TAIZÉ

Le Cap 2019

La rencontre

 

Quelques échos

Les jeunes adultes de la région de Klerksdorp, de Polokwane, du Swaziland, de l’île Maurice et d’au-delà encore, qui étaient venus participer au pèlerinage de la communauté de Taizé au Cap du 25 au 29 septembre, étaient ravis de l’atmosphère des prières communes et des moments de partage. Près de deux mille jeunes étaient présents, venus de 17 pays d’Afrique, 14 pays d’Europe, des États-Unis, de Madagascar et de l’île Maurice.

Jean Evans, d’Afrique du Sud, écrit :

La Rencontre sur le thème "N’oublions pas l’hospitalité", qui s’est tenue au Collège Mariste St Joseph de Rondebosch, a été l’aboutissement de dix-huit mois de visites faites par des frères de la communauté œcuménique de Taizé, en France, aux diverses communautés chrétiennes du Cap : visites auprès des Anglicans, des Catholiques, des Luthériens, des Méthodistes et d’autres confessions chrétiennes encore, en vue d’encourager la participation des jeunes à ce rassemblement.

Ce n’était cependant pas la première visite des frères de Taizé au Cap. En 1978, pendant la période répressive des lois d’apartheid, frère Roger, fondateur de la communauté de Taizé, s’était rendu à Crossroads. Il souhaitait par là exprimer sa solidarité avec les victimes de la politique d’oppression menée par l’Afrique du Sud. Il avait demandé à une femme s’il pouvait faire le signe de la croix dans sa main, puis il a encouragé chacun à exprimer par ce geste silencieux sa communion avec les souffrances du Christ.

Frère Roger est retourné en Afrique du Sud en 1995 pour célébrer avec les jeunes la transition pacifique de l’Afrique du Sud vers une société démocratique non raciale et non sexiste. Cette fois-là, la rencontre avec les jeunes a eu lieu à la Standard Bank Arena de Johannesburg, à l’invitation de responsables d’Églises nationales et locales.

Dans ses paroles d’accueil à tous les participants au Pèlerinage de confiance 2019 au Cap, frère Alois, qui a succédé en 2005 à frère Roger en tant que prieur de la communauté de Taizé, a adressé à tous cet appel pressant : "Laissons cette parole du Christ résonner dans nos cœurs : Bienheureux les artisans de la paix  !"

Le vendredi 27 septembre, l’archevêque Desmond Tutu, archevêque émérite du Cap, est venu offrir aux participants sa bénédiction. Dans les années 1970, l’archevêque avait organisé, avec le soutien de Taizé, l’envoi de 144 jeunes à Taizé en France. S’inspirant du livre de l’Apocalypse, l’archevêque a invité « les membres de toutes les tribus, de toutes les langues, de tous les peuples et de toutes les nations » d’Afrique du Sud à montrer leur unité comme enfants de Dieu, malgré les politiques gouvernementales d’un développement séparé.

Après des vols en avion ou de longs trajets en bus, tous ces pèlerins fatigués sont arrivés sur le lieu de la Rencontre au Cap. Ils arrivaient de toutes les régions de l’Afrique australe, de l’Europe et même des États-Unis. Ils se sont rendus à la « Tente-Église » pour le rassemblement et se sont retrouvés avec les frères de Taizé dans un lieu empli de calme, marqué par la prière et les chants. Les pèlerins du Botswana ont été agréablement surpris par « la liberté avec laquelle les jeunes s’exprimaient ». Un enseignant de Mpumalanga a déclaré : "C’est si beau  ! Nous sommes si nombreux ensemble dans un même endroit. C’est incroyable". Un jeune prêtre a déclaré : "Même si nous venons d’horizons différents, nous pouvons partager ensemble. Nous pouvons nous approcher de n’importe qui sans crainte."

L’hospitalité généreuse des paroisses locales

Les paroisses locales et les familles ont offert l’hébergement pour les jeunes. Les participants ont exprimé leur gratitude pour l’accueil et la gentillesse de leurs hôtes : Thabiso de Soweto a été très touché par la gentillesse de ses hôtes, un couple âgé qui les a accueillis, lui et ses amis. « La femme était aveugle, disait-il, et pourtant elle nous a fait confiance et nous a laissé entrer chez elle, bien qu’elle ne pouvait pas nous voir." Une jeune fille du Kenya a déclaré : "La famille qui nous accueillies a vraiment tout donné pour nous."

Un pèlerin de l’île Maurice

Ludovic, un pèlerin qui est arrivé de l’île Maurice, a vu rapidement quelques similitudes entre la vie en Afrique du Sud et chez lui à l’île Maurice. Ces deux pays ressemblent l’un et l’autre à un paradis avec leurs belles plages. Des gens de cultures différentes vivent ensemble. À l’île Maurice, la plupart des gens sont hindous, chrétiens, musulmans, ba’hais ou juifs. Il a été particulièrement touché par la Parole de Dieu qui soutient la vie chrétienne. Ludovic disait : « Nous sommes en train d’organiser des événements dans le diocèse, et bien que notre groupe soit petit, il grandit ».

Qu’est-ce qui était vraiment merveilleux pour Ludovic ? "Je me souviendrai toujours du sourire de la femme pasteure Wilma, elle restait toujours souriante et offrait un accueil chaleureux, même quand il était minuit !"

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Ludovic

Le programme des matinées

Le programme quotidien comprenait le petit-déjeuner dans la famille d’accueil puis un temps de prière à 8 h 00 dans l’église paroissiale. Puis c’était des visites et des rencontres avec des personnes qui sont des « signes d’espérance » dans leur quartier. Ensuite, on formait des petits groupes dans lesquels on échangeait sur la question : « Comment puis-je aider les autres à grandir dans la confiance ? ... à faire confiance aux autres ? ... à faire confiance à Dieu ? »

Vers 11 heures du matin, les pèlerins quittaient leurs paroisses d’accueil pour se rendre au Collège Saint-Joseph. Là, ils pouvaient prendre leur repas, puis préparer les chants pour la prière commune de 13 heures. Durant les après-midis, des ateliers ont été organisés sur divers thèmes, tels que : « Écouter Dieu dans le silence de nos cœurs » ; « L’invitation de Jésus-Christ à « venir à lui pour trouver le repos en lui ». Dans un autre atelier, les cultures africaines ont célébré la confiance et la réconciliation dans le cadre d’un forum réunissant des chants et des danses de divers pays ou de diverses régions. Un autre atelier, intitulé « Rencontrer le Christ parmi les exclus et les oubliés » était présenté par les Missionnaires de la Charité. Franci et Sven, un couple du Cap qui s’était récemment marié (l’un et l’autre s’étaient rencontrés au sein du groupe de jeunes de leur paroisse), a animé un atelier ayant pour titre : « Attachez le nœud et non le nœud coulant ; pourquoi le mariage est-il toujours votre meilleur choix ? ». Parmi d’autres thèmes d’ateliers, il y avait encore : « Comment être chrétien dans le monde des affaires : défis et opportunités de témoigner du Christ », présenté par Heinrich Jantjies, originaire Cap. Steve Swart, un membre du Parlement d’Afrique du Sud, a animé l’atelier : « Les chrétiens en politique : s’engager dans le service public sans trahir l’Évangile ». Le Dr Cleve McIntosh, de Limpopo, a proposé un échange sur le thème : « Echanger nos dons entre communautés ». Frère Alois, prieur de la communauté de Taizé en France, a animé un atelier sur le thème : « Le Christ prie pour l’unité des chrétiens ; se réunir sous un même toit afin de témoigner de l’unité ».

Dernière mise à jour : 14 octobre 2019