Nous venons de quitter Manado où 2700 jeunes se sont retrouvés pour le « Indonesian Youth Day ». Le thème était « la joie de l’Évangile dans une société plurielle ». Nous étions encore dans l’avion qui nous amenait à Manado et le thème se vivait sous nos yeux. Presque tous les passagers étaient des jeunes qui arrivaient pour la rencontre, venant de différents diocèses et de diverses provinces ; au tissu du vêtement, à la forme des turbans sur la tête, on sentait déjà la diversité. Tant de joie parmi eux et aussi de l’émotion pour ceux qui prenaient l’avion pour la première fois. L’accueil à l’aéroport était merveilleux. Les trois premiers jours , les jeunes étaient accueillis dans les paroisses du diocèse. Les jeunes des paroisses les attendaient avec des grandes bannières d’accueil, les jeunes s’avançaient en dansant et en chantant un chant de leur province.
Nos hôtes avaient également préparé des activités pour nous : l’eucharistie dans la paroisse où allaient se tenir les grands rassemblements en commun ; une soirée avec les jeunes de la paroisse de la cathédrale et d’une école qui répétaient un mime qu’ils allaient présenter ; une prière avec les séminaristes en année de spiritualité. Comme nous étions invités à animer une soirée de prière, il y avait aussi une répétition avec les jeunes du petit séminaire qui jouaient plusieurs instruments.
Puis est arrivé le jour de l’ouverture qui fut un événement pour la ville et la région. Cela se faisait dans le stade de la ville avec 16 000 personnes selon le journal local. Il y eut un immense défilé des délégations des 37 diocèses ; les jeunes dansaient, revêtus de leur costume traditionnel : une incroyable diversité et un grand bonheur d’être ensemble. Étaient présents le gouverneur de la province, le nonce apostolique, et 22 évêques qui voulaient montrer leur proximité avec les jeunes de leur diocèse.
Le défilé de l’ouverture comme la grande soirée culturelle du dernier jour témoignaient de cet aspect « pluriel » qu’est la société indonésienne. Le matin, il y avait des catéchèses et le second jour, elles abordaient la question de la miséricorde et du pardon. C’est ce jour-là, en fin de journée, que nous avons animé une prière d’une heure avec deux petites introductions : une pour introduire la prière elle-même, le chant, le silence ; l’autre, à la fin de la prière, pour parler de l’interculturalité et du pardon, si essentiel pour vivre ensemble. Ensuite, la veillée de prière a continué. Jusqu’à minuit, des prêtres, des sœurs et nous les frères étions disponibles pour écouter ceux qui souhaitaient exprimer quelque chose de personnel. Une impressionnante atmosphère de prière régnait, soutenue par la musique instrumentale de Taizé.
Les organisateurs avaient fait construire un grand amphithéâtre, mais deux jours auparavant, le toit n’était pas terminé, les ouvriers coulaient encore le ciment sur le sol. Il a fallu un miracle pour que le premier matin à l’eucharistie de 7h30, les 2700 participants puissent entrer, s’asseoir et surtout être protégés de la pluie.
Un vrai pèlerinage de confiance vécu par tous ceux qui portaient ces journées, mais une joie donnée, reçue, partagée.