nous venons d’entendre, du livre du prophète Isaïe, est une invitation à la joie. Ce troisième dimanche de l’Avent est d’ailleurs appelé, selon la tradition liturgique, dimanche de Gaudete : « réjouissez-vous ! »

Cela semble bien loin d’être facile aujourd’hui, car les épreuves ne manquent pas, dans nos sociétés comme dans nos communautés chrétiennes, dans tant de vies personnelles aussi. Or ces paroles sont adressées par le prophète justement à un peuple qui a beaucoup souffert.

Il ne s’agit pas d’une joie facile, ou déjà réalisée, mais plutôt d’une promesse et d’un horizon d’attente. Comme le peuple à qui le prophète annonce la fin de l’exil, nous sommes nous aussi invités à nous tourner vers Dieu qui vient pour guérir et pour sauver.

En écoutant ensuite l’Évangile proposé pour ce dimanche, nous saisissons que cette prophétie s’accomplit lorsque le Christ Jésus peut dire : « les aveugles voient, les boiteux marchent, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres ». Non plus comme une joie à venir, mais comme les signes que le Royaume de Dieu est déjà parmi nous.

Les questions que Jean le Baptiste se pose peuvent nous rassurer. Lui qui avait attendu et connu Jésus, lui le grand ami du Seigneur, a aussi, comme beaucoup d’entre nous, expérimenté le doute : « Es-tu le Messie qui doit venir ou devons-nous attendre quelqu’un d’autre ? »

Jésus n’entre pas dans de grandes explications pour convaincre. Il suggère simplement aux envoyés de Jean de regarder sa vie, de voir ce qui se passe autour de lui. Il voudrait que nous aussi nous soyons attentifs aux signes très concrets de l’amour de Dieu qui s’accomplissent de nos jours.

Et Jésus ajoute : ce sont les derniers, aux yeux du monde, qui reçoivent en premier ces signes de la compassion et de la miséricorde de Dieu. C’est à eux qu’est annoncée la Bonne nouvelle, et plus encore : ce sont eux désormais qui seront envoyés pour annoncer, à leur tour, cette Bonne nouvelle.

Dans nos sociétés si riches à tant d’égards, nous voyons aussi une telle misère. L’autre jour à Paris, en sortant d’une prière où il était bon d’être ensemble, j’ai vu un couple qui dormait dans le froid, à l’entrée d’un magasin fermé. Dans leur terrible dénuement, ils se tenaient la main en dormant.

Je ne peux pas oublier cette image : reflet d’une immense précarité et d’un amour partagé. Ce souvenir me donne mauvaise conscience, car je n’ai rien fait de concret dans l’immédiat pour soulager leur misère, ni celle de tant d’autres personnes.

Et en même temps je réalise que, à travers toutes ces situations de pauvretés que nous pouvons voir quotidiennement, c’est le Christ qui nous parle. Il provoque en nous un changement de regard, une conversion de vie.

Telle est l’espérance que le Christ nous incite à recevoir : les plus pauvres, les exclus de ce monde, non seulement seront accueillis les premiers dans le Royaume de Dieu, mais sont porteurs d’une parole d’Évangile. Alors notre regard se transforme et nous pouvons faire confiance en la promesse que Dieu va rendre justice et combler de joie chaque être humain.

Oui, notre regard est réaliste, la foi nous rend aptes à prendre nos responsabilités pour chercher comment alléger les misères et les pauvretés qui nous entourent. Et en même temps, en route vers la nuit de Noël, laissons-nous toucher par cette joie qui nous vient de Dieu et à laquelle, comme Isaïe nous le rappelle, toute la Création participe.

Et souvenons-nous que, même dans les nuits de l’humanité et dans les difficultés de nos vies, la présence du Christ ressuscité, l’Esprit Saint toujours nous accompagnent.


Programme complet en replay

1er septembre 2022 | Ursula von der Leyen à Taizé

Intervention à Taizé

Lors de son séjour du 26 au 28 août 2022 à Taizé, Ursula von der Leyen a donné une conférence en plénière sur l’actualité européenne qui peut être réécoutée sur la chaîne YouTube de Taizé et dont le texte est publié en anglais sur le site de la Commission européenne.


Discours sur l’état de l’Union

Quelques semaines après son séjour, Ursula von der Leyen a évoqué ses échanges avec les jeunes à Taizé dans son discours sur l’état de l’Union dont le texte peut être consulté en ligne.


Taizé • Communiqué de presse | Vendredi 19 août 2022

Les rencontres internationales ont repris leur cours à Taizé après deux années marquées par la pandémie. Depuis Pâques, ce sont plus de 20.000 jeunes qui sont venus participer semaine après semaine aux activités proposées : prières communes, partages en petits groupes, ateliers de réflexion, tâches pratiques.

La fin de l’été sera marquée par une visite exceptionnelle : Mme Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, sera à Taizé ce samedi 27 août. Lors de sa visite, elle rencontrera la communauté et dialoguera avec des jeunes présents à Taizé cette semaine-là. Elle donnera une conférence publique sur l’actualité européenne à 17h30. Pour y assister, tous ceux qui viendront de l’extérieur devront s’inscrire au préalable. [Mise à jour : Cette possibilité est désormais close. Vous pourrez bien sûr suivre la conférence en ligne].

Au cours de cette semaine spécifique pour les jeunes adultes de 18 à 35 ans, d’autres intervenants animeront des ateliers, parmi lesquels des experts dans divers domaines, scientifiques, responsables politiques – le programme complet sera publié sur le site. Un programme spécial sur la sauvegarde de la biodiversité sera proposé aux jeunes qui le souhaitent.

Frère Alois réagit : « Notre désir comme communauté est que tous les jeunes qui viennent à Taizé puissent pressentir que la confiance en Dieu les aide à trouver un sens à leur vie et à assumer des responsabilités de retour chez eux. La visite d’Ursula von der Leyen est un geste important, qui indique que les aspirations et les engagements de la jeune génération sont entendus et pris en compte par les responsables politiques et les institutions. En ce sens, cette visite, dans les graves crises du moment, sera un signe d’espérance. »