TAIZÉ

Textes bibliques commentés

 
Ces courtes méditations bibliques sont proposées pour soutenir une recherche de Dieu au cœur de la vie quotidienne. Il s’agit de prendre un moment pour lire en silence le texte biblique suggéré, accompagné du bref commentaire et des questions. On peut se réunir ensuite en petits groupes de trois à dix personnes chez l’un ou l’autre des participants pour un bref partage de ce que chacun a découvert, avec éventuellement un temps de prière.

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2016

août

Jean 7, 37-39 : Fleuves d’eau vive


Le dernier jour de la fête était le plus solennel. Ce jour-là, Jésus, debout, s’écria : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive jailliront de son cœur, comme dit l’Écriture. » Jésus parlait de l’Esprit de Dieu que ceux qui croyaient en lui allaient recevoir. À ce moment-là, l’Esprit n’avait pas encore été donné, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié. (Jean 7, 37-39)

Dans une lettre aux jeunes écrite par frère Alois voici quelques années, nous trouvons les paroles suivantes : « En nous tous se trouve le désir d’un absolu vers lequel nous tendons de tout notre être, corps, âme, intelligence. Une soif d’amour brûle en chacun, du nourrisson jusqu’à la personne âgée. Même l’intimité humaine la plus grande ne peut pas entièrement l’apaiser. »

Ces paroles sont en même temps une consolation et un défi. Chacun peut se reconnaître dans le langage du désir et de la soif. Nous avons tous connu des jours où un verre d’eau fraîche nous a désaltérés. Ce qui semblait une soif insatiable a été enfin étanchée. Pourtant, nous avons aussi connu des périodes de soif intérieure, une attente de quelque chose de plus grand que tout ce que nous pouvions sentir à ce moment-là. Un sentiment d’insatisfaction, voire de frustration, laisse une sorte de vide que nous cherchons à remplir. Mais quand nous nous efforçons de le remplir, souvent le vide grandit.

Au début du Vᵉ siècle, saint Augustin a écrit : « Tu nous as faits pour toi-même, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne se repose en toi ». Dieu nous donne une soif qui ne peut être étanchée par rien sauf lui seul.

Dans ce passage, Jésus parle pendant l’une des grandes fêtes de son peuple. C’était la fête où le peuple de Dieu se souvenait de sa traversée du désert, libéré par la miséricorde de Dieu. Ce dont on a le plus besoin dans le désert, c’est de l’eau. Et Dieu a accordé cette chose indispensable quand son peuple en avait besoin. Moïse, qui les a conduits à travers le désert, a frappé un rocher et l’eau a jailli.

Ici, Jésus invite d’une voix forte tous ceux qui ont faim à venir à lui. Jésus ne limite pas cette soif à quelque chose de spécifique. Peu importe ce que nous cherchons, il nous rencontre dans notre soif. Il nous accueille avec notre soif.

Jésus continue : « …des fleuves d’eau vive jailliront de son cœur ». Dans ce texte, il n’est pas clair si cette parole s’applique à Jésus ou aux croyants. L’expression traduite par « son cœur » signifie plus exactement un creux, un vide. Ce n’est pas un cœur qui déborde, qui s’exprime. Ainsi, nous entrevoyons le prix nécessaire pour que cette eau vive puisse jaillir.

Car, de la même façon que Moïse a frappé le rocher et que l’eau est sortie pour désaltérer le peuple afin qu’il puisse continuer son chemin, ainsi Jésus sera frappé. Sur la croix, il donnera sa vie. Dans le langage de saint Jean, il sera « glorifié », c’est-à-dire qu’il révélera l’identité de Dieu en tant qu’amour et il montrera l’absolu de cet amour. Et de son côté, de son vide, jaillira de l’eau – symbole de l’Esprit Saint dans l’Évangile de Jean.

« Dieu est Amour » (1 Jean 4,8) et l’amour est son premier don, qui contient tous les autres. « L’amour de Dieu a été versé dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Romains 5, 5), écrira saint Paul plus tard. Une source est très différente d’une citerne. Il faut toujours remplir une citerne de nouveau, mais une source continue à couler.

Ainsi, grâce au don de la vie de Jésus sur la croix, à partir de notre propre vide, une source d’amour coulera par la présence de l’Esprit Saint. L’amour par nature se dilate, il nous pousse à partager nos biens avec les autres, à donner notre vie pour les autres.

Et quand cela commence à arriver, même si ce n’est qu’un commencement, alors nous rencontrons l’absolu du Christ. Nous découvrons que l’absolu que nous cherchions n’était rien d’autre que le fait de laisser l’Esprit Saint aimer en nous. C’est de notre pauvreté intérieure que jaillit la source.

- Y a-t-il eu des moments dans ta vie où une expérience de frustration a conduit à un sentiment de plénitude ? Qu’est-ce qui a permis cela ?

- De quoi ai-je soif ? Ai-je l’impression que ma soif pourrait être étanchée totalement ?



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Dernière mise à jour : 1er juillet 2025