Textes bibliques commentés
novembre
Ne serais-je un Dieu que de près – oracle du Seigneur –de loin ne serais-je plus un Dieu ?Un homme peut-il se terrer dans des lieux cachéssans que je le voie ? – oracle du Seigneur –Est-ce que le ciel et la terre je ne les remplis pas ? – oracle du Seigneur .
« Un Dieu de près » : cette expression résume l’expérience qu’Israël a faite de la tendresse de Dieu. Il veille sur son peuple, « l’entoure, l’élève, le garde comme la prunelle de son œil » (Deutéronome 32, 10). Mais le peuple de Dieu a aussi fait l’expérience d’un « Dieu de loin », et Jérémie s’en plaint : « Pourquoi es-tu comme un étranger dans ce pays ? » (Jérémie 14, 8.) C’est comme si Dieu n’intervenait plus, ne faisait plus sentir sa présence. Il laisse Jérusalem, avec le Temple, aller à la ruine. « J’appelle et tu ne réponds pas » (Psaume 22, 3). Les croyants eux-mêmes doivent vivre comme s’il n’y avait pas de Dieu.
À cette époque, certains prophètes, soucieux de maintenir le moral du peuple, continuent à faire des promesses au nom de Dieu. Mais en réalité ils les inventent. Ils se croient obligés de remplir le vide laissé par l’absence d’une expérience sensible de Dieu. Jérémie aussi souffre du silence de Dieu mais, lui, il ne veut pas feindre. Il accepte de vivre avec des questions. Et un jour, il reçoit une réponse : Dieu n’est pas seulement « un Dieu de près », mais aussi « un Dieu de loin ». Il n’est pas seulement dans l’expérience d’une plénitude, mais aussi dans le creux d’une attente. Pas besoin de remplir le vide que provoque l’impression de son éloignement, car de tout temps, Dieu « remplit le ciel et la terre ».
L’expérience du Dieu lointain a introduit Jérémie à une connaissance plus profonde de son amour : « De loin, le Seigneur m’est apparu : d’un amour éternel je t’ai aimé » (31, 3). Si Dieu se soustrait à notre expérience, c’est pour nous faire découvrir un amour au-delà de ce que nous pouvons imaginer. S’il « s’enfuit comme le cerf » (saint Jean-de-la-Croix) et nous paraît lointain, c’est pour nous entraîner, nous aussi, à aller loin, très loin, sur le chemin de l’Évangile.
Comment réagir quand Dieu me semble lointain ou même absent ?
À quelles expériences de ma vie de foi correspondent les expressions « Dieu de près » et « Dieu de loin » ?
Qu’est-ce qui fait croître notre amour pour Dieu ?