TAIZÉ

Méditation de frère Matthew

« Je vous ferai devenir pêcheurs d’humains »

 
Jeudi 19 juin 2025

Merci d’avoir été avec nous pendant cette semaine de rencontres à Taizé. Beaucoup d’entre vous viennent d’Allemagne, mais il y a aussi des groupes venus de Suède, d’Irlande et des Pays-Bas, sans oublier l’équipe de jeunes volontaires qui nous rejoignent de plus loin. Cette semaine, de nouveaux volontaires sont arrivés du Chili, du Mexique, du Tchad, d’Indonésie et du Vietnam. Mais un « bienvenue » tout particulier au groupe de la Chine qui a été avec nous cette semaine. C’est pour vous que nous avons chanté « Bless the Lord » en mandarin !

Dans quelques instants, je vais demander à Christine, l’une de nos bénévoles, de nous parler de sa récente visite au Pérou, mais avant cela, je voudrais partager quelques pensées avec vous.

Hier soir, pendant la prière, nous avons entendu l’Évangile de Marc où Jésus marchait au bord d’un lac lorsqu’il voit deux frères, Simon et André, en train de travailler. Ils étaient pêcheurs et faisaient leur métier. Jésus leur parla. Il leur dit très simplement : « Venez à ma suite, et je vous ferai devenir pêcheurs d’humains. »

Je me souviens que la première fois que j’ai entendu ces mots, ils m’ont intrigué. Que voulait dire Jésus par « pêcheurs d’hommes » ? Demandait-il à ces deux jeunes hommes d’attraper des gens pour lui ? Mais en lisant le reste de l’Évangile, je n’ai pas vu Jésus agir ainsi. Il accueillait les gens, surtout ceux qui étaient exclus de la société ou de la vie religieuse. Il leur montrait de la compassion et les aidait à comprendre qu’ils étaient aimés de Dieu.

Cela devenait donc clair que suivre Jésus signifiait adopter cette manière de vivre, et non pas attraper des gens comme dans un filet. En même temps, ils étaient pêcheurs, et ils allaient devenir pêcheurs d’hommes. C’est un jeu de mots, mais pour moi, il a toujours eu une signification plus profonde.

Jésus prend tout ce que nous sommes et le transforme, lui donne un nouveau sens à mesure que nous le suivons. Il n’abolit pas ce que nous sommes, ne rejette pas nos expériences passées, mais nous conduit vers un accomplissement qui prend peut-être du temps, mais qui fait partie du chemin qu’il trace pour nous. Rien n’est perdu, rien n’est gaspillé, tout ce qui est en nous peut être transfiguré par son amour.

Pendant ces jours à Taizé, vous avez peut-être compris un peu plus ce que signifie suivre Jésus. Peut-être avez-vous entendu une parole qui vous a touchés, ou une rencontre vous a rappelé sa présence, ou encore la beauté de la création vous a parlé de l’amour de Dieu. Emportez ces choses avec vous en quittant Taizé à la fin de cette semaine. Laissez-les grandir et vous guider sur ce chemin avec lui.

Souvenez-vous que vous n’êtes pas seuls sur ce chemin. Beaucoup d’entre vous sont venus avec d’autres personnes de leur Église ou de leur école. Ensemble, vous pouvez continuer à chercher. Que l’Esprit Saint vous mène toujours plus profondément dans le mystère de la communion, qui est le Corps du Christ, l’Église


Bonsoir à toutes et à tous, je m’appelle Christine, je suis française et je suis bénévole à Taizé depuis août. Je suis rentrée il y a une semaine d’un voyage d’un mois au Pérou. Nous sommes parties avec Vannia, qui est de Bolivie et avait aussi été bénévole à Taizé l’année dernière.

Les frères nous ont envoyées pour rencontrer les jeunes du Pérou et leur partager ce qu’on vit à Taizé, parce que l’année prochaine aura lieu une rencontre nationale pour la Pastorale des Jeunes de l’Église Catholique, et Taizé organisera les prières pendant la rencontre.

Nous rencontrions quasiment chaque jour un groupe différent de jeunes engagés dans leurs églises ou leurs universités. A chaque fois c’était des moments très forts, où ils nous partageaient leurs vies, leur foi et leurs engagements dans leurs communautés.

J’ai été surprise de rencontrer tant de jeunes qui participent, et de la diversité de leurs missions. J’ai été impressionnée surtout par les missions sociales qu’ils organisent, et par leur volonté de transmettre leur foi à d’autres jeunes.

Au Nord du pays, à Chulucanas où aura lieu la rencontre l’année prochaine, les jeunes vont rendre visite les week-ends aux hameaux du diocèse pour encourager les jeunes, et tous les habitants, à continuer à vivre leur foi ensemble même si les prêtres ne peuvent venir que quelques fois par an jusqu’à eux.

J’ai appris beaucoup pendant ce voyage, des personnes que j’ai rencontrées, de leur foi et leurs façons de la vivre. Je remercie énormément les frères pour leur confiance, et de m’avoir permis de vivre cette mission.

Samedi soir, pendant la prière, nous accueillerons un nouveau frère dans notre communauté. Il s’appelle Ismaël et vient de la ville de Cochabamba, en Bolivie. Ismaël est venu pour la première fois à Taizé en 2017 et il a souhaité revenir pour faire un bénévolat plus long, mais la pandémie l’en a empêché. Finalement, en 2023, il a pu revenir et, pendant son séjour ici, la question de suivre Jésus comme frère de Taizé a grandi en lui.

Ismaël a préparé la Rencontre Européenne à Tallinn l’hiver dernier, puis, à son retour ici, il a demandé à rejoindre notre communauté. Il vit avec nous depuis février, et samedi, nous l’accueillerons avec joie comme nouveau frère. Commencera alors le temps de préparation pour s’engager dans cette vie.

À la fin de cette année, notre Rencontre Européenne aura lieu à Paris et dans la région Île-de-France . Si vous avez entre 18 et 35 ans, nous serons très heureux de vous y accueillir du 28 décembre au 1er janvier. L’archevêque de Paris et les évêques de la province ont lancé une invitation chaleureuse, ensemble avec les responsables des Églises orthodoxes et protestantes, et nous nous en réjouissons déjà !

Cette rencontre peut-elle être un signe de notre désir de paix et d’entente en ce temps où tant de personnes souffrent à cause des guerres ? Peut-elle renouveler notre espérance et nous conduire à agir, à faire ce que nous pouvons pour aider celles et ceux qui sont touchés ?

Au cours de cette dernière semaine, nous avons envoyé de nombreux messages de soutien à des personnes que nous connaissons au Proche-Orient. Il est tellement important qu’elles sachent que nous ne les oublions pas en cette période d’incertitude profonde. C’est vrai aussi pour le peuple ukrainien, et c’est un privilège pour nous de pouvoir accueillir dans les prochaines semaines des groupes de jeunes venant de ce pays.

Venez nous rejoindre demain à 20h ici dans l’église pour prier en silence pour la paix dans notre monde, comme chaque vendredi soir. Une prière silencieuse peut sembler peu de chose, mais elle peut être un signe de solidarité avec ceux qui ne peuvent exprimer leur souffrance, qui sont sans mots. Pendant cette prière, des intuitions peuvent surgir en nous, nous montrant quelles actions nous pourrions entreprendre.

Dernière mise à jour : 20 juin 2025